Le 15 août 2021, les talibans ont repris le pouvoir à Kaboul. Cette prise de pouvoir fait suite à l’effondrement du gouvernement soutenu militairement par les troupes des États-Unis dont Joe Biden avait annoncé le retrait définitif en 2021. Le lundi 16 août 2021, Emmanuel Macron a indiqué vouloir porter une initiative européenne visant à « anticiper et protéger contre les flux migratoires irréguliers importants, qui mettraient en danger ceux qui les empruntent et nourriraient les trafics de toute nature, » suscitant à juste titre l’indignation. En effet, Europe Écologie Les Verts rappelle que la France est partie à la convention de Genève relative au statut des réfugié·e·s de 1951, texte fondateur du droit d’asile auquel elle ne saurait déroger.

Le retour au pouvoir des talibans après vingt ans laisse craindre des persécutions, en particulier pour les ancien·ne·s auxiliaires d’armée, les femmes, les LGBTQIA et de nombreuses minorités. Si la situation afghane était prévisible au vu de l’offensive talibane des derniers mois, les évacuations aujourd’hui urgentes auraient dû être anticipées. Il reste possible d’exclure des évacuations la minorité de personnes soupçonnées de liens avec les talibans, sans pour autant mettre en danger la grande majorité de personnes à qui la France doit la protection au titre de ses obligations internationales. 

Droit d’asile et protection de la sécurité de nos concitoyen·ne·s ne s’opposent pas. Il n’est pas question de prendre à la légère la présence en France de personnes dangereuses pour notre pays. La convention de Genève contient des clauses qui permettent d’exclure de la protection internationale les personnes ayant des liens avérés avec les talibans et faisant courir un risque à notre pays et Europe Écologie-Les Verts en soutient l’application.

Europe Écologie Les Verts dénonce l’amalgame sécuritaire actuel autour des milliers d’Afghan•e•s fuyant le régime taliban et demande l’ouverture d’un corridor humanitaire. 

L’asile est un droit des personnes et un devoir de la République. 

Alain Coulombel et Eva Sas, porte-paroles
La Commission Immigration d’EELV