Ce mardi 11 octobre, la première ministre a annoncé la réquisition des salarié.es grévistes d’Esso-Exon mobil nécessaires aux fonctionnements des raffineries. La mobilisation sociale dans les raffineries entraîne des pénuries dans certaines stations services. Si EELV comprend l’impatience des Français·es, cette entrave violente au droit de grève ne peut être justifiée. 

Rappelons que le droit de grève est un droit constitutionnel reconnu depuis 1864. Ses limitations ne doivent se faire qu’avec la plus grande prudence et sur la base des activités essentielles à la sécurité des Françaises et des Français. Accepter toute autre limitation du droit de grève c’est s’inscrire sur le chemin de la répression anti-démocratique des mouvements sociaux.

Au lieu d’inciter les raffineurs à accepter une négociation salariale, le Gouvernement se montre toujours prêt à en imposer davantage aux travailleuses et aux travailleurs. Plutôt que de réquisitionner les salarié.es de certaines raffineries, il ferait mieux d’imposer à Total, qui a réalisé un bénéfice net de 5,7 milliards de dollars au 2e trimestre 2022, d’ouvrir les négociations afin de débloquer rapidement la situation.

Plus globalement, cette crise sociale, dans laquelle de nombreuses et nombreux salarié.es se trouvent piégé.es, faute de pouvoir remplir leur réservoir de carburant afin de se rendre au travail, montre à quel point nous avons rendu dépendants les ménages aux énergies fossiles. Il faut d’urgence rouvrir les petites lignes, réinvestir massivement dans les trains du quotidien et développer les transports en commun, afin que les Françaises et les Français se trouvent moins dépendant·es de la voiture pour se rendre au travail.  

Léa Balage El Mariky et Jérémie Crepel, SNA
Chloé Sagaspe et Alain Coulombel, porte-parole
La Commission Énergie d’EELV