À l’heure de la rentrée scolaire, il manquait plus de 3000 enseignant·es, les salaires n’étaient toujours pas à la hauteur du travail fourni, 23 % des enfants en situation de handicap étaient sans affectation scolaire, les classes surchargées et le harcèlement scolaire prolifique. La France restait l’un des pays de l’OCDE où l’origine sociale détermine le plus la performance scolaire des élèves. 

Face à ces défis majeurs de notre système éducatif, le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, n’a rien trouvé de mieux que cette piètre diversion de l’annonce de l’interdiction des abayas dans les établissements scolaires alors que les signes religieux y sont déjà proscrits depuis la loi de 2004.

Europe Écologie-Les Verts exprime son opposition à la décision superfétatoire prise par le ministre de l’éducation nationale de l’interdiction du port des abayas à l’école.

Cette décision nourrit évidemment les stéréotypes et les préjugés envers une communauté religieuse, la communauté musulmane. Elle renforce l’idée fausse selon laquelle la manière de s’habiller des jeunes femmes musulmanes est nécessairement liée à leurs croyances religieuses et ce sous couvert d’une laïcité qui se détourne de son esprit d’origine. En effet, le port de l’abaya ne renvoie pas nécessairement à une appartenance religieuse. Les femmes musulmanes ne sont pas les seules à le porter. Et il est parfois une gageure de différencier une abaya d’une robe longue et le corps enseignant qui souffre de pénurie de personnel a peut-être d’autres priorités que celle d’assurer une mission de police vestimentaire. Cette annonce aggrave l’exclusion et la marginalisation de jeunes filles au sein de notre système éducatif alors que le trouble à l’organisation des activités scolaires est marginal voire inexistant, ce qui rend d’autant plus insupportable l’amalgame dangereux du Président de la République entre port de l’abaya et terrorisme. Rappelons que le port de l’abaya n’aurait concerné que 300 élèves sur plus de 12 millions.

Après la prise de position de Jean-Michel Blanquer en 2020 contre les crop-tops, le Gouvernement prend une mesure qui a encore une fois pour conséquence de s’attaquer aux choix vestimentaires des jeunes filles et à contrôler leurs corps, sanctionné par l’exclusion de ces jeunes filles de l’école. Au moment où les forces réactionnaires de ce pays développent avec vigueur leur idéologie raciste, islamophobe et sexiste, EELV dénonce  cette nouvelle annonce du Gouvernement. 

Nous défendons un environnement éducatif inclusif où chaque élève est encouragé à s’exprimer librement et à s’épanouir sans craindre d’être discriminé.