Le rapport annuel du Haut Conseil à l’Égalité fait état d’une situation alarmante du sexisme en France

EELV s’inquiète des conclusions du dernier rapport du Haut Conseil pour l’Égalité (HCE) sur le sexisme en France qui a été remis au Président de la République, Emmanuel Macron, le 25 janvier.

Selon le rapport “Le sexisme ne recule pas en France. Au contraire, il perdure et ses manifestations les plus violentes s’aggravent.” 5 ans après le mouvement #MeToo, les données démontrent que les hommes ont toujours des difficultés à reconnaître le sexisme comme systémique. Si la société semble avoir pris conscience du problème, l’inaction demeure. Comme le dit le rapport “L’opinion est paradoxale : elle reconnaît et déplore l’existence du sexisme mais ne le rejette pas en pratique, majoritairement chez les hommes”. Les discriminations à l’égard des femmes persistent dans toutes les sphères de la société que ce soit dans la vie privée, à l’école, ou dans le monde professionnel. 

Le rapport nous apprend que de maniere globale, 80% des femmes estiment  être moins bien traitées que les hommes en raison de leur sexe et continuent de subir des propos sexistes dans des proportions importantes. 

Dans le domaine du travail, le rapport dénonce la surreprésentation des femmes dans les métiers précaires, notamment du soin, aux conditions de travail dégradées et aux horaires atypiques. Le fait que 40% des hommes trouvent normal que les femmes arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants est également un frein à leur liberté de carrière. Les femmes souffrent encore aussi d’un manque de représentativité dans les médias. Les femmes ne représentent que 36% du temps de parole à la télévision ou dans la presse écrite. 

Le volet sur les violences sexistes et sexuelles est glaçant. Parmi les hommes de 25 à 34 ans, près d’un quart estime qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter et 37% de femmes disent avoir déjà subi des rapports sexuels non-consentis. En août 2022, une étude nationale du Ministère de l’Intérieur témoigne d’une hausse de 14 % entre 2020 et 2021 des “morts violentes au sein du couple”. 

Le HCE note ainsi l‘insuffisance des réponses et des moyens déployés pour lutter contre le sexisme et pointe la responsabilité des institutions et du politique alors même qu’une partie de la société attend une plus forte mobilisation en faveur de l’égalité femmes hommes.

Face à ce constat, EELV soutient les recommandations du HCE pour un plan d’urgence global contre toutes les manifestations du sexisme et ses causes. Nous appelons les pouvoirs publics à prendre des mesures concrètes pour faire avancer les droits des femmes et combattre les stéréotypes sexistes : un réel déploiement de l’éducation affective et sexuelle, une lutte globale contre les discriminations et des moyens supplémentaires contre les violences et pour la protection des femmes. 

L’égalité entre les femmes et les hommes est un enjeu fondamental de justice sociale et de démocratie. Nous continuerons à travailler pour faire entendre la voix des femmes et faire avancer leurs droits partout.

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles
La commission féminisme EELV