Depuis plusieurs mois, des pêcheurs se mobilisent pour faire entendre les difficultés qu’ils et elles ont à exercer leur métier dignement. En mars dernier notamment, une importante manifestation s’est déroulée à Rennes, et l’activité de pêche a ensuite été totalement bloquée pendant deux jours dans les ports de Normandie, de Bretagne, ainsi que dans plusieurs autres villes de la côte Atlantique. 

En cette journée mondiale de l’océan, Europe Écologie Les Verts souhaite témoigner de sa solidarité à l’égard des pêcheurs de nos côtes. Nos élu·e·s sont à leur écoute pour trouver des solutions à la crise qui menace actuellement cette activité.

Confrontés aux effets collatéraux du Brexit (plan de sortie de flotte qui impacte avant tout la pêche artisanale) et aux hausses de prix des carburants, les pêcheurs sont durement impactés par les multiples mesures qui visent à protéger les animaux et les fonds marins de la course à la surexploitation. Là où nous les comprenons, c’est qu’ils souffrent de l’absence de vision du gouvernement pour défendre la pêche artisanale et permettre la transition du secteur de la pêche vers plus de durabilité. 

Les pêcheurs dépendent d’écosystèmes en bon état et sont conscients de la nécessité d’agir pour protéger l’environnement marin. Et protéger l’environnement marin c’est avant tout protéger les animaux qui y vivent.

Les politiques publiques doivent s’inscrire dans une vision globale des territoires, s’adapter aux réalités locales, être pensées sur le long terme, et se construire dans un cadre démocratique qui redonne du pouvoir aux femmes et aux hommes qui vivent dans nos régions. La ceinture bleue des pêcheurs de l’île de Houat, la gouvernance du Parc marin d’Iroise, les parlements de la mer dans les Hauts de France et en Méditerranée sont des expériences à étudier et à adapter pour construire de manière concertée une politique de « ménagement de nos pays maritimes ».

C’est l’entièreté du secteur qui doit évoluer : la fin de la spéculation sur les droits de pêche et une répartition plus équitable des quotas, la géographie des Aires marines protégées et la modération des usages, la décarbonation du secteur, l’impact des activités terrestres sur le milieu marin, une meilleure prise en compte de la souffrance des animaux aquatiques, les évolutions indispensables des techniques de pêche et des navires, le renouvellement générationnel, l’amélioration des conditions de travail, l’accompagnement nécessaire aux changements…

Le modèle que nous défendons est à l’opposé de la pêche industrielle, c’est celui d’une pêche artisanale, responsable et durable qui assure un revenu aux travailleur·ses, et une alimentation saine à la population. C’est aussi le modèle qui permettra à l’océan de se régénérer et aux écosystèmes marins d’être protégés. Nous entendons la colère exprimée, et appelons à ce que le dialogue se poursuive pour assurer à la fois la pérennité de l’activité de pêche artisanale et la protection de l’océan. Les deux sont intrinsèquement liées.

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles
La commission Mer et Littoral d’EELV