ÉVACUATION D’UN CAMPEMENT DE MINEUR·ES NON ACCOMPAGNÉ·ES : LA HONTE D’UNE ÉNIÈME VIOLATION DES DROITS FONDAMENTAUX SOUS LES FENÊTRES DU CONSEIL D’ÉTAT.

Mardi 20 juin 2023, la Police de la République a évacué dans la violence un campement de jeunes mineur·es isolé·es, place du Palais-Royal à Paris. Il avait été installé en début de soirée face au Conseil d’État, lieu hautement symbolique, pour visibiliser leur situation de rue, leur conditions de vie indignes et réclamer une mise à l’abri immédiate. Les Écologistes rappellent que la prise en charge des mineur·es non accompagné·es est de plein droit et condamnent avec la plus grande fermeté les violences policières dont l’évacuation a été le théâtre.

En effet, les autorités sont intervenues tout au long de la soirée et la violence des images diffusées par les associations prouvent la démesure de la violence exercée lors de cette intervention. Assez rapidement, les bénévoles présent·es ont formé une chaîne humaine pour protéger le campement des assauts des forces de l’ordre.

La situation des mineur·es isolé·es et jeunes majeur·es est révélatrice du non-respect par la France de ses engagements internationaux, tant en matière de droit des étranger·es que des droits de l’enfant. La plupart ont effectué une traversée périlleuse jusqu’à notre pays, souvent au prix de traumatismes accumulés sur le chemin : les motifs de leur départ, leur parcours migratoire, jusqu’à la violence de la rue – à laquelle les condamnent la défaillance volontaire et organisée de l’accueil en France, comme le prouve le démantèlement sans solution de logement par les forces de l’ordre.

Rappelons qu’il s’agit de jeunes personnes en situation de précarité administrative, ce qui les expose à un cumul de vulnérabilités. Pour nous, écologistes, les violences structurelles et institutionnelles xénophobes commises à l’encontre d’enfants n’ont pas leur place en République, sont révoltantes dans une démocratie et indignes d’un État de droit.

EELV exprime à nouveau toute sa solidarité avec les mineur·es ciblé·es et les associations qui pallient, souvent jusqu’à l’épuisement, la défaillance organisée de l’accueil. Nous rappelons notre attachement au respect d’un principe de présomption de minorité, afin d’éviter les refus de droit et les renvois de balle inhumains entre État et départements, le temps qu’un·e juge se prononce sur la minorité.

Nous demandons à l’État de doter les départements à la hauteur des besoins pour la protection de l’enfance. Plus largement, conscient·es que les précarités s’alimentent entre elles, nous prônons un accueil inconditionnel des personnes exilées, avec une vigilance accrue pour lutter contre les sorties sèches de la prise en charge au titre de l’aide sociale à l’enfance. Plus aucun·e enfant ne doit dormir dehors dans notre République.

Sophie Bussière et Aminata Niakaté, porte-paroles
La commission Immigration d’EELV
EELV Paris