28 avril 2023 : Journée mondiale de la santé et sécurité au travail

Depuis le 1er janvier 2023, 84 personnes sont décédées au travail.  En 2019, ce sont 1274 personnes, âgées entre 14 et 70 ans, qui ont perdu leur vie.  

Nous pensons aux proches des victimes, aux collègues qui ont perdu brutalement un membre de leur équipe et qui s’inquiètent, à juste titre, de leurs conditions de travail. 

Alors que la moyenne européenne est de 1,7 accidents de travail mortels pour 100 000 actif·ves, la France comptabilise 2 fois plus avec une moyenne de 3,5. Notre pays occupe la sinistre 1ère place des taux d’accidents non mortels à l’échelle européenne (3 425 pour 100 000 actif·ves en France contre 1 603 en Europe).

Cette situation alarmante est le fruit d’une dérégulation du marché du travail Cette libéralisation a ainsi permis l’ubérisation de certains métiers soumis aux algorithmes et ne bénéficiant d’aucune protection sociale, la précarisation des travailleur·ses de 1ère ligne aux bas salaires et aux conditions de travail pénibles ou l’épuisement des cadres, proches du burn out. L’insuffisante régulation du monde de travail s’illustre également à travers certaines entreprises du secteur du BTP et l’exemple des Jeux olympiques 2024 multipliant la sous-traitance et employant parfois des travailleurs sans papiers, (et donc sans droit) ou alors ce refus de légiférer de manière décisive contre l’industrie agro-chimique provoquant chaque année de nombreux décès dans le monde paysan. Finalement, l’Etat préfère garantir les bénéfices des entreprises plutôt que la sécurité des travailleur.se.s.

Alors que, depuis le début du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron, l’urgence pour le Gouvernement a été de prolonger la durée du travail jusqu’à 64 ans, se profile une nouvelle loi Travail préférent s’attaquer aux bénéficiaires du RSA plutôt qu’aux questions de santé et sécurité au travail. 

Le constat est là : aujourd’hui, l’Etat n’est pas capable de garantir un environnement sûr et sain comme un principe et droit fondamentaux dans les entreprises. Il n’est pas capable non plus d’accompagner ou de contraindre les employeurs à assurer les bonnes conditions de travail à leurs salarié.e.s. 

A l’occasion de cette Journée mondiale de la santé et la sécurité au travail, EELV rappelle l’absolue nécessité de : 

  • Retirer la réforme des retraites et alléger le temps de travail 
  • Intégrer le changement climatique dans les stratégies nationales de santé au travail comme le suggère un récent avis du CESE
  • Soutenir la création d’une instance représentative dédiée à la santé au travail dans les entreprises
  • Renforcer les moyens de l’Inspection du travail, des Carsat ainsi que de la médecine du travail et augmenter les sanctions en cas d’infractions des entreprises
  • Sanctuariser les 2 milliards d’euros d’excédents cumulés de la branche accident du travail et maladie professionnelle pour aider les entreprises à rendre le travail soutenable
  • Augmenter les cotisations Accidents de travail et maladies professionnelles pour les entreprises avec un haut taux d’accidents du travail et moduler ces cotisations avec l’adoption d’un plan bien-être dans l’entreprise 
  • Rouvrir les négociations avec les partenaires sociaux pour rétablir/consolider le compte  personnel de prévention de la pénibilité
  • Faire reconnaître le burn out comme maladie professionnelle et généraliser le droit automatique à la déconnexion 


Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole nationales
La commission Économie, social et services publics d’EELV