Emmanuel Macron a dévoilé ce jeudi 30 mars, le plan “eau” à Savines-le-Lac. Après le plan anti-sécheresse annoncé par Christophe Béchu en janvier dernier, nous avions raison d’être inquiets : ce plan reste en surface et n’aborde pas le fond du problème.

Malgré les alertes nombreuses, anciennes et répétées par les écologistes, l’eau se raréfie en France sans que les pouvoirs publics n’y changent rien. 

Avec les récents épisodes de sécheresse, ce problème est devenu structurel et notre gouvernement doit rapidement sortir du déni et de l’inaction. L’état des nappes phréatiques est catastrophique; certaines sont condamnées de manière irréversible. 

Dans la continuité des rapports du GIEC, Météo France prévoit des périodes de canicule et de sécheresse de plus en plus fréquentes. Des villages sont déjà ravitaillés par citerne en eau potable l’été, le débit des rivières baisse et réduit nos capacités de production d’électricité, les sécheresses aggravent les pertes de récoltes des agriculteurs privés d’irrigation. La situation est très alarmante.  

En réponse, que nous propose le plan gouvernemental ? Sobriété individuelle, gestion de l’utilisation, réutilisation des eaux usagées et irrigation pour une minorité  : quand va-t-on prendre vraiment conscience du mur vers lequel nous fonçons à pleine vitesse ?

Pour les écologistes, les piliers essentiels de protection de la ressource sont absents.

RIEN sur les problèmes d’accès à l’eau des plus fragiles avec par exemple la possibilité de rendre gratuit des premiers m3 d’eau ou en proposant des chèques eau (comme dans le cas de l’énergie).

RIEN sur la transformation du modèle d’agriculture intensive alors qu’il faudrait restaurer les sols, lutter contre l’érosion et le ruissellement et préserver les zones humides.

RIEN sur la question de la qualité de l’eau alors que près de la moitié des masses d’eau de surface sont polluées par des pollutions diffuses dues aux nitrates et aux pesticides en violation du droit européen

RIEN sur les autres usages anachroniques de l’eau comme les canons à neige ou l’irrigation des golfs en période de sécheresse. 

RIEN sur la production électrique en France alors que le nucléaire puise grandement dans une ressource qui se raréfie alors que nous pouvons rapidement développer les énergies renouvelables qui ne consomment pas d’eau.

Finalement, en s’attaquant aux conséquences plutôt qu’aux causes, le gouvernement nous prouve son incapacité à être à la hauteur des enjeux de transformation nécessaires de notre modèle de consommation. Cela démontre  l’absence d’approche globale et de vision politique de moyen et long terme de ce gouvernement. De plus, notons que le Gouvernement ne respecte pas ses propres engagements tirés des assises de l’eau.

 Pendant ce temps, les écologistes agissent concrètement. La Métropole de Lyon et son président, l’écologiste Bruno Bernard, ont acté la reprise en régie publique de la production et de la distribution d’eau potable dans toute la métropole. C’est une avancée importante pour la gestion d’un commun naturel essentiel ! Voici l’action écologiste.

Nous attendons des actes et une volonté politique. Dans les conflits d’usages de l’eau, le rôle de l’Etat ne peut pas être de prendre le parti des logiques productivistes de quelques-uns. Il est de préserver la ressource, dans l’intérêt de tous, celui de la planète, aujourd’hui et pour les générations futures. L’avenir de nos enfants mérite mieux.

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles
Lisa Belluco, députée EELV