La Mission indépendante nationale sur l’évaluation de la gestion de la crise Covid-19 a rendu son rapport d’étape ce mardi 13 octobre 2020. Dans une triple dimension sanitaire, économique et sociale, les premiers constats de la Mission “mettent en évidence des défauts manifestes d’anticipation, de préparation et de gestion” : disponibilité des masques, hésitations sur les protocoles sanitaires, insuffisances et faiblesses structurelles dans la gouvernance et la communication. Cette gestion de la crise par le gouvernement a présenté et présente toujours des lacunes sur le plan sanitaire.

Cependant, la décision prise d’instaurer un couvre-feu dans 8 métropoles ainsi que dans la région parisienne peut être comprise. Il y a nécessité de prendre des mesures de prévention fortes face à la rapide progression du virus sur le territoire. Nous, écologistes, avons toujours été partisans d’une politique de prévention active et rappelons qu’il faut passer d’une politique de soins à une réelle politique de santé.

Europe Ecologie Les Verts regrette néanmoins que davantage de mesures de prévention n’aient pas été mises en place plus tôt, comme le télétravail (au-delà des seules “recommandations” dont nous observons qu’elles n’ont été que peu suivies par les entreprises*), une rationalisation de la gestion des transports en commun ou une politique réellement active en faveur de l’occupation des universités. Le refus d’appliquer ces mesures que nous appelons de nos voeux depuis le début de la crise amène logiquement à des mesures plus strictes et coercitives afin de limiter la propagation du virus.

EELV réaffirme son soutien aux secteurs qui souffrent le plus des mesures sanitaires et qui seront particulièrement affectés par la mise en place d’un couvre-feu : le tourisme, la culture, l’hôtellerie et la restauration. Les mesures annoncées de soutien à ces secteurs sont nécessaires, mais doivent être renforcées. Dans cet esprit, EELV soutient notamment le report des échéances de remboursement des Prêts Garantis par l’État pour ces secteurs, le crédit d’impôt pour les bailleurs pour prendre en charge les loyers, le renforcement des crédits d’impôts du secteur culturel, et la prise en charge de la cotisation à la caisse des congés spectacles assise sur l’indemnité d’activité partielle pour les entreprises de spectacle.

Les écologistes déplorent enfin l’insuffisance des mesures sociales prises par le gouvernement. Cette crise a accentué la fracture sociale dans notre pays. Nous appelons le gouvernement à soutenir les populations les plus vulnérables par des mesures pérennes, qui leur permettront de pouvoir se projeter au-delà de cette crise durable : la mise en place du chèque alimentaire tel que l’a proposé la Convention Citoyenne pour le Climat, une revalorisation du RSA ainsi que son extension aux 18-25 ans, population durement touchée par la crise. 

Éva Sas et Alain Coulombel, porte-paroles

* On comptait 27 % de télétravailleurs réguliers pendant la crise. Ce chiffre est tombé à 14 % en octobre 2020.