Pour un traité international sur la pollution plastique à la hauteur des enjeux ! 

Du 29 mai au 2 juin 2023, la France accueillera à Paris la deuxième session des négociations internationales pour mettre fin à la pollution plastique. Face à l’urgence, EELV demande un traité à la hauteur des enjeux. 

Nous devons privilégier le réemploi plutôt que le recyclage

Il y a urgence : de 2 millions de tonnes en 1950 à plus de 430 millions en 2020, la production de plastique dépassera le milliard de tonnes en 2050 si elle continue à ce rythme. En 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans et la masse totale de plastique représentera deux fois la totalité des mammifères vivants. Le plastique se retrouve partout, même dans les zones les plus reculées. 

En plus d’être une catastrophe environnementale, le plastique représente aussi un risque pour la santé : en se dégradant, il forme des microplastiques et les nano plastiques (entre 50 et 100 micromètres) qui pénètrent dans le corps humain par ingestion ou par inhalation, ou pénétrer par la peau pour les nanoparticules. Un rapport du WWF de 2019, estime que chaque individu avalerait « 2 000 particules de plastiques par semaine équivalant à 5 g de plastiques soit le poids d’une carte bancaire” 

Pour réduire notre dépendance au plastique, il faut changer de paradigme en passant du jetable au réutilisable et en mettant le réemploi plutôt que le recyclage au coeur de nos politiques de production. Nous devons réduire la production de plastique à la source. 

Le PNUE le recommande :  la mise en place de systèmes de consigne pour réemploi, de reprise des emballages ou de distributeurs de produits en vrac sont une des pistes pour réduire le plastique. Il encourage les gouvernements à faire la promotion des produits réutilisables pour consolider économiquement le secteur.

En France, le rétablissement de la consigne est au coeur des débats : début 2023, la Secrétaire d’Etat à la transition écologique a lancé une concertation sur la mise en place d’un système de consigne pour le recyclage et/ou le réemploi. Pour réduire notre dépendance aux emballages plastique, il est essentiel de rétablir la consigne pour réemploi. 

Consigner pour réemployer les emballages permet d’éviter l’extraction de nouvelles ressources et de réduire l’empreinte carbone du produit : dans le cas du verre, un emballage réemployable a une empreinte carbone réduite de 85 % par rapport à son équivalent à usage unique. Ce sont aussi 70 % d’émissions de gaz à effet de serre en moins qu’une bouteille en plastique PET à usage unique et 57 % de moins qu’une canette en aluminium à usage unique. 

Ainsi, EELV demande une politique ambitieuse de lutte contre la production plastique à la source, cela passera notamment par l’utilisation de la consigne pour réemploi généralisée d’ici 5 ans pour l’ensemble des emballages qui s’y prêteraient.

Faisons de la France une nation pionnière sur la lutte contre les déchets plastiques ! 

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles nationales
La commission Economie circulaire et déchets d’EELV