Barbara Pompili et le gouvernement Macron ont rendu leur décision. Les 42 000 tonnes de déchets encore présentes dans les anciennes mines de potasse sur le site de Stocamine à Wittelsheim vont être définitivement enfouies sans déstockage complémentaire. La Ministre présente, en même temps, comme une sorte de compensation, une enveloppe de 50 millions d’euros pour traiter d’autres atteintes à la nappe phréatique et à la ressource en eau. 

Des bouchons de béton seront donc coulés pour tenter d’isoler de la nappe les déchets dont certains renferment du mercure, du chrome, du cadmium, de l’arsenic ou de l’amiante. Cette technique n’a fait ses preuves nulle part et ne bénéficie d’aucun retour d’expérience. L’imprévisibilité aurait dû faire jouer pleinement le principe de précaution. Le risque d’une telle décision est d’exposer les générations à venir à des pollutions plus grandes encore et des conditions de traitement encore moins sûres. C’est se retrouver, demain, face à un nouveau scandale sanitaire parce que le court-terme aura à nouveau prévalu.

C’est aussi, et surtout, un manquement manifeste à la parole de l’État. Cette technique, non éprouvée, ne garantit pas, à terme, la sauvegarde de la nappe phréatique et contrevient au principe de précaution. Création d’emplois, pôle d’excellence, réversibilité garantie : autant de promesses faites à l’origine du projet qui ne seront jamais tenues. 

Pourtant, experts et études attestent de la faisabilité du déstockage, encore aujourd’hui. Des solutions balayées d’un revers de main par le gouvernement sans aucune justification sérieuse, dénotant d’un mépris de la population, des associations et des élu.e.s qui s’opposent depuis plus d’une décennie à l’enfouissement définitif et irréversible.

Cette décision est aberrante et, nous le rappelons, constitue une bombe à retardement pour les populations et l’environnement en Alsace et en Europe. 

Affecter une enveloppe de 50 millions d’euros pour la protection de la nappe phréatique et de la ressource en eau ne peut en rien compenser la menace présente. En surface, agir restera toujours possible, alors que, pour Stocamine, le confinement définitif nous expose à un risque de désastre écologique majeur.

Le bon sens exige que cette décision soit revue.

David Cormand et Michèle Rivasi pour la délégation Europe Ecologie au Parlement européen
Jacques Fernique pour le groupe Écologiste- Solidarité et Territoires du Sénat
Eva Sas et Alain Coulombel , Porte-paroles  EELV