Dans une note parue mardi 12 janvier, le Conseil d’analyse économique (CAE), instance rattachée au Premier Ministre, écrit que « l’organisation » du régime d’indemnisation des demandeurs d’emploi est « inefficace » et recommande  “un ajustement de l’indemnisation-chômage en fonction d’indicateurs de l’activité économique”. Face à la situation économique actuelle, Europe Écologie Les Verts s’inquiète de la nature des recommandations formulées et demande au gouvernement un dialogue accru avec les partenaires sociaux, condition requise à une sortie de crise par le haut.

Alors que le secteur économique est en grande souffrance face à la crise que nous traversons et que le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 10 % depuis février, une note du CAE formule des pistes pour réformer l’assurance chômage. Elle propose de moduler l’indemnisation chômage en fonction d’indicateurs macro-économiques mais aussi d’intégrer le budget de l’Assurance chômage dans la loi de financement sur la Sécurité Sociale. Faut-il y voir le projet de baisser l’indemnisation des demandeurs d’emploi en période de croissance et/ou de baisse du chômage ? Et de réduire dans le même temps les cotisations afférentes ? Ces propositions apparaissent totalement déconnectées de la réalité à l’heure où la notion d’État protecteur doit retrouver tout son sens.

Après avoir obtenu la baisse des cotisations maladie et celle des impôts de production, ces propositions sonnent comme un nouveau ballon d’essai des néolibéraux pour obtenir une nouvelle baisse de cotisations pour les entreprises.

Les écologistes jugent particulièrement inopportun de suggérer aujourd’hui une baisse de l’indemnisation des demandeurs d’emploi alors que leur proportion devrait atteindre 11% de la population en 2021 selon la Banque de France. La priorité ne doit pas être à la réduction de l’indemnisation des demandeurs d’emploi, mais à l’abandon définitif de la 2ème phase de la réforme de l’assurance-chômage qui ne pourrait qu’approfondir la crise sociale, à la création d’emplois au travers de la transition écologique, et au soutien à la transition des industries et des salarié.es touché.es par la crise sanitaire et écologique.

Eva Sas et Alain Coulombel, porte-paroles