Ce 25 novembre est la journée internationale de la lutte pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. 5 ans après la vague #metoo qui révélait l’ampleur systémique des violences, le bilan est amer.

Chaque jour, dans leur chair, de trop nombreuses femmes dans leur diversité d’être, d’âges et de parcours sont blessées, brisées. Beaucoup cumulent des facteurs de vulnerabilité, lesbiennes, femmes transgenres, racisées, handicapées, travailleuses précaires, travailleuses du sexe. Sur une année, près de 225 000 femmes seront victimes de violences physiques et/ou sexuelles.

 En France, nous déplorons 122 féminicides en France en 2021, contre 102 en 2020, soit une hausse de 20 %. Une femme meurt en moyenne tous les trois jours sous les coups.

Emmanuel Macron a fait de la lutte contre les violences faites aux femmes la grande cause de son mandat. Mais depuis 2019 malgré un grenelle des violences conjugales dont nous dénonçions l’insuffisance des moyens, les chiffres décrivent des réalités intolérables :

  • 94 000 femmes sont victimes de viol ou de tentatives de viol chaque année,
  • 1 tiers des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail,
  • 80 % des femmes handicapées sont victimes de violences,
  • 16 % des Français·e·s ont subi une maltraitance sexuelle dans leur enfance.

Il n’est pas seulement question des violences physiques, mais aussi des violences morales, psychologiques et économiques. Les violences faites aux femmes sont multiples, elles n’épargnent aucun milieu, aucun territoire.                                                                                                                          

Parce que les violences sont partout, les partis politiques n’en sont pas exempts. C’est pourquoi Europe Écologie Les Verts, parti éco-féministe, s’engage pour l’année 2023 à former 30 formatrices et formateurs à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles réparti.e.s sur l’ensemble du territoire.

Alors qu’Emmanuel Macron avait jusqu’ici  encouragé la libération de la parole, il fait aujourd’hui marche arrière invoquant une “société de l’inquisition” et invitant les femmes à s’en remettre à la justice. Nous dénonçons ce rétropédalage du chef de l’Etat.

Les femmes ont en effet recours aux institutions policières et judiciaires, mais l’augmentation du nombre de plaintes ne trouve aucune traduction en termes de moyens. Comment à effectif égal, à budget quasi-constant, se surprendre de chiffres qui crient ces dysfonctionnements ; 0,6 % des viols condamnés, 80 % des plaintes pour violences au sein du couple classées sans suite…

En matière de prévention, le compte n’y est pas non plus. Dans l’école de la République, l’éducation affective et sexuelle est pourtant obligatoire depuis 2001 à raison de 3 séances annuelles mais souffre d’une mise en place disparate. La loi de 2014 qui prévoit une formation de tou.s.tes les agent.e.s du service public n’est pas non plus appliquée faute de moyens. Ces formations sont pourtant essentielles pour aller vers une culture de l’égalité et de respect entre les sexes. 

Aux violences dénoncées, s’ajoute ainsi la violence institutionnelle, que sont nos lois sans moyens, sans contrôle? 

La tâche est immense, mais le plan a depuis longtemps été tracé par les associations. Europe Écologie Les Verts est cette année encore dans la rue à leur côté  pour réclamer une grande loi-cadre qui instaure la spécificité des violences sexistes et sexuelles et dresse un plan d’action national couvrant tous les aspects de la lutte. Car nos vies n’ont pas de prix : nous demandons un budget dédié de 2 milliards d’euros pour permettre son application stricte et réelle. 

Europe Écologie Les Verts se félicite aussi en cette journée de l’adoption du texte à l’Assemblée de la NUPES pour la constitutionnalisation de l’IVG. Les premiers pas d’un long chemin. 

Chloé Sagaspe et Alain Coulombel, porte-parole
La commission féminisme d’EELV