Publié le 27 août, un rapport d’information du Sénat épingle la politique de lutte contre les violences faites aux femmes du Gouvernement, décrite comme « un tour de passe-passe budgétaire ». Manque criant de mesures nouvelles et concrètes, gonflement artificiel des budgets alloués : ces éléments confirment la faiblesse des moyens consacrés à la « grande cause du quinquennat ».

Alors que l’année 2020 est marquée par une recrudescence des violences intrafamiliales, (+30% selon les associations) exacerbées par le contexte du confinement, l’écart se confirme entre les annonces gouvernementales et la réalité budgétaire : trop peu de mesures, un accompagnement insuffisant de l’existant, et, cerise sur le gâteau, un jeu de vases communicants pour faire rentrer dans les nouvelles cases de la politique de l’égalité femmes-hommes des crédits attribués à d’autres politiques. 

Sur 1,116 milliard annoncé, seuls 557,9 millions de budget ont été validés, dont 75% alloués à la politique diplomatique de la France. Sur les 25% restants de ce milliard correspondant donc aux actions financées sur le territoire (282 millions d’euros), la moitié concerne les actions menées dans les écoles et correspondent…. aux rémunérations des enseignant.es dont une partie des missions consiste à sensibiliser les élèves à l’égalité de genre et à lutte contre les discriminations.  

Cela confirme les alertes exprimées à la suite du Grenelle des violences conjugales qu’avait déjà dénoncé EELV : la politique de l’égalité femmes-hommes reste dramatiquement sous-dimensionnée. Derrière l’opération de communication, les politiques restent beaucoup trop faibles au regard de l’urgence à laquelle tentent de répondre les associations portées à bout de bras par les militantes féministes. 

Pour EELV, l’action doit succéder à la communication de ce gouvernement irresponsable. Certaines mesures déjà prises (formation des enseignant.es, interdiction de la médiation familiale en cas de violence, etc) ne disposent pas des moyens suffisants pour être effectivement appliquées. Les forces de l’ordre doivent être formées à accueillir les plaintes des femmes victimes, les places d’accueil et d’hébergement supplémentaires doivent être créées.

En attendant que le gouvernement passe du discours aux actes, ce sont des centaines de femmes dont les vies restent en danger. EELV dénonce l’irresponsabilité de ce gouvernement qui, malgré ses discours, n’agit pas pour la cause des femmes.

Eva Sas et Alain Coulombel, porte-paroles
La commission Féminisme d’EELV