Communiqué de presse – 4 octobre 2022

Après deux rentrées sous Covid,  entraînant la mise en place de cours à distance et l’abandon de certain.es étudiant.es, les universités se réjouissent d’une rentrée plus « normale ». Pourtant, malgré l’accalmie de la crise sanitaire, cette rentrée est marquée par une situation générale inquiétante : précarité étudiante en augmentation, baisse des capacités d’accueil déjà insuffisantes, crise énergétique, réforme a minima des bourses. Accentuant la précarité étudiante, l’inflation galopante inquiète de nouveau les étudiantes et les étudiants. 

Pour y faire face, le gouvernement a décidé de revaloriser l’aide personnalisée au logement (APL) de 3,5 % – après, rappelons-le, une baisse uniforme de 5 euros par mois en 2017, puis une réforme de leur mode de calcul en vigueur depuis janvier 2021 –, ainsi que les bourses sur critères sociaux de 4 %. La loi pour le pouvoir d’achat adoptée début août qui prévoit aussi le prolongement du ticket de restaurant universitaire à 1 euro, ainsi qu’une aide exceptionnelle de rentrée d’un montant de 100 euros pour les étudiants boursiers et bénéficiaires de l’APL est clairement insuffisante. Déjà, en 2019, la hausse des frais d’inscription des étudiant.es étranger.es et la fin de la sécurité sociale étudiante avaient amplifié les difficultés pour étudier.

D’après les principales organisations étudiantes, des hausses allant de 6,47 % à 7,38% du coût de la vie étudiante sont à prévoir en cette rentrée. Hausse qui, pour les territoires d’Outre-mer, se cumule avec un coup de la vie déjà supérieur de 26,47% avec l’Hexagone sans que des moyens supplémentaires leur soient accordés. Le système d’aides sociales est à bout de souffle et la précarité augmente.  Des hausses qualifiées “d’historiques” concernent la quasi-totalité des postes de dépenses : + 32,2 % pour les prix des complémentaires santé et + 11,8 % pour l’assurance-logement  selon la FAGE. Le loyer reste le premier poste de dépenses des étudiants (en moyenne 560 euros mensuels au niveau national) mais cet hiver l’alourdissement du coût de l’énergie ajoutera une pression supplémentaire sur les ressources des jeunes vivant en dehors du foyer familial.

Dans le même temps, il manque près de 100 000 places dans les formations supérieures publiques, pour permettre aux bacheliers de pouvoir s’inscrire dans la formation de leur choix. La non-hiérarchisation des vœux sur Parcoursup et le manque de transparence sur les critères de sélection empêchent en outre de faire un vrai bilan… 

Le manque de considération de la ministre pour la condition étudiante, la persistance au plus haut niveau d’une vision libérale sacrifiant le service public aux profits des filières privées annoncent encore une année difficile dans les Universités et l’Enseignement Supérieur.

EELV demande au gouvernement de prendre enfin des mesures dans la crise que traverse l’Enseignement Supérieur, dès la rentrée, afin de lutter contre la précarité étudiante. EELV est aux côtés de toute la communauté de l’Enseignement Supérieur qui se prépare à une rentrée difficile et réclame aussi des moyens supplémentaires pour la recherche, la création et la diffusion de savoirs accessibles à toutes et tous. Année après année la situation se dégrade, le financement public par étudiant continue de décroitre et le gouvernement n’en prend pas la mesure. EELV insiste sur l’obligation morale et statutaire de l’État de garantir des conditions de travail et d’instruction correctes, la santé et la sécurité des étudiant·e·s et des personnels.

Chloé Sagaspe et Alain Coulombel, porte-parole
La Commission Enseignement Supérieur et Recherche d’EELV