Résumé

La langage c’est la fonction d’expression de la pensée et de communication entre les humains, mise en œuvre par la parole ou par l’écriture. La façon dont nous nous adressons entre militant·e·s ainsi que les mots que nous utilisons pour communiquer nos messages au sein de la société ont une portée politique.

Nous sommes un parti qui prône la non-violence, un parti écoféministe et antivalidiste. Ces valeurs doivent être reflétées dans notre communication orale et écrite, en interne comme en externe.

Cette motion a pour but d’acter qu’une communication respectueuse, inclusive et accessible est la règle au sein de notre parti et de modifier notre règlement intérieur pour prendre en compte cet engagement.

Exposé des motifs

1. Une communication respectueuse

Le projet de l’écologie politique porte la lutte contre toutes les violences et les discriminations au sein de notre société. Ce projet et ses valeurs, nous devons les appliquer dans la façon dont nous faisons de la politique, dans le respect de chacun•e.

En tant que parti politique et donc comme association, nous avons également une obligation légale d’assurer la sécurité physique et mentale de nos adhérent•es. Celle-ci passe notamment par la façon dont nous communiquons entre nous dans nos groupes locaux, dans nos régions, au sein de nos commissions et dans tous nos espaces militants.

Nous préconisons la mise en place de :

  • La communication non-violente et respectueuse entre militant·e·s.
  • Le respect de l’identité des interlocuteur·trices.
  • La modération des échanges réels ou numériques lors de réunions, d’événements et sur les boucles de discussions pour signaler ou sanctionner toute parole ou acte violent ou discriminatoire.
  • La mise en place de nétiquettes sur les listes de discussions et groupes de messagerie instantanée pour garantir une communication respectueuse, inclusive et accessible.
  • Délais suffisants pour que tous·tes les adhérent·e·s puissent prendre connaissance de documents lorsqu’ils et elles sont consulté·e·s et amené·e·s à s’exprimer

2. Une communication inclusive

Le langage c’est ce qui nous lie en tant qu’êtres humains. En 1899, Hubertine Auclert écrivait déjà : “L’omission du féminin dans le dictionnaire contribue plus qu’on ne le croit à l’omission du féminin dans le droit. L’émancipation par le langage ne doit pas être dédaignée.” Comme l’explique une ressource du centre qui porte son nom : “De nombreuses études ont montré que l’usage seul du masculin active des représentations davantage masculines que féminines”.

A l’heure ou l’écriture inclusive est attaquée par la droite et l’extrême-droite à l’Assemblée nationale et au Sénat, il est d’autant plus important d’affirmer nos valeurs et de gagner cette bataille culturelle au sein de la société. Comme l’a dit notre sénatrice écologiste Mélanie Vogel : “ La langue est un véhicule de nos valeurs et elle décrit au fond le monde tel qu’on voudrait le voir. Celles et ceux qui militent pour que le masculin l’emporte sur le féminin participent de véhiculer un monde qu’ils veulent être sexiste. Celles et ceux qui militent pour que l’écriture soit inclusive, pour que toutes les personnes se sentent représentées quand on parle, militent pour une société plus égalitaire et plus juste et nous l’assumons pleinement”.

La députée du groupe écologiste Sophie Taille-Polian a quant à elle énoncé que l’écriture inclusive “permet la représentation de tous et toutes” et que “nous souhaitons enrichir notre langue pour qu’elle tende vers l’égalité”.

En ce qui concerne notre parti, aujourd’hui il est composé à 60% d’adhérents hommes et le nombre d’adhérent•es racisé·e·s, handicapé·e·s ou de classes populaires n’est pas à l’image de la société. Un travail est nécessaire pour que notre parti soit plus inclusif et les moyens d’actions sont multiples : l’accueil, l’écoute, la formation ou la représentativité. Les mots que nous utilisons et la place que nous donnons à la parole de chacun•e cependant n’est pas à minimiser.

Pour que les femmes, les personnes trans et non-binaires notamment aient toute leur place au sein de notre mouvement, nous devons adopter des méthodes de communication et un langage inclusif comme :

  • La parole alternée entre femme, homme, ou personne non-binaire lors de nos réunions internes et de nos évènements publics. Les personnes non-binaires ne sont apparentées ni à des hommes ni à des femmes.
  • L’écriture inclusive dans toutes les communications officielles de notre parti. Celle-ci comprend l’ensemble des attentions graphiques et syntaxiques qui permettent d’assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes. Elle peut se décliner de différentes façons selon les contextes et les supports comme l’emploi de mots épicènes, l’accord des fonctions ou des métiers en fonction du genre, l’accord de proximité, ou le point médian. Chaque organe ou échelon du parti pourra adopter la forme qui lui convient.
  • La mise en place de nétiquettes sur les listes de discussions et groupes de messageries instantanées incluant par exemple, selon la pertinence, une limitation du nombre de messages par jour et par personne.

3. Une communication accessible au plus grand nombre

En France, au moins 1 personne sur 7 âgée de 15 ans ou plus, est en situation de handicap et ces chiffres sont en-deçà de la réalité car il y a un manque de reconnaissance de certains handicaps.

Être un parti antivalidiste passe par des actions concrètes. Pour s’assurer que les informations que nous partageons soient accessibles au plus grand nombre et que la possibilité de prendre part à la vie militante pour les personnes handicapées soit réelle, nous devons adopter certains outils. Ceux-ci incluent :

  • Le sous ou sur titrage des communications vidéo, des réunions en ligne et des événements majeurs.
  • La description des visuels sur les contenus partagés par les comptes du parti sur les réseaux sociaux.
  • La méthode Facile à Lire et à Comprendre (FALC) pour les documents officiels du parti.

Motion

Le Conseil fédéral des Écologistes / EÉLV réuni les 2 et 3 décembre 2023 :

  • · Réaffirme son attachement à une communication interne et externe respectueuse, inclusive et accessible.
  • · Demande l’inclusion de cet engagement dans le règlement intérieur avec le point suivant dans les “principes de fonctionnement” page 5 : Usage en interne et en externe d’une communication respectueuse, inclusive et accessible dont les outils sont notamment la modération des échanges réels ou numériques, la mise en place de nétiquettes sur les listes de discussions et groupes de messageries instantanées, le respect de l’identité des interlocuteur·trices, la parole alternée à l’oral, l’écriture inclusive dans les communications officielles du parti et le sous ou sur titrage.
  • · Appelle le Bureau Exécutif à communiquer sur cet engagement auprès des adhérent•es, des élue·s. et des salarié·e·s; à partager une charte pédagogique avec des outils sur l’utilisation de la communication respectueuse, inclusive et accessible développées par les commissions féminisme, LGBTQIA+, antiracisme et handicap; et à organiser une formation pour les militant·e·s.
  • · Demande à chaque organe et échelon du mouvement qu’il veille au respect des principes de la communication respectueuse, inclusive et accessible.

Être un parti ouvert, inclusif et accessible qui lutte pour faire avancer l’égalité au sein de la société est une de nos priorités. Cela passe notamment par l’adoption d’une communication interne et externe qui soit en adéquation avec nos objectifs et nos valeurs.

Unanimité pour


Retour sur les motions adoptées par le Conseil fédéral d’Europe Écologie Les Verts
des 2 et 3 décembre 2023