» Bonjour à toutes et tous,

Comme il est de convenance, je vous adresse à toutes et tous mes meilleurs vœux pour l’année 2022.

Nous vous accueillons aujourd’hui dans ce qui sera le nouveau siège national d’EELV. D’ici quelques semaines nos équipes s’installeront ici avec l’objectif de continuer à faire progresser l’écologie politique. 

On a connu de telles difficultés dans le passé qu’évidemment on savoure des indicateurs au vert dans la société et dans ces deux campagnes présidentielle et législatives. Et je pense à toutes celles et tous ceux qui avant nous ont porté ce combat, en se sentant parfois très seuls, et nous permettent aujourd’hui d’être là à porter et haut et fort le flambeau de l’écologie politique.

Je vous adresse donc mes vœux, des voeux de liberté d’abord, et en particulier pour vous les journalistes. En cette année d’élection, je vous souhaite de pouvoir exercer votre métier librement, que cesse enfin ce climat de méfiance et parfois de violence à l’égard des journalistes, en France et dans le monde, ou 45 journalistes ont été tués en 2021. Que vous puissiez pleinement faire vivre le débat démocratique nécessaire à ce pays. C’est aussi votre rôle. 4e pouvoir, grands pouvoirs grandes responsabilité

Je vous souhaite qu’une présidence écolo puisse enrayer la concentration des médias dans des empires financiers avec leur propre agenda politique. Que cesse la précarisation toujours plus importante des journalistes. Qu’on en finisse avec les procédures baillon destinées à vous faire taire. Que l’on protège véritablement les sources. Que vive pleinement la liberté de la presse, bien commun de notre démocratie, que nous devons protéger. 

Nous, nous respecterons toujours votre travail et nous avons conscience que vous le faites dans des conditions toujours plus difficiles.

Je ne plaisante pas du tout, nous sommes viscéralement attachés à la liberté de la presse, y compris la liberté d’être… parfois médiocre, c’est le jeu. Sans liberté de blâmer il n’est point d’éloge flatteur, si vous me permettez l’inversion de la référence.

Mais nous ne plaisantons pas avec la liberté de la presse; l’objectif de vos questions est de porter la plume dans la plaie, et nous nous devons d’y répondre. Et si je sais que cette position est de moins en moins partagée dans la sphère politique quand certains mouvements bloquent ou organisent le harcèlement de vos consoeurs et confrères. 

Je n’y vois rien de républicain à vrai dire.

 Et bien, nous, nous tenons: sans liberté de la presse, pas de liberté tout court. 

J’ose espérer que jamais vous n’avez subi remontrance, menace ou violence de la part d’un ou une écolo, mais si d’aventure c’est le cas prévenez moi car cette attitude est ou serait rigoureusement incompatible avec l’adhésion à un parti écologiste.

Des voeux de santé aussi, notre bien le plus précieux et peut-être le plus fragile, qui est au coeur de nos préoccupations et de nos inquiétudes depuis le début de la pandémie.

Des voeux de patience… pour suivre les différents protocoles sanitaires. “Soyez fiers d’être des amateurs” disait l’autre, j’ai le sentiment que le ministre de l’éducation a pris de bonnes résolutions cette année.
Plus sérieusement, les enseignants, les directeurs rices d’école, les cadres de direction de collège et lycées et plus largement à tout le personnel de la communauté éducative seront en grève jeudi et ils ont raison; La FPCE appelle à une journée blanche et elle a raison.
En vérité je ne comprends pas la tolérance dont bénéficie ce ministre amateur, qui finance des colloques douteux et des syndicats factices, le tout pour pondre des protocoles ingérables.

Des vœux de bonheur enfin. Et mieux que de retrouver la vie d’avant, changer la vie, pour faire valoir notre droit au bonheur;


Et pour cela il nous faut tirer les leçons de la crise.

Car depuis deux ans, déjà, nous vivons au rythme des vagues de la pandémie. Ou plutôt une syndémie; 

Une syndémie caractérise un entrelacement de maladies, de facteurs de comorbidité biologiques et environnementaux qui, par leur synergie, aggravent les conséquences de ces maladies sur une population. Le covid –  comme le dérèglement climatique – ne touche pas tout le monde de la même manière, On sait que les pauvres ou les travailleurs précaires, les séniors isolés sont plus victimes.

Ces zoonoses sont aussi la conséquence, nous le savons, de notre rapport au vivant. prédation, habitats espèces protégées, trafic animaux sauvages, élevage intensif.

Nous vivons donc désormais au rythme des vagues de la pandémie. Nous devons y voir une alerte. Celui d’un monde que nous maltraitons depuis si longtemps et qui en retour nous renvoie des cyclones, des sécheresses, des inondations, des incendies géants, des températures dingues… et des pandémies. 

L’histoire du covid n’est rien d’autre au fond qu’un crash test mondial, le dérèglement climatique est porteur de catastrophes et pour nous en protéger, rien n’est fait.

Et un peu comme dans le film dont look up, Ce quinquennat restera comme celui du déni. Le déni de la crise climatique qui pourtant ne peut plus être ignorée et raillée comme elle l’a été si longtemps.

Le déni de libération des brevets des vaccins, car nous le savons, c’est là la seule solution pour sortir, enfin, de la pandémie.
Le déni du respect de la parole donnée que ce soit à la Convention citoyenne ou plus généralement sur tous les sujets relatifs à la protection du climat et du vivant.

Plus que jamais devant les renoncements et devant les reculades, nous, écologistes, nous nous tenons prêts à exercer les responsabilités. C’est avec sérieux que nous avons préparé cette élection présidentielle, comme nous l’avions fait pour les élections européennes, pour les municipales, les régionales et les départementales. 

L’écologie ne peut pas être diluée. L’écologie bénéficiera de la clarté, de la force et de la cohérence, de la constance, que nous lui donnerons. Nous le disons : l’écologie, elle, n’a qu’un candidat pour porter ses couleurs. Il s’appelle Yannick Jadot, il est soutenu par un large rassemblement de partis écologistes dont nous sommes fiers, il est le vainqueur d’une primaire qui a réuni plus de 100.000 participants, il aura les signatures nécessaires pour se présenter, il a les fonds pour faire campagne, il est celui qui porte nos couleurs, celui qui doit nous faire gagner. Le temps de l’écologie est venu.

En 2022, les écologistes sont en ordre de marche pour la présidentielle et les législatives. 

OUI se présente devant nous la décennie du climat, NON nous n’avons pas prévu de la passer en tant que commentateurs du désastre annoncé. Nous sommes prêts, structurés, organisés et rassemblés pour mettre en œuvre la transition partout où les électrices et les électeurs nous en donnerons les moyens.

On a commencé déjà. En tant que Secrétaire National, je le dis, je suis fier de la dynamique dans laquelle sont les écolos. Après une percée aux européennes, 3 millions de voix. Nous avons remporté de nombreuses victoires aux municipales, le vote écolo s’est confirmé aux régionales. 

Le bilan jusqu’ici est éloquent : x2 sur les élus européens, régionaux et départementaux, x3 sur les adhérents, x7 sur les participants à la primaire, x8 sur le nombre de villes de plus de 100.000 

et quand les autres sont divisés.., 2 ext droite, 2 droite.. 

Nous avons un parti solide, uni. Mieux un rassemblement cohérent.

Nous avons élargi en rassemblant trois listes des dernières européennes, celle de Benoit Hamon, de Delphine Batho et celle de Yannick Jadot, à travers le Pôle Écologiste. 

Nous commençons à voir sur le terrain aboutir les projets portés par nos maires écolos: revenu de solidarité, régie publique de l’eau vacances pour tous, vélo, réduction de la pollution de l’air, transports publics…  

Les fondations sont solides, et on ne boude pas notre plaisir: nous sommes en fiers. Vous ne le dites pas souvent, alors j’en profite. Notre mouvement progresse, s’installe, se structure, agit. et prépare la suite..

Et pour la première fois, nous sommes attendus. Vos commentaires sur le score éventuel des écolos le démontrent. Cette attente montre que l’écologie politique compte sur l’échiquier politique, elle montre que vous mêmes ressentez qu’il y a une attente forte dans la société autour de l’écologie.

Don’t Look Up, le succès d’un film ou personne n’a eu besoin de sous-titre pour comprendre la référence au dérèglement climatique, est un autre de ces signaux faibles.

La société française est beaucoup plus prête au changement qu’on ne le dit. L’enquête de l’Institut Pline de cette semaine a encore montré, pour ce début d’année, que sur les bonnes résolutions qu’étaient prêt à prendre les Français-es, quatre sur cinq étaient de bonnes résolutions écologiques : trier ses déchets, faire des économies d’énergie, lutter contre le gaspillage alimentaire et, plus étonnant, moins prendre l’avion. 

Nous le savons ces gestes seuls ne sauraient suffire mais ça dit quelque chose de la société; Et c’est pour cela qu’il faut gagner ces élections pour changer le système pas le climat. 

 Oui nous sommes attendus, et oui nous serons là. Nous sommes prêts. Et c’est la campagne qui permettra de transformer cette attente en débouché dans les urnes. 

Au fond aujourd’hui il n’y a plus que trois projets sur la table, celui du retour au passé, d’une France recroquevillée sur elle même qui a peur de tout et de tous, c’est le projet du passé fantasmé de l’extrême droite divisée,

celui du présent, du statu quo, qui veut sauver le monde tel qu’il est sans comprendre que tout change, le projet du tout changer pour ne rien changer, défendu par le président de la république et Valérie Pécresse, la droite aussi est divisée. Maintenir un système qui broie les humains et la nature.

et le projet d’avenir, celui qui prépare et répare le monde pour que nos enfants puissent y vivre. Ce projet d’avenir c’est l’écologie, et rien d’autre.

Difficile de faire plus enthousiasmant en réalité..
L’écologie peut être le projet qui fédère le pays quand l’extrême droite tente de le disloquer. Pour mener ce projet à bien, nous proposons d’ores et déjà une bannière commune pour cette présidentielle et les législatives : l’écologie.

L’enjeu c’est accueillir toutes les personnes qui veulent grossir les rangs de l’écologie. L’écologie appartient à tout le monde. Nous devons, en particulier, la rendre aux plus pauvres qui en ont été privés parce que la concentration des richesses entre quelques mains se double d’injustices environnementales qui accablent les plus fragiles.

Pour paraphraser Sankara nous devons choisir entre le champagne (ou des vols en orbite) pour qqs uns et une planète habitable pour tous et toutes.

Vous connaissez le slogan de McDonald “venez comme vous êtes”. Je préfère celui de l’après M : restaurant Mcdo à Marseille Réquisitionné lors du premier confinement par d’anciens salariés avec le soutien des riverains et de nombreuses associations, transformé en restaurant solidaire et d’insertion professionnelle. Leur slogan ? “Comme vous êtes, venez”

Voilà ce que nous disons à toutes celles et ceux qui veulent que le système change pour que leurs vies s’améliorent. 

Comme vous êtes écolos, venez

Comme vous êtes solidaires, venez

Comme vous êtes féministes, venez

Comme vous êtes antiracistes, venez

Comme vous êtes humanistes, venez

Ce que je nous souhaite pour 2022, finalement c’est appliquer les conseils de St Exupery qui s’applique particulièrement bien au commentaire politique : 

“pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible.”

Bonne année à toutes et tous. « 

Julien Bayou
Seul le prononcé fait foi