A la suite d’un feuilleton économique mettant en scène les grandes entreprises françaises de la gestion de l’eau et des déchets, c’est finalement l’Offre Publique d’Achat de Veolia qui l’a emporté dans l’affaire du rachat des parts d’Engie au sein du groupe Suez, au détriment de l’emploi et d’une gestion publique de l’eau que nous appelons de nos voeux.

Alors que la direction d’Engie (dont l’État est actionnaire à hauteur de 23,6%) avait décidé de vendre 30% de ses parts au sein de Suez, c’est Véolia, deuxième leader français sur la gestion de l’eau et des déchets (concurrent direct de Suez), qui s’est proposé pour racheter ces actions, proposition acceptée ce lundi 5 octobre par le conseil d’administration d’Engie.

Cette OPA conduirait nécessairement à une situation de monopole sur le marché de la gestion de l’eau et des déchets en France, situation qui serait dénoncée par les autorités de la concurrence, rendant la transaction impossible à finaliser. Pour contourner ce problème, Véolia prévoit donc de céder ses activités eau et déchets en France au fonds d’infrastructure Méridiam.

Europe Ecologie les Verts dénonce le désengagement de l’Etat et constate son impuissance à imposer des conditions solides pour maintenir l’emploi en France sur une longue durée. Les récentes révélations de Mediapart montrent les défaillances étatiques sur ce dossier.

Alors qu’une offre d’un fonds 100% français assurait la pérennité de l’emploi, une cohérence stratégique et qu’il répondait aux critères de l’Etat, c’est finalement l’offre de Véolia qui a été acceptée, sans engagement solide sur le plan environnemental et social. Nous nous joignons aux syndicats et salarié.e.s qui se battent pour le maintien de l’emploi. Cette opération hostile, plaçant les activités eau et déchets de Suez entre les mains d’un fonds d’investissement en recherche d’une rentabilité élevée à court terme, met en péril des centaines d’emplois.

Europe Ecologie Les Verts rappelle que l’eau est un bien commun et une ressource à préserver. Que ce soit en Australie, en Inde ou même en Suisse, la prédation des grands groupes privés sur ce patrimoine commun pose question et doit nous amener à repenser globalement sa gestion, en privilégiant les régies locales pour des alternatives moins coûteuses, moins polluantes et plus démocratiques. Ce sera un enjeu majeur de notre siècle.

Alain Coulombel et Eva Sas, porte-paroles