Le mardi 9 août 2022, SOS Racisme publie dans les médias les résultats d’un testing effectué auprès d’établissements gestionnaires de plages privées sur la côte d’Azur. L’association va successivement, en caméra cachée, envoyer des couples blancs et non-blancs afin d’apporter la preuve de la discrimination effectuée dans l’accès à ces lieux.

Un racisme ordinaire présent dans toutes les strates de la société

L’expérience de testing menée par SOS Racisme, comme chaque été depuis 15 ans, nous démontre que le racisme est une réalité ordinaire et quotidienne vécue par des milliers de nos concitoyen.ne.s, sans que cela ne provoque de réaction collective face à cette discrimination pourtant bien réelle dans leur accès à la santé, logement, emploi, et en l’occurrence, aux loisirs.

Penser que cela ne serait qu’une situation isolée équivaut à se voiler la face. En effet, l’actualité est régulièrement ponctuée de faits de ce type révélés dans la presse, comme l’affaire récente du restaurant Manko à Paris. Cela nous prouve que le racisme est bien présent à chaque instant pour un grand nombre de citoyen.ne.s sans qu’il n’y ait une réponse politique et publique à la hauteur pour combattre et sanctionner ces comportements et attitudes racistes.

Une réponse politique et publique insuffisante : le Gouvernement doit passer des paroles aux actes

Le silence du Gouvernement – ou sa reconnaissance du problème à demi-mots, s’inscrit dans un contexte de banalisation de la parole et des actes racistes qui infusent nos sociétés, en France comme en Europe (nous sommes une semaine après la mort de Alika Ogorchukwu, battu à mort en Italie, dans l’indifférence totale des passant.es). Face à ce racisme « ordinaire » et normalisé, la responsabilité du Gouvernement est de prendre la mesure du danger et de lutter résolument contre le racisme dans toutes ses formes. La lutte contre le racisme est un impératif car il compromet la promesse républicaine d’égalité et de cohésion sociale et donc l’essence même de notre démocratie. Le Gouvernement ne pourra pas se contenter d’une réaction a minima mettant au conditionnel la véracité des faits dénoncés.

L’heure est à la prise de décisions fortes et profondes pour faire face à ce racisme vécu par tant de nos concitoyen.ne.s. L’inaction du Gouvernement n’a que trop duré, l’État se voit régulièrement condamné par la justice comme en 2021 par la Cour d’Appel de Paris pour faute lourde après des contrôles au faciès. Ces faits sonnent comme un énième rappel de ne pas transiger sur nos principes et valeurs. Il faut que ce soit le dernier.

Dans un contexte où les idées d’extrême-droite font l’objet d’une banalisation indécente et jouissent même d’une nouvelle respectabilité dans la société et une grande partie de la classe politique, EELV rappelle que le racisme constitue un délit pénalement répréhensible. En application de l’article 225-2 du code pénal, « la discrimination définie aux articles 225-1 à 225-1-2, commise à l’égard d’une personne physique ou morale, est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende lorsqu’elle consiste … à refuser la fourniture d’un bien ou d’un service ».

Europe Ecologie-Les Verts condamne donc fermement les actes dénoncés par ce testing et appelle solennellement le Gouvernement à saisir le Parquet compétent pour qu’une information judiciaire soit ouverte dans les plus brefs délais.

Chloé Sagaspe et Alain Coulombel, porte-parole