Bonjour à toutes et tous,

Je suis ravi de vous retrouver ici, à Belleville, pour ce Conseil fédéral un peu particulier, à mi-chemin entre un Conseil fédéral habituel en présentiel et un Conseil fédéral en visio-conférence comme nous l’avons vécu ces derniers temps. 

Souhaitons-nous que prochainement, nous puissions à nouveau nous réunir toutes et tous ensemble, ce sera le signe que la pandémie qui nous touche aura reculé. Pour l’heure ce n’est pas le cas, elle progresse et alors que l’épisode du printemps était imprévisible, celui ci était tristement écrit.

Le gouvernement en appelle à la responsabilité individuelle, comme pour mieux se départir de sa propre responsabilité. Six mois après le début de l’épidémie, les masques sont désormais obligatoires mais coûtent toujours aussi cher dans le budget des ménages ou des étudiant·es.

C’est la raison pour laquelle nous demandons la fourniture de masques en tissu au plus grand nombre et pour toute la fonction publique assurant l’accueil de personnes, un équipement en masques inclusifs soit assuré, pour que les personnes en situation de handicap ne soient pas laissées sur le bord du chemin.

Six mois après le début de l’épidémie, le gouvernement s’est enfin converti à la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé : testez testez testez.

Mais constatons que l’intendance ne suit pas : plus de cinq jours pour avoir des tests, parfois une semaine pour avoir le résultat. Il est évident que pendant ce temps là le taux de reproduction du Coronavirus progresse.

Nous demandons également que la priorité de ces tests soit donnée aux personnels soignants, ainsi qu’aux forces de police et bien entendu aux cas contacts et personnes symptomatiques. Il est incompréhensible de décider à Paris dans un bureau sans se soucier de l’application concrète des mesures.

Nous ne sommes pas en guerre face à ce virus. Heureusement car nous l’aurions perdue. 

Nous devons à présent vivre avec le virus, pas dans son ombre. Chacun et chacune se doit d’agir en responsabilité, le gouvernement en premier lieu. Il n’est pas question de tolérer que l’économie prenne le pas sur la santé comme elle le fait sur l’écologie ou encore sur nos libertés publiques.

À ce titre, nous nous sommes inquiétés de la prolongation de l’état d’urgence sanitaire. C’est de cette manière que l’état d’urgence décrété en 2015 a finit par se banaliser.

Nous avons alerté sur ce sujet tant les tentations sont grandes, de l’interdiction de manifestation à l’interdiction de liberté pour les plus âgé.e.s, ou de l’idée parfaitement idiote de réserver la priorité des tests aux utilisateurs de l’application Stop-Covid . Cette application est un fiasco, dont acte. Retenons néanmoins que cet épisode illustre notre dépendance numérique aux géants Google et Apple. Il est nécessaire d’investir dans le libre.

Notre démocratie ne peut disparaître au prétexte que le Gouvernement anticipe mal. Vous pouvez compter sur les écologistes pour rester vigilants sur ce point.

Le Conseil fédéral de juillet dernier nous avait permis de pouvoir nous réjouir et nous féliciter de nos bons scores aux élections municipales et de souligner l’immense responsabilité qui nous incombe. Aujourd’hui, nous sommes 3 mois après les résultats du second tour, les fameux 100 jours après l’entrée en fonction de nos conseillers/llères, adjointes, adjoints et bien sûr de nos maires.

Ce n’est pas peu dire que nous étions attendus au tournant. Et nous ne sommes pas déçu·es ! Nos actions et prises de positions sont scrutées à la loupe. Nos propositions sont volontairement caricaturées, nos adversaires souhaitent nous discréditer et faute d’arguments solides, jettent l’anathème sur les écologistes. Le vieux monde nous rejoue encore et encore sa petite musique sur notre incapacité à diriger, à exercer le pouvoir.

Alors, je tiens à vous dire, à leur dire : nous assumons notre volonté de transformation de la société, nous assumons d’être l’alternative pour un monde plus juste, nous assumons notre volonté d’être fiers du monde que nous laisserons aux générations futures, parce c’est que qu’attendent de nous les citoyen·ne·s qui ont voté pour nous.

Aux manettes depuis 3 mois, nos maires n’ont pas chômé : que ce soit pour les cantines scolaires, l’aménagement des villes et la multiplication des voies cyclables comme à Lyon ou Bordeaux, l’aides aux familles les plus vulnérables comme à Besançon ou Poitiers, l’investissement en faveur de la réfection des écoles et des logements indignes comme à Marseille. Nous avançons nos propositions, nous agissons concrètement et oui, parfois nous bousculons et nous interrogeons les choses établies. À vrai dire c’est notre rôle, y compris sur le Tour de France

Après tout quand une ville dépense 600.000 à 1,5m € pour accueillir un événement sportif d’une telle ampleur, l’irresponsabilité serait de ne pas se poser de questions. Oui le Tour de France doit s’adapter aux enjeux du 21e siècle : le féminisme et l’écologie, comme le dit très justement Léonore Moncond’huy.

D’ailleurs il commence ! Puisque le Tour de France a modifié pour la première fois son protocole et promis un homme et une femme pour remettre les maillots sur les podiums ; c’est donc que les critiques étaient fondées.

Gageons que demain le tour apprendra à évoluer pour éviter de laisser dans son sillage les dizaines de tonnes de déchets  qu’on trouve à chaque étape et ainsi retrouver la cohérence de la fête populaire de la petite reine, que nous affectionnons toutes et tous.

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Mais alors chers Amish, c’est sur la 5G qu’on en a entendu le plus ! Et je cite : anti progrès, lampe à huile, amish, obscurantistes, etc. Soyons clairs, ce débat pose des questions de principe et des questions de fond. 

Sur le principe, le président avait accepté les demandes de la Convention Citoyenne pour le Climat, comprenant notamment celle pour un moratoire sur la 5G. Que vaut donc la parole présidentielle ? On savait pour celle du candidat ; celle du devenu Président est également abîmée.

D’ailleurs, personne n’avait voté pour le candidat Macron pour avoir la 5G. Nous, écologistes, sommes partisans d’une démocratie en continu et nous considérons que l’on vote un cadre et que quand surviennent des questions importantes, la délibération est nécessaire ; c’est le rôle de la démocratie représentative. Ce que nous constatons actuellement est un passage en force.

Et tout ceci avant même que deux études importantes sur la santé et le cycle de vie des appareils connectés doivent paraître dans les mois qui viennent.

Cette arrogance est insupportable ; aucune leçon n’aura été tirée des trois premières années de ce quinquennat qui nous paraît être une éternité.

Sur le fond maintenant. Le déploiement de la 5G pose toute une série de questions environnementales :  la 5G est énergivore et notamment pour les consommations induites ; la question de l’obsolescence programmée qui va rendre des milliards d’appareils non compatibles. A-t-on besoin de 22 milliards d’objets connectés ? Que dire de l’extraction des terres rares ?  Des tonnes de déchets à venir ? Et nous devrions accepter cela sans en débattre ?

Et même au delà de ça, le déploiement de la 5G pose la question du rapport au progrès que nous souhaitons avoir. Le GIEC nous explique que la science est de notre côté. Science sans conscience n’est que ruine de l’âme disait Rabelais et il est difficile de pas y penser quand on voit de jeunes technos sauter comme des cabris en criant “innovation”, “compétitivité” et “la 5G ou la mort”. 

L’enjeu global, et c’est pourquoi nous avons besoin d’un débat, c’est la finalité, c’est le sens. L’obscurantisme n’est pas où l’on croit : les obscurantistes sont ceux qui croient en la technologie quoiqu’il en coûte, sans jamais questionner son usage et ses finalités. Nous, nous interrogeons les usages du progrès et le projet de société que nous voulons pour demain et c’est bien notre rôle.

C’est le « doute méthodique » cher à Descartes. D’autres feraient bien de s’en inspirer. C’est pourquoi nous demandons à ce que la Commission nationale du Débat Public (la CNDP) soit saisie. Nous, nous n’avons pas peur du débat.

Le Président, par sa petite phrase, démontre à quel point il est hors sol et assez peu connecté aux besoins des Françaises-es.

La priorité c’est l’accès correct à Internet pour tous et toutes ! C’est ça l’égalité républicaine, alors commençons par là ! De plus en plus de démarches administratives se font en ligne, de nombreux territoires sont oubliés de la République, sans parler du désarroi dans lequel se trouvent de nombreuses personnes démunies face aux nouvelles technologies. 

Ce passage en force du Président révèle un projet de société du toujours plus et toujours pour les mêmes. On nous parle de télémédecine, comme si l’urgence n’était pas à la proximité et à l’humanité dans les soins. On nous parle 5G mais des gens attendent encore la 1G, comme si la priorité n’allait pas à la couverture en internet rapide ou en fibre de l’ensemble de la population ; on nous parle télémédecine quand même la téléconsultation est  impossible faute d’internet suffisant dans les zones blanches ?

De qui se moque t on ? Alors nous disons : avant de penser à connecter des frigos ou des brosses à dent, occupez vous de connecter les françaises et les français !

Enfin, un mot sur l’attitude de ce président qui passe du jet ski à « l’esprit de la République » et qui retombe, comme une crise d’ado, dans l’insulte le mépris et l’arrogance. On est vraiment loin de l’esprit de la République qu’il prétendait honorer il y a quelques jours encore.

Sur la République justement. Permettez moi d’en dire un mot car on nous sommes ici et là de nous exprimer sur les sujets dits “régaliens”. Comme si nous avions quelque chose à prouver. Comme si surtout ceux au pouvoir n’avaient pas encore démontré leur incapacité.

Alain Coulombel (ndlr. porte-parole d’EELV) a raison :  « ce n’est pas en adoptant les us et coutumes de ses adversaires que nous gagnerons en crédibilité ; nous devons débusquer les faux semblants, démonter les raccourcis paresseux et  aborder ces sujets dans notre propre langage. »

Parlons de la sécurité. C’est la droite, sous Nicolas Sarkozy, qui a réduit le nombre d’effectif de police sur le territoire et ce sont nos Maires qui en réclament davantage ! Le ministre de l’Intérieur multiplie les déplacements et phrases vulgaires pour mieux masquer l’inefficacité de son Ministère, notamment sur le sujet du cannabis.

La France possède la répression pénale la plus forte d’Europe, de même que le taux d’addiction des mineurs. Bravo. C’est donc ça la sécurité prônée par le Gouvernement ? C’est aussi une question de santé publique.

Qui peut croire que c’est en persévérant dans l’erreur qu’on réglera quoi que ce soit ? Nous avons besoin d’aller vers la légalisation pour mieux prévenir, notamment la consommation chez les mineurs. Nous avons besoin aussi de mesures immédiates pour permettre le cannabis thérapeutique, pour soulager les milliers de patient.e.s qui l’attendent.

Sur la question de la sécurité toujours : le gouvernement avait décrété la lutte contre les violences faites aux femmes grande cause du quinquennat. Et puis rien ou presque : le Garde des Sceaux nous avait promis des annonces rapides il y a un mois. Rien.

Dans les transports, dans la rue, au travail, ce n’est pas la vidéo-surveillance qui réglera ces situations, par exemple quand une femme se voit refuser sa plainte dans un commissariat ou que la justice assure une impunité, de fait, des agresseurs.

Un gouvernement qui n’assure pas la sécurité de 52% de la population c’est un gouvernement crédible en matière de sécurité ? 

Et puisque nous parlons République, parlons laïcité. 

Sur la laïcité, là encore, il ne s’agit pas de singer les discours de nos adversaires. La laïcité, c’est comme l’écologie ou le féminisme, elle ne souffre d’aucun adjectif. 

Nous, écologistes, savons que les termes “d’écologie constructive”, ou de “féminisme modéré” recèlent des pièges. Il en est de même pour la laïcité, “inclusive” ou de “combat”. Bien souvent, ceux qui la brandissent en étendard la détournent pour d’autres fins ; bien souvent c’est l’islamophobie ou les injonctions faites aux femmes.

Pour nous, écologistes, la laïcité c’est la loi de 1905, un joyau dont il mérite d’en relire l’article premier :

La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.

La loi de 1905, toute la loi de 1905, rien que la loi de 1905. C’est aussi l’article 35 qui permet de fermer des églises, des synagogues ou des mosquées où seraient prononcés des prêches anti républicains. Je vous cite cet article 35 :

[…] une provocation directe à résister à l’exécution des lois ou aux actes légaux de l’autorité publique, ou s’il tend à soulever ou à armer une partie des citoyens contre les autres.

Vous voyez il n’y a pas de tergiversation possible, aucun laxisme à l’égard de l’islam radical, l’islam dévoyé.  Mais quand je dis “rien que la loi de 1905”, ce n’est pas son instrumentalisation pour stigmatiser l’ensemble des fidèles. Donc non, on ne peut pas interdire à une usagère de porter un voile ou un burkini, en tous cas pas au nom de la laïcité.

J’insiste la dessus. Derrière ces débats, une violence couve, une violence verbale, une violence en ligne, une violence physique à l’égard des fidèles ou des athé.e.s ; et souvent des femmes. Rappelons le : en bout de course des prêches médiatiques du condamné récidiviste Zemmour ce sont des fusillades sur les mosquées à Bayonne.

Et c’est cela qu’il faut combattre. Cessons d’intérioriser ces injonctions au régalien et assumons notre propre grammaire.

Je le répète : cessons d’intérioriser ces injonctions au régalien et assumons notre propre grammaire. Surtout quand les autres ne sont pas à la hauteur

Car non, Monsieur le Président la République, l’anniversaire de la République n’est pas juste un anniversaire ; si c’en était un ce serait plutôt le 21 sept 1792 proclamation de la 1ère république au lendemain de la victoire décisive de valmy, une des plus cruciales  de toute l’histoire française.
Non, Monsieur le Président la République, ce n’est pas juste un anniversaire, c’est une promesse tenue, un plébiscite du quotidien.

La République ne se réalise dans les têtes et dans les coeurs que quand elle est à la hauteur de la promesse de son triptyque : Liberté, Egalité, Fraternité.

La République, c’est la loi pour l’éducation à la fin du 19e siècle. La voilà la promesse républicaine en actes. La République c’est la reconstruction après guerre. C’est l’invention de la protection sociale, le droit au travail, au repos, au logement, et au vote pour les femmes ; tout ce qui protège et soutient l’émancipation de toutes et tous.

Et aussi, quelle tristesse de voir dans votre discours d’anniversaire de la République le peu de place faite à la promesse non tenue en matière d’égalité. Quand vos politiques aggravent les inégalités, quand vous privilégiez les premiers de cordée plutôt que les plus précaires, quand la pauvreté augmente en France sous votre mandat et du fait de vos politiques, vous trahissez la promesse républicaine que vous prétendez honorer.

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Voilà la réalité. Vous vous prétendiez rempart face au Front National (ndlr. devenu RN), vous vous en faites en réalité le marchepied.

À vrai dire, sous Nicolas Sarkozy, on avait parfois de la peine à distinguer le FN de l’UMP (ndlr. devenu Les Républicains). Aujourd’hui, quand on écoute certains membres d’En Marche, on se demande si ce n’est justement pas le FN qui parle.

Emmanuel Macron est en train d’assumer son vrai visage. Réactionnaire. En pleine polémique de Valeurs Actuelles, Jean Castex embauche l’ancienne plume de Sarkozy, ex-chroniqueur à Valeurs actuelles, Camille Pascal, grand ami de Patrick Buisson. Ils appellent ça son « tournant régalien », c’est un bien joli mot pour désigner la stigmatisation matin midi et soir des sans-papiers, des femmes voilées, des immigrés, des féministes et des écologistes.

Et surtout des femmes.

Les polémiques n’en finissent plus sur la manière de s’habiller des femmes, de Judith Waintraub au mouvement du 14 septembre dans les lycées et les déclarations de Valérie Pécresse contre les crop-top qui “perturbent les garçons », le boycott par des député·es LR et LREM de la syndicaliste voilée, Maryam Pougetoux, Vice-présidente de l’UNEF, invitée à nos Journées d’été. À chaque fois que les responsables politiques ou les éditorialistes se permettent de juger les choix vestimentaires des femmes, c’est l’égalité qui recule. Laissez les femmes tranquilles, elles sont les sujets d’une histoire en train de s’écrire, d’une domination en train d’être ébranlée par le courage collectif de millions d’entre elles, ce n’est pas pour redevenir l’objet de toutes les lubies vestimentaires des uns et des autres, pour subir les fantasmes sexuels des uns et les paniques morales des autres.

« Il faut réussir à avoir une tenue qui soit normale et ça c’est du bon sens » explique Valérie Pécresse. Elle déclarait également il y a quelques temps “rien de tel qu’une femme pour faire le ménage”. Le voila le bon sens ? Non madame Pécresse, on n’en veut pas de votre bon sens. Les jeunes ne viennent pas à l’âge adulte pour se conformer au bon sens de Valérie Pécresse ou de Jean-Michel Blanquer.

La génération climat est aussi une génération Metoo, est aussi une génération Adama, elle nous bouscule et elle a bien raison de le faire, à nous de nous laisser bousculer.

Enfin, arrivent les prochaines échéances départementales et régionales

Nous devons avancer comme un pack de rugby, tranquillement mais fermement. La balle est dans nos pieds, à nous de la diriger vers l’en-but. C’est tous et toutes ensemble qu’il nous faut construire le projet qui portera notre victoire. 

Vous avez compris, les écologistes aiment le sport !

Je la reformule pour les amateurs du Tour de France : l’échappée solitaire, même la plus longue, ne permet de gagner qu’une étape pas le Tour. Albert Boulon, le recordman absolu de l’échappée solitaire, 253 km en 1947 entre Carcassonne et Luchon, n’a pas remporté le tour pour autant.

C’est en équipe qu’on arrive à arracher le maillot jaune. C’est par le travail collectif : il faut des grimpeurs, il faut des sprinters. Et même sur un sprint, c’est la capacité d’une équipe à protéger son sprinteur dans les derniers hectomètres pour lui éviter de prendre le vent et de frotter avec les autres coureurs qui permet de gagner in fine, individuellement et donc collectivement.

Chers Amish.

Le temps du sprint viendra. Considérons qu’avec les élections régionales qui viennent, nous avons plutôt affaire à des épreuves de montagne. La route est droite mais la pente est forte. Nous sommes dans l’étape de consolidation comme on l’appelle.

L’enjeu c’est consolider l’affirmation de l’écologie dans le dialogue avec les forces qui s’écologisent.
L’enjeu c’est remporter des régions, construire des coalitions à vocation majoritaires qui permettront de l’emporter, qui permettront aussi de dire au pays “nous sommes prêtes et prêts”.
L’enjeu c’est conserver cette avance sur le peloton et préparer ensemble le sprint final.

Élection après élection, nous avons prouvé notre capacité à nous mettre au service du projet, lors des européennes, lors des municipales, je souhaite que ce soit une nouvelle fois le cas pour les prochaines élections. Pour poursuivre la route jusqu’aux élections présidentielles.

Je tiens à remercier François Thiollet et Anna Laurent pour le travail effectué à mettre en place une plateforme de travail programmatique, un outil structurant sur lequel chaque équipe pourra s’appuyer pour élaborer un projet régional cohérent qui saura répondre aux enjeux de notre temps. Il vous sera présenté demain après-midi à cette tribune ; encore bravo pour le boulot effectué.

Demain aura lieu le premier tour des législatives partielles, et j’appelle toutes celles et tous ceux qui sont concernées dans leurs circonscriptions à aller voter et je vous donne rendez-vous pour le second tour avec je l’espère de bonnes surprises !

Puis ce sera le tour des sénatoriales, et là encore nous espérons de bons résultats qui nous permettraient de reconstituer un groupe écologique au Sénat.

Ensuite les campagnes départementales et régionales auront commencé et notre rôle est d’aller à la rencontre des habitantes et des habitants, d’écouter, de réunir, de proposer des idées, de construire les projets qui permettront de mettre en place la transition écologique dans nos territoires. Les régions sont de puissants leviers pour permettre de répondre aux inégalités sociales et environnementales.
Ce sont les transports, les énergies renouvelables, la préservation de la biodiversité et la condition animale, l’aménagement de nos territoires, le tourisme, la culture, l’entraide, etc. Et bien sûr l’emploi et dans cette période de COVID, il est essentiel de rappeler, encore et encore, que la transition écologique est un creuset d’emplois durables et non délocalisables.

Tout comme il est essentiel de rappeler que les subventions publiques accordées aux entreprises doivent être soumises à des conditionnalités environnementales et sociales. Soyons clair : nous ne pouvons plus tolérer les fermetures d’usines et délocalisations de la part d’entreprises qui ont touché des milliers ou des millions d’euros de subventions publiques : les Bridgestone à Béthune, les General Electrics à Belfort, les Renault à Choisy-le-Roi. Les larmes de crocodiles de Xavier Bertrand, Valérie Pécresse ou Emmanuel Macron sont d’autant plus insupportables qu’elles sont ridicules.

L’aide sans contrepartie c’est la gabegie. C’est le bilan du CICE qui, d’après le rapport de France Stratégie, publié ce mercredi, indique que le CICE aurait créé 100.000 emplois entre 2013 et 2017 pour un coût de près de 90 milliards d’euros. Rendons nous compte. 90 milliards d’euros c’est quasiment le plan de relance qu’on nous vend sur tous les plateaux. C’est 1 million d’emplois qu’on aurait pu créer avec des chèques, via les territoires zéro chômeurs ou directement avec un revenu de base. 

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Ces élections locales sont une nouvelle marche qu’il nous faut franchir pour continuer à monter en puissance jusqu’en 2022 et nous devons nous concentrer sur leur réussite. 

Nous ne gagnerons pas seuls. Nous avons fait le choix lors de notre Congrès de construire la Maison de l’écologie, de rassembler, de nous dépasser pour construire une force politique écologique autonome. 

Ne commençons pas à trembler, avançons sereinement et soyons fiers de porter nos couleurs. Nous avons fait le choix de nous ouvrir aux forces qui s’écologisent , mais attention, à celles qui s’écologisent vraiment.  J’ai vu récemment la droite se découvrir une passion pour l’écologie, mais en soutenant les pesticides, voulant détruire les corona-pistes de vélo, continuant à soutenir les énergies fossiles, la voiture etc. 

Attention aux faux Amish·es !

Du reste nous aurons l’occasion très prochainement de le vérifier : la bataille des néonicotinoïdes sera un indicateur assez sûr de qui est réellement écologiste et qui se contente de verdir son discours.

Nous verrons qui défend le vivant, la santé, celle des agriculteurs et celle des consommateurs et des pollinisateurs, et qui choisit l’obscurantisme, le productivisme, l’intensif à tout crin  et la mise en danger de la biodiversité et d’autrui.

Alors chers amish, gardons le cap. Je vous rappelle les 4C qui doivent guider notre engagement : Clarté, Cohérence, Courage et Collectif.

Hauts les coeurs et bonne campagne à toutes et à tous.

Julien Bayou, Paris, 19 septembre 2020. Seul le prononcé fait foi.