Le comité national de l’agriculture biologique a autorisé jeudi 11 juillet le recours aux serres chauffées pour produire des tomates et concombres bio en France. 

Alors que l’urgence climatique nous incite à amorcer un changement profond et réel de notre système agricole vers la transition écologique, les lobbies de l’agro-industrie lancent une opération de grande envergure contre les modèles agricoles alternatifs qui portent la transition agroécologique pour viser, comme toujours, leur industrialisation et le rapt de ce qui est aujourd’hui dans les mains des paysannes et des paysans de notre pays.

Cette question peut paraître étonnante pour les millions de consommateurs qui consomment chaque jour les productions bio et sont attachés à sa cohérence écologique, notamment le respect des saisons. Et pourtant, profitant de brèches dans l’interprétation de certains points techniques, c’est bien ce coup de force que l’industrie agro-alimentaire a réussi à imposer : réduire la filière bio à un agro-business sans bases éthiques, comme elle l’a fait pour la filière conventionnelle, avec les résultats calamiteux que l’on sait. Cela est en contradiction complète avec le sens de l’agriculture biologique telle qu’elle est développée depuis des décennies par les paysan-nes bio, loin justement du cynisme et des manœuvres des agro-industriels.

Dans le même temps, et en contradiction avec les discours vantant les bienfaits d’une agriculture de proximité et de qualité, les petits producteurs d’œufs se sont vus interdire le réemploi des boîtes à œufs et le ministère de l’agriculture s’est fendu d’une note interdisant les produits au lait cru en restauration collective. Si des arguments sanitaires peuvent justifier ces décisions, les écologistes alertent sur le risque pour les petites structures et la nécessité de les accompagner.

Pour les écologistes, la transition écologique n’est pas un slogan. EELV s’attache à soutenir les alternatives agricoles et des filières paysannes organisées, qui ont déjà amorcé un changement profond de notre modèle agricole. Ce sont celles qui permettront de répondre aux enjeux de l’urgence climatique. Or c’est l’inverse que le gouvernement est en train de favoriser aujourd’hui, en donnant les clés de cette transition agroécologique nécessaire à l’agrobusiness. La transition agricole a démarré, ne laissons pas les lobbies la confisquer, ni aux paysan-nes, ni aux citoyen-nes.