Le Gabon est dirigé depuis 56 ans par la même famille. En 2009, après le décès d’Omar Bongo Ondimba, son fils Ali Bongo Ondimba a pris le pouvoir à la faveur d’un coup de force électoral accompagné d’une répression sanglante et meurtrière. Les élections de 2016 puis celles de 2023 ont été frappées de très nombreuses irrégularités et manquements aux principes de pluralisme.
Suite à la proclamation de la victoire d’Ali Bongo Ondimba pour un troisième mandat présidentiel, un groupe de militaires a déclaré avoir pris le pouvoir et annoncé « la fin du régime en place », l’annulation des élections générales du samedi 26 août, la fermeture des frontières et la dissolution des toutes les institutions de la République.

Face à cette situation :

  • EELV exprime sa solidarité avec le peuple gabonais et sa longue lutte pacifique pour la démocratie. EELV appelle le groupe de militaires putschistes à remettre de manière urgente et pacifique le pouvoir dans les mains de la population gabonaise.
  • EELV appelle le gouvernement français, l’Union européenne, l’Union africaine et l’ensemble de la communauté internationale à reconnaître que les élections ne se sont pas déroulées dans un cadre démocratique et transparent, à œuvrer pour que la crise actuelle se règle de manière pacifique sans intervention militaire, notamment de la France, et à permette au Gabon d’opérer rapidement une transition apaisée vers une démocratie réelle ;
  • EELV rappelle la responsabilité particulière de la France ayant contribué au règne du clan Bongo qui a capté depuis 56 ans la plus grande part des richesses du pays à son profit et à celui de nombre de multinationales, souvent au prix de catastrophes écologiques et de la vie des populations. EELV souligne la politique aveugle du Président Emmanuel Macron qui a ignoré les protestations et alertes de la société civile gabonaise et a œuvré à sortir M. Ali Bongo Ondimba de l’isolement international notamment en se rendant en visite au Gabon en mars 2023 ;
  • EELV souhaite que la crise gabonaise actuelle puisse être une opportunité pour que la France refonde sa politique extérieure en Afrique. Que cette politique soit désormais axée sur la diplomatie, la prévention civile des conflits et le droit international. EELV souhaite aussi la fin effective de toutes actions néocoloniales et que la France, dans un cadre européen, défende partout en Afrique la démocratie et une gestion durable et responsable des ressources économiques et naturelles dans l’intérêt exclusif des populations.