Près de 25 ans après les premières plaintes des victimes de l’amiante, aucun responsable de ce scandale n’a été renvoyé devant un tribunal correctionnel. EELV soutient les victimes et réclame, à leurs côtés, qu’un procès pénal de l’amiante ait enfin lieu en France.

Présenté pendant longtemps comme matériau isolant miracle, il a été largement utilisé en France sans aucune prudence ni application du principe de précaution. Avec la complicité des pouvoirs publics, des agences sanitaires et des lobbies industriels, sa toxicité (pourtant largement documentée dès les années 1960) a longtemps été minimisée, cachée au grand public et sa réglementation largement entravée jusqu’à son interdiction en 1997.

Ces années perdues pendant lesquelles les responsables ont laissé se diffuser ce poison, sont la cause directe de l’ampleur de la catastrophe. Les maladies graves qui en ont découlé ont touché des dizaines de milliers de familles en France. Avec 100 000 décès estimés par les épidémiologistes, c’est, à ce jour, la plus grande catastrophe sanitaire que la France ait connue.

A ce scandale sanitaire vient s’ajouter maintenant un naufrage judiciaire. Le parquet qui, en France, détient l’opportunité des poursuites s’acharne à empêcher qu’un procès ait lieu. Seules les victimes, leurs familles et leurs associations veulent que les responsables de la catastrophe – les industriels qui ont trompé l’opinion publique pour retarder toute réglementation contraignante avec la complicité des pouvoirs publics et des autorités sanitaires – rendent des comptes devant un tribunal. C’est à la fois une exigence de justice et une nécessité pour que toutes les leçons soient tirées, pour l’histoire et pour la prévention de telles crises sanitaires.  

EELV rejoint donc l’appel lancé par des victimes et l’Andeva (association nationale de défense des victimes de l’amiante) et soutenues par des personnalités politiques, syndicales, associatives, et des universitaires, en faveur d’un procès pénal de l’amiante à bref délai. Et parce qu’il faut tirer les conclusions du passé, les écologistes demandent d’urgence l’application du principe de précaution et l’arrêt immédiat de l’utilisation des néonicotinoïdes, substances hautement toxiques présentes dans les pesticides et qui représentent un danger sanitaire.

Eva Sas et Alain Coulombel