Le droit à l’IVG est garanti par la loi en France. Mais encore faut-il y avoir accès. Les femmes et les jeunes filles font face à de nombreux obstacles sur tout le territoire. En effet, la gratuité, le choix de la méthode, la proximité, la rapidité et la confidentialité garantie ne sont pas toujours assurés. 

À cela s’ajoute depuis plusieurs semaines une pénurie de misoprostol, une molécule utilisée pour les avortements médicamenteux. Un seul groupe pharmaceutique, NordicPharma, contrôle toute la production de ce médicament qui intervient dans 76% des IVG, selon les derniers chiffres de la Drees. À l’heure où certains États americains font face à des interdictions de ces medicaments, les pénuries en France sont inquietantes et font craindre une limitation de l’accès à l’avortement.

L’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds) s’est d’ailleurs alarmé de cette situation et indique qu’à ce stade, il ne s’agit plus de tensions mais bien de pénuries. Sarah Durocher, la Présidente du Planning familial, fait part également de difficultés d’approvisionnement de ces pilules abortives tout particulièrement à Lille et en région parisienne. 

À l’heure actuelle, le ministre de la santé n’a pas apporté de précisions sur les dates de remise à disposition de ces médicaments alors que la difficulté d’accès a un impact tangible sur l’impossibilité des femmes d’avoir recours à leur droit effectif à l’IVG. 

Le gouvernement doit mettre en place des mesures pour garantir la disponibilité des pilules abortives et envisager des filières de production pour des médicaments abortifs garantissant l’indépendance de l’approvisionnement pour ne pas laisser l’accès à l’IVG à la merci d’une entreprise privée.

EELV réaffirme son soutien à l’accès à ce droit fondamental et appelle le ministre de la Santé François Braun et la Ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes Elisabeth Lonvis-Rome à se saisir de cette question de toute urgence. La santé des femmes ne peut pas être reléguée au second plan. 

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles nationales
Les commissions Féminisme et Santé d’EELV