À l’initiative du Président brésilien Lula, les dirigeants de l’Organisation du Traité de coopération amazonienne (OTCA) organisation transnationale fondée en 1995 qui regroupe huit États1 partageant la forêt amazonienne se sont réunis en sommet à Belém mardi et mercredi 8 et 9 août.

L’OTCA, quelque peu dormante, ne s’était plus réunie depuis 2009 et le Président Macron,  invité par le président Lula, n’a pas daigné se déplacer ou dépêcher un ministre. La France a donc brillé par son absence à ce sommet international de Belém. 

La Guyane française, seul territoire amazonien européen, n’y était non plus représentée par une délégation guyanaise mais par son ambassadrice à Brasília, au grand dam des élu.es et associations guyanaises. 

EELV déplore le mépris ainsi exprimé par la France vis-à-vis de la crise climatique, de l’effondrement de la biodiversité mais aussi vis-à-vis de la population guyanaise et des peuples sud-américains.

Les élu·e·s guyanais.es avaient toute légitimité à participer à ce sommet : pour échanger avec nos voisins amazoniens des dangers pour la forêt tel que l’orpaillage illégal, pour mettre en œuvre des solutions en coopération et pour développer des échanges de proximité pour sauver la forêt amazonienne en danger, menacée par une déforestation anarchique, une exploitation minière incontrôlée et une agriculture trop intensive.

Ce sommet de l’OTCA avait en effet pour objectif d’élaborer des stratégies communes pour lutter contre la déforestation et promouvoir le développement durable.

La Guyane absente du sommet de Belém pour la préservation de la forêt Amazonienne : un mépris de plus du Président Français à l’échelle internationale.

Les rapports de la Guyane vis-à-vis de l’hexagone doivent changer. Pour permettre une plus grande inclusion de la Guyane dans son territoire amazonien. Pour mieux défendre ses intérêts qu’avec un Président Macron absent, peu conscient des réalités sud-américaines et dans le déni des dangers qui menacent la forêt amazonienne et les populations qui y habitent.” déplore également Philippe Ménard, Secrétaire Régional de Guyane Ecologie

Le peuple guyanais vit et partage des frontières avec les pays amazoniens. Il est totalement concerné par cette initiative du Brésil et doit continuer à s’intégrer pleinement dans son bassin de vie.

Les Guyanais·e·s ont montré avec leurs populations autochtones qu’ils savaient vivre par le passé en symbiose avec la forêt. Les solutions sont aussi à rechercher dans ces savoir-faire et ce respect ancestral du vivant.

Les Guyanais·e·s doivent avoir voix au chapitre !

Le sommet de Belem s’est achevé ce mercredi 9 août en donnant naissance à une “Alliance amazonienne de combat contre la déforestation”.

EELV regrette que cette annonce intéressante  ne soit pas accompagnée de véritables  mesures concrètes prises pour lutter contre le phénomène de la déforestation.

EELV déplore que la France, par son incurie, n’ait même pas tenté d’y apporter le début d’une contribution.

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole
La Commission Outre-mer
Philippe Ménard, Secrétaire Régional de Guyane Ecologie


1  Brésil, Venezuela, Colombie, Bolivie, Guyana, Pérou, Équateur et Suriname. La France dont fait partie la Guyane française, n’est pas membre de OTCA bien qu’elle soit frontalière avec l’Amazonie.