Les mensonges d’Henri Proglio, Président d’EDF, parus ce matin dans le journal Le Parisien sont scandaleux. Le lobby nucléaire sort l’artillerie lourde multipliant les contre-vérités. Hier c’était une véritable hystérie sur les couts faramineux d’une sortie du nucléaire ; aujourd’hui, c’est toute la France qui serait sans-emploi et l’économie qui s’effondrerait.

Henri Proglio affirme ainsi qu’un million d’emplois seraient menacés par l’arrêt du nucléaire. Ces chiffres n’existent que dans son imagination, le nucléaire ne représentant que 140.000 emplois en France. Par comparaison, 370.000 personnes travaillent déjà dans les énergies renouvelables en Allemagne. La transition énergétique créerait des emplois, trois fois plus par Kw/h pour les énergies renouvelables par rapport  au nucléaire.

Deuxième mensonge, le coût de la sortie du nucléaire. Si sortir du nucléaire coûtera bien 400 milliards d’euros  d’investissements, y rester et remplacer les centrales vieillissantes coûtera 100 milliards d’euros de plus d’ici 2030. Et cela créera moins d’emplois.

Troisième mensonge sur l’EPR. L’EPR de Flamanville, dont les coûts prévisionnels ont déjà doublé, passant de 3 à 6 milliards, est déjà considéré comme une catastrophe industrielle. La France a voulu investir dans une vitrine nucléaire coûteuse en construisant un EPR à Flamanville et en se lançant dans un EPR ruineux en Finlande.
Depuis la catastrophe de Fukushima, l’Allemagne, la Suisse et la Belgique ont décidé de sortir du nucléaire et la plupart des pays ont repoussé leurs projets. L’EPR va rejoindre le Concorde et le Rafale dans le cimetière des lubies ruineuses de la politique industrielle française. Va-t-on s’entêter pour un show-room ruineux à Flamanville ou arrêter la catastrophe industrielle et économiser ainsi 3 milliards d’euros ?

EDF doit redevenir un service public et non pas une officine de propagande. Avec ces propos, M. Proglio dévoie le service public en mentant honteusement aux Français, afin de préserver les intérêts de quelques-uns.

La France doit abandonner les œillères qu’elle porte sur la question du nucléaire depuis 40 ans. Ces quarante années de mensonges et d’omissions, empêchent tout débat serein sur la politique énergétique de notre pays. Le débat nucléaire est une question trop importante pour être laissée aux nucléocrates.

Cécile Duflot, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts