Jeudi 29 septembre, l’Union européenne a manqué une occasion majeure de protéger les océans et les pêcheur·se·s artisans. Réunis en « trilogue », les différentes institutions de l’Union (Commission, Parlement et Conseil) devaient décider de l’interdiction – ou non – d’une technique de pêche particulièrement  destructrice et qui met à mal la pêche artisanale: la senne démersale. Spoiler : les Etats membres, France en tête, n’ont pas saisi l’occasion d’exercer leur opportunité responsabilité, et la senne démersale restera légale.

Le combat pour interdire cette technique avait pourtant bien démarré : en juillet, un amendement déposé par l’eurodéputée EELV Caroline Roose avait été adopté au Parlement européen. Les eurodéputé·e·s ont donc ainsi demandé de mettre un terme à l’utilisation de la senne démersale ! Depuis, et en amont du trilogue de ce jeudi, une forte mobilisation citoyenne couplée à un travail commun entre pêcheur·se·s et associations, ont élargi le nombre des soutiens à cette interdiction. Elu·e·s locaux·les, nationaux·les, organisations de pêcheur·se·s… Le bien-fondé de cette interdiction a rassemblé très largement. En effet, la senne démersale, utilisée majoritairement par les hollandais, détruit les fonds marins et ne permet aucune sélectivité dans les espèces et les tailles pêchées. Un drame pour la biodiversité marine.

La pression était  forte sur les épaules d’Emmanuel Macron qui a cédé. Le travail intense des lobbies de la pêche industrielle et hauturière ont eu raison de ses grands discours. Le Secrétaire d’État Hervé Berville n’en était pas en reste, et n’a fait que relayer les messages du Comité National des Pêches, au détriment des pêcheur·se·s artisans, notamment de la Normandie, qui seront les premières victimes de cette reculade et dans la continuité toute la filière territoriale. 

Alors que les océans sont soumis à un nombre excessif et croissant de pressions, et qu’il est plus qu’urgent et impératif de protéger la biodiversité marine, le Président Français a brillé par son incapacité à soutenir une décision aussi élémentaire, aussi essentielle, que l’interdiction d’une technique de pêche dévastatrice telle que la senne démersale qui ne profite qu’à quelques industriels. 

Chloé Sagaspe et Alain Coulombel, porte-parole
La Commission Mer et Littoral d’EELV
La Commission Animale d’EELV