Il faut relocaliser les forces de police !

Un chauffard a renversé un policier de la brigade anti-criminelle la nuit du 13 au 14 octobre rue de la République à Savigny-sur-Orge. Son pronostic vital est engagé. Le maire Jean-Marc Defrémont et l’équipe municipale apportent leur soutien au policier et à sa famille et dénoncent l’absence de police de proximité.

Le policier de la BAC de nuit, un brigadier âgé de 40 ans, a été hospitalisé dans un état grave, souffrant d’un traumatisme crânien important, d’une fracture à la jambe. Il a dû être placé dans le coma. 

Jean-Marc Defrémont, maire de Savigny-sur-Orge, réagit : 

« J’adresse tout d’abord une pensée à la victime et à sa famille. Mais ce fait, tout comme l’attaque au mortier du commissariat de Champigny-sur-Marne et l’attaque par balle contre des agents à Herblay, doivent nous alerter sur les questions de sécurité et sur les réponses que nous y apportons : des moyens insuffisants pour mener les missions quotidiennes, et des phénomènes de transgression face à une police qui n’est plus assez présente sur le terrain. L’Etat doit non seulement entendre les syndicats de police mais aussi réinterroger sa réforme, le volume des ressources et leur utilisation.

Les forces de l’ordre s’amenuisent globalement, ou en donnent l’image. En Essonne, nous comptons 150 agents de moins qu’il y a vingt ans. Mobilisées prioritairement pour juguler la contestation sociale pendant toute l’année 2019, les forces de police ont été épuisées au détriment de missions de police de proximité. La réforme des commissariats décidée par le gouvernement concentre les forces de police dans de gros commissariats. Des commissariats de secteur comme celui de Savigny-sur-Orge sont moins bien pourvus, alors qu’ils couvrent une population totale de 50 000 habitant·e·s : celle de Morangis et celle de Savigny. 

A peine arrivé à la tête de la commune, j’ai dû recruter un policier municipal supplémentaire et faire évoluer les horaires d’intervention de la police municipale afin d’assurer au mieux leurs missions de tranquillité publique. Pour autant, police municipale et police nationale ne remplissent pas les mêmes missions et le renforcement de la police municipale ne compense pas l’affaiblissement de la réponse à la délinquance qui reste une mission régalienne de l’Etat. 

La population de Savigny-sur-Orge a significativement augmenté et les phénomènes de trouble à l’ordre public deviennent de plus en plus diffus. Nous ne sommes plus dans le schéma convenu des phénomènes de violence qui se concentreraient dans les zones urbaines dites ‘sensibles’. Aujourd’hui, les troubles, de toutes natures, interviennent de plus fréquemment dans des quartiers résidentiels réputés tranquilles. Cette insécurité diffuse appelle à réinterroger la réforme en cours des commissariats, qui tend à réduire la présence de proximité des forces de l’ordre, en concentrant les forces d’intervention et d’investigation dans de gros commissariats. 

De la même façon que nous devons relocaliser l’économie pour rendre les territoires plus résilients aux chocs, nous avons besoin d’un signal fort de retour de la puissance publique, qui devrait consister à relocaliser les forces de l’ordre, comme l’ensemble des services publics, au plus près des habitants. »