EELV réaffirme son opposition ferme au projet cinquantenaire de construction d’un deuxième aéroport à Nantes.

Après l’accord de Paris de décembre 2015, il est inenvisageable que des terres agricoles et des zones humides d’une biodiversité inestimable soient sacrifiées pour un aéroport inutile alors que celui de Nantes Atlantique peut être optimisé. Pour les écologistes ce projet d’aéroport est un projet dangereux pour l’environnement, pour les habitants et paysans qui vivent et travaillent sur ces terres agricoles, dangereux aussi pour les finances des collectivités locales et pour les territoires voisins.

L’urgence est ailleurs. Elle est au contraire au fait d’engager la France sur la voie d’une transition écologique réelle.

Cela étant, les écologistes estiment que la proposition de consulter les citoyens sur un projet aussi coûteux pour les finances publiques est une avancée. Au-delà des questions juridiques que semble poser cette proposition du Président de la République, les écologistes, désireux de voir progresser la démocratie locale et environnementale, considèrent comme salutaire que l’Etat envisage enfin réellement de consulter les principaux concernés sur les projets d’aménagement du territoire.

Nombreux en effet sont les projets, dont le barrage de Sivens, qui menacent à la fois l’environnement et les finances publiques sans prendre la peine de tenir compte de l’avis des principaux concernés. Suite à Sivens et sous la pression des écologistes, le Président de la Republique avait d’ailleurs promis une révision de la démocratie locale, reconnaissant de fait que les procédures de consultations actuelles étaient largement insatisfaisantes.

Cette consultation doit cependant être organisée de manière sérieuse pour que le résultat puisse être légitime. L’information diffusée doit faire l’objet d’une procédure consensuelle. Ainsi les écologistes souhaitent que les documents demandés par les opposants soient rendus publics pour que la population puisse se faire une opinion, en particulier les chiffres et modalités de calcul gardés secrets par la DGAC et qui fonderaient la pertinence économique de ce second aéroport.

De la même manière, la question du périmètre de cette consultation est primordiale. Pour les écologistes, une consultation sur un projet d’aéroport dit « du Grand Ouest » ne peut être tranchée sans consulter l’ensemble des habitants des Pays de la Loire et de la Bretagne. Ces collectivités sont en effet sollicitées pour contribuer au financement du projet. Mais au-delà c’est bien toute la Bretagne qui est sous la menace d’une fracture territoriale toujours plus grave.

Enfin, la question posée est bien sûr essentielle. Plutôt qu’un « pour/contre » Notre-Dame-des-Landes, les écologistes plaident pour offrir un véritable choix aux citoyens qui seront consultés. Pour les écologistes la question devrait donc porter sur le choix entre la création d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes et l’optimisation de l’aéroport existant.

En tout état de cause, les écologistes rappellent que cette consultation ne saurait se superposer à la justice : des recours sont en cours et si la justice devait décider que ce projet est illégal du point de vue de la loi sur l’eau et de la biodiversité, alors il devra être purement et simplement abandonné. De la même manière, dans l’attente de cette éventuelle consultation et de ces décisions de justice, aucune expulsion ne doit intervenir à l’encontre des paysans qui habitent et cultivent la Zone A Défendre.

Pour toutes ces raisons, les écologistes appellent le plus grand nombre à soutenir la mobilisation du 27 février à Notre-Dame-des-Landes sur le mot d’ordre « Pour l’abandon du projet d’aéroport – Pour l’avenir de la ZAD ».

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux