La conférence internationale de l’ONU (COP21) aura lieu dans 80 jours. Nous entamons la dernière ligne droite.

L’accueil de 196 pays et de délégués du monde entier dans les salons du Bourget exige l’exemplarité environnementale du pays-hôte : alors qu’elle préside les négociations, la France doit garder le leadership et la crédibilité nécessaires pour aboutir à un consensus et au premier accord universel et contraignant de réduction des gaz à effet de serre.

Cette crédibilité dépend d’engagements précis et de constance dans les choix. L’urgence climatique, avec ses conséquences dramatiques qui touchent le quotidien de millions de personnes, n’autorise ni la tergiversation, ni les demi-mesures.

Ces derniers jours, le gel des normes environnementales comme réponse improvisée à la crise structurelle de notre modèle agricole productiviste, l’incertitude autour de la date de fermeture de Fessenheim, doyenne de nos centrales nucléaires bâtie sur une zone sismique, sont autant de signaux contradictoires. Comme l’ont été, il y a quelques mois, l’abandon de la taxe poids lourds, nécessaire pour financer des modes de transports plus propres, ou l’obstination à lancer les travaux de l’aéroport Notre-dame-Des-Landes, pourtant obsolète et illégal.

L’annonce par le Premier ministre de la fin immédiate des crédits accordés à l’exportation de centrales à charbon, très émettrices de CO2, sera t-elle le début d’une série de promesses tenues ?

La France peut montrer l’exemple et être à la hauteur de l’exigence climatique. D’abord, en faisant tout pour assurer le financement du fonds pour le climat, nécessaire au développement durable des pays du Sud. Pour cela elle doit se libérer des lobbies bancaires et avoir, notamment, le courage de défendre une ambitieuse taxe sur les transactions financières en Europe.

Ensuite, elle doit mettre en adéquation ses paroles et ses actes en adoptant un projet de loi de finances « 2°C compatible ». Ce dernier devra engager la conversion écologique de l’agriculture et de l’industrie et permettre de récupérer les milliards perdus dans la niche fiscale diesel, qui nous coûte 7 milliards par an. Il s’agit également de mettre en oeuvre la transition énergétique en lançant un grand plan de rénovation des bâtiments et un programme d’investissements dans les énergies renouvelables.

L’actualité montre qu’il y a urgence à agir. Les milliers de réfugiés qui traversent la Méditerranée pour fuir les conflits, la misère et et la détresse -dont le dérèglement climatique est un facteur non-négligeable- seront encore plus nombreux si la COP 21 échoue.

Nous, écologistes, prendrons toute notre part pour assurer la réussite de la COP21 et garantir l’exemplarité écologique de la France.

Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV