Le Premier ministre a précisé lors de la conférence de presse de ce jour les mesures de mise en œuvre du confinement annoncées hier par le Président de la République.

Si le confinement est devenu nécessaire après des dispositions prises lors de cette rentrée, qui ont, de toute évidence, été insuffisantes, les modalités de mise en œuvre de cette mesure sanitaire, et plus encore son accompagnement, présentent encore des lacunes importantes. 

Nous pensons d’abord aux populations les plus précaires pour qui rien n’a été annoncée, alors même que nous appelions, avec toutes les associations de solidarité, à une revalorisation du RSA, pour des mesures durables face à une crise durable. Le Président de la République l’a reconnu : les populations les plus précaires sont les premières à souffrir de la crise, à la fois sur le plan sanitaire et social.  En France, avec la crise sanitaire, c’est un million de personnes qui auraient déjà basculé dans la pauvreté, s’ajoutant au 9,3 millions de personnes qui y étaient déjà plongées. Le versement ponctuel de 150 euros décidé avant le confinement ne sera pas suffisant pour permettre aux plus pauvres d’entre nous de vivre de façon décente face à un confinement qui va, une fois de plus, mettre fin aux emplois d’appoint ou aux contrats de courte durée qui permettent aux ménages précaires de compléter leurs revenus modestes. Nous appelons également à la mise en œuvre immédiate du chèque alimentaire tel que l’a proposé la Convention Citoyenne pour le Climat, proposition que le chef de l’État s’était engagé à appliquer. 

La poursuite de l’enseignement était nécessaire. Les écologistes constatent néanmoins que les mesures de distanciation physique ne peuvent être respectées actuellement en milieu scolaire, et que cela constitue une exposition pour les élèves comme pour les enseignants. Ils appellent donc à des mesures d’allègement des classes pour concilier protection sanitaire et continuité de l’enseignement.

Quant aux jeunes, aux étudiant·es, aucune mesure spécifique n’a été annoncée, alors même qu’il sont durement touché·es . Les écologistes souhaitent la mise en œuvre rapide du RSA pour les moins de 25 ans, le remboursement de leurs titres de transport durant le confinement, des aides ponctuelles pour le paiement de leurs loyers à un moment où beaucoup d’entre eux ont perdu ou risquent de perdre leurs “jobs” étudiants.

Par ailleurs, les écologistes seront particulièrement attentifs au soutien qui sera apporté au secteur culturel, la ministre de la Culture étant restée particulièrement vague sur les mesures complémentaires qui pourraient être dédiées à ce secteur. La culture subit en effet un choc sans précédent, et nous devons être solidaires de ce secteur essentiel à nos vies.  

Enfin, les écologistes s’inquiètent particulièrement de la situation des transports collectifs, dont la diminution de la fréquence est envisagée, alors même qu’au contraire, nous avons besoin de transports collectifs renforcés pour assurer la distanciation physique.

Les écologistes resteront donc vigilants sur les mesures d’accompagnement que l’État met en œuvre pour ce reconfinement et seront attentifs partout où ils sont en responsabilités, à accompagner les plus précaires, le milieu culturel et les TPE-PME qui vont subir durement les conséquences de ces mesures.