Après 7 ans de guerre ravageuse et alors que l’indépendance semble pouvoir se dessiner, le FLN appelle les Algérien•nes de France à une grande manifestation pacifique, à Paris, le 17 octobre 1961. Deux revendications : accélérer les discussions sur l’indépendance et contre la mise en place d’un couvre-feu discriminatoire imposé à tou·tes les nord-africain·es par le Préfet de Police de Paris, Maurice Papon sous les ordres du Premier Ministre, Michel Debré.

Ordre est donné de réprimer férocement tou•tes les manifestant·es venu•es de toute l’Île-de-France. Plusieurs milliers d’Algérien·nes sont arrêté·es, détenu·es et torturé·es. Des centaines sont assassiné·es, passé.e.s par-dessus la Seine et noyé.e.s. Des centaines d’autres sont expulsé·es vers l’Algérie et interné·es dans des camps où beaucoup trouvèrent la mort. Pendant plusieurs années, le bilan officiel de ce crime d’Etat raciste restera de 3 décès. 

Si la vérité est aujourd’hui connue, grâce au travail des associations de mémoire et des historien·nes, elle n’est que partiellement assumée par les responsables politiques de notre pays. Elle est même contestée par les nostalgiques de l’Algérie Française qui continuent d’évoquer « les bienfaits de la colonisation » en occultant volontairement les violences sytématiques, les massacres, la torture, la déshumanisation, les lois racistes et l’ensemble des traumatismes pérpétrés au nom de l’empire colonial français. Les questions mémorielles restent donc au cœur de vives tensions et sont régulièrement instrumentalisées par la droite et l’extrême-droite pour fracturer notre société.

Pour des milliers de citoyen•nes concerné•es et souhaitant la construction d’une mémoire collective, partagée, apaisée mais lucide, Les Écologistes soutiennent l’ensemble des initiatives organisées partout en France pour commémorer ces tragiques évènements. C’est dans ce cadre que Les Écologistes sont signataires de l’appel unitaire du 17 octobre 1961 « Vérité et justice » et que nous demandons :

Ø  Que le Président de la République, au nom de la France, reconnaisse la responsabilité de l’Etat dans ces massacres pour l’assassinat de Maurice Audin et pour celui de Maître Ali Boumendjel par l’Armée Française

Ø  Que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tou·tes, historien·nes et citoyen·nes français·es et algérien·nes

Ø  Que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant

Ø  Que le 17 Octobre soit inscrit au calendrier des cérémonies officielles

Ø  Qu’une loi de réparation soit mise en œuvre

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole