La visite du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou en France intervient dans un contexte des plus préoccupant, avec une escalade des violences meurtrières sans précédent. Pour le seul mois de janvier 2023, 35 Palestiniens ont déjà été tués par des militaires ou des colons israéliens. 2022 était déjà l’année la plus sanglante depuis la deuxième intifada, avec 146 victimes palestiniennes selon l’ONG israélienne B’Tselem. Le nouveau gouvernement israélien d’extrême-droite qui a permis le retour de Benyamin Netanyahu au pouvoir, montre ainsi sa détermination à appliquer son projet criminel de colonisation des territoires palestiniens, d’annexion, le tout marqué par des violences et une répression toujours plus terrible à l’encontre des Palestiniennes et des Palestiniens

Après l’attaque israélienne en Cisjordanie le 26 janvier dernier ayant causé la mort de 10 palestinien.nes, dont 3 civil.e.s, dans le camp de réfugiés de Jénine, les territoires palestiniens se sont embrasés. Des attaques ont été commises dès le lendemain par des individus isolés, dans différentes colonies israéliennes en Cisjordanie. L’une d’elle a entraîné la mort de 7 civil.e.s israélien.n.es près d’une synagogue de Neve Yaakov à Jérusalem-Est, un territoire annexé dans la municipalité de Jérusalem.

Alimentant la spirale de violence, les autorités israéliennes ont annoncé en représailles une série de mesures punitives visant les familles des assaillants palestiniens : destruction des maisons, l’expulsion et le déplacement forcé des familles vivant à Jérusalem-Est vers d’autres territoires palestiniens, suppression des droits à la sécurité sociale… Ces sanctions collectives sont interdites par la convention de Genève et constituent des crimes de guerre passibles de poursuite devant la Cour Pénale Internationale (CPI).

Dans ce contexte d’extrême tension, les appels au calme et à un retour au statu quo de la communauté internationale ne sont d’aucun effet tant ils semblent déconnectés de la réalité sur place. Depuis des dizaines d’années, les autorités israéliennes n’ont jamais considéré sérieusement et sincèrement l’émergence d’un État palestinien à leur côté, contrairement à ce que prévoyaient les accords d’Oslo dont on marque les 30 ans cette année.

Pire, les puissances occidentales ont laissé les gouvernements israéliens successifs continuer leur politique de colonisation et de grignotage du territoire palestinien, entrainant dans les faits une unification des terres entre la Méditerranée et le Jourdain, le tout sous contrôle israélien. La différence avec le gouvernement actuel réside finalement dans le fait qu’il assume publiquement l’annexion des territoires palestiniens et la politique d’apartheid qui en est le corolaire.

Alors que la France et l’Europe essayent de défendre un ordre international régulé par le droit, récemment mis à mal par l’invasion russe de l’Ukraine, les postures complices notamment tenues sur la crise israélo-palestinienne ne cesseront de miner leur crédibilité à l’international si elles n’y réagissent pas fortement. Cet état des lieux doit susciter un sursaut de tous les pays attachés au respect de la liberté des peuples, des droits humains et de la démocratie.

EELV, attachés à la résolution pacifique des conflits, appellent les autorités françaises et européennes à peser de tout leur poids pour que cesse la répression menée contre le peuple palestinien et d’éviter ainsi une nouvelle spirale de la violence.

EELV soutient une solutuon à deux Etats et rappelle son soutien au peuple palestinien dans sa quête légitime pour son autodétermination et le respect de ses droits fondamentaux.

EELV déplore les victimes des deux côtés et condamne les sanctions collectives contre les familles des assaillants palestiniens.

EELV appelle à ce que des sanctions économiques et politiques soient prises à l’encontre de l’Etat d’Israël à l’instar des mesures prises à l’encontre de la Russie à la suite de son agression contre l’Ukraine.

EELV estime qu’il est également urgent que la CPI puisse mener à bien son travail d’enquête sur les crimes commis dans les territoires palestiniens depuis 2014. 

Enfin, EELV rappelle son soutien à l’initiative citoyenne européenne (ICE) pour mettre fin au commerce avec les colonies et appelle l’Union Européenne à stopper toute forme de collaboration économique et sécuritaire avec l’Etat d’Israël tant qu’il poursuivra sa politique de répression et de colonisation des territoires palestiniens.

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole nationale
La Commission Transnationale