Ce jeudi 24 novembre a lieu la journée contre la précarité énergétique, dans un contexte particulier d’augmentation sans précédent des prix de l’énergie, liée à la guerre en Ukraine et à la crise énergétique. En cette occasion, EELV dénonce l’augmentation de la précarité énergétique et l’insuffisance de l’action gouvernementale.

En effet, 20% des ménages (soit 12 millions de personnes) déclarent avoir froid dans leur logement ou avoir du mal à payer leur facture, en particulier, 46% des 18-34 ans. Face à cette situation, les réponses du gouvernement sont indigentes. Pour preuve, la France n’arrive qu’en 10ème position au classement européen de lutte contre la précarité énergétique domestique (EDEPI) alors qu’elle a le 2ème PIB de l’UE. Les aides d’urgence sont insuffisantes : le chèque énergie ne permet de baisser que de 9 points le nombre de foyers en précarité énergétique parmi ses bénéficiaires. Environ 25% des ménages en situation de précarité énergétique n’y ont aujourd’hui pas droit.

Le bouclier tarifaire, quant à lui,  est un exemple de politique publique court-termiste, mal ciblée et donc inefficace. Sur 100 euros dépensés par l’Etat pour plafonner les prix, 13 euros bénéficient aux 10% des ménages les plus riches et seulement 8 aux 10% des ménages les plus pauvres. Aucune décision n’est prise pour lutter contre la précarité énergétique sur le long terme. Le rejet d’amendements NUPES visant à augmenter le financement de la rénovation énergétique des logements, pourtant adoptés en séance, l’a encore démontré.

Au contraire du gouvernement, EELV s’appuie sur les propositions des associations et acteurs de terrain luttant de longue date contre la précarité énergétique. A ce titre, il faut renforcer les moyens d’urgence en augmentant le volume des aides comme le chèque énergie. Il est également nécessaire de lutter contre le non-recours aux dispositifs d’aide (20 % des ayant droits au chèque énergie) et étendre le chèque énergie à tous les ménages en situation de précarité énergétique. Il faut enfin instaurer un service minimum de fourniture d’électricité (à 1 kVA) sans coupure, quelle que soit la situation du ménage. Ce seuil permet le maintien de l’accès à l’éclairage, à la recharge des appareils de communication et de cuisson pour notamment limiter les risques d’exclusion sociale.

Sur le long terme, EELV propose d’affecter des moyens supplémentaires vers les aides à la rénovation pour éradiquer les 7 millions de passoires thermiques dans les prochaines années. L’État doit réinvestir dans ses services publics, pour détecter et accompagner les ménages en situation de précarité énergétique. L’accent doit être mis sur les quartiers populaires qui regroupent près de 6 millions de personnes dans le pays. Cela nécessite d’améliorer les dispositifs d’accompagnement locaux, en augmentant notamment le nombre de travailleurs sociaux, dans les collectivités ou chez les bailleurs sociaux. Leur présence est indispensable pour prendre en compte tous les aspects de la précarité.

Nous le répétons depuis longtemps, Justice climatique et Justice sociale vont de pair. L’incapacité du gouvernement à proposer des mesures structurantes pour lutter contre la précarité énergétique rime avec sa coupable inaction climatique.

Chloé Sagaspe et Alain Coulombel, porte-parole
Les commissions Energie-climat, Habitat et urbanisme, Quartiers populaires d’EELV
Les Jeunes Écologistes