Alors que les débats à l’Assemblée nationale se poursuivent et que le Président de la République a purement et simplement sombré dans le mépris, EELV souhaite exprimer sa position sur le pass vaccinal. Oui à la vaccination, non au pass vaccinal. Oui au dialogue, non à la contrainte. Oui à l’anticipation, non à l’improvisation.

Dans un entretien, Emmanuel Macron renoue avec son attitude méprisante à l’égard des Françaises et des Français : “un irresponsable n’est plus un citoyen” ; “j’ai envie d’emmerder les non vaccinés” (sic). Ces propos sont indignes d’un Président de la République. Celui qui se disait Président de la concorde est devenu celui de la discorde. Il divise là où il faut unir, il insulte là où il faut convaincre.

Les méthodes du Président-candidat sont contraires aux nôtres. Ses déclarations ne sont qu’une énième diversion pour cacher son improvisation permanente et ses nombreux échecs dans cette crise. Où est l’irresponsabilité quand ce gouvernement continue de supprimer des lits dans les hôpitaux ? Emmanuel Macron veut faire porter aux non vaccinés une responsabilité qui est la sienne : celle de l’épuisement, du sous-effectif et de la fermeture des lits à l’hôpital public.

Ainsi, nous, écologistes, sommes résolument pour la vaccination mais rejetons l’idée du pass vaccinal tel qu’il est proposé. Ce projet de loi n’a pas de fondement scientifique, n’est pas recommandé par le corps médical ni par l’OMS et ne s’accompagne d’aucune étude évaluant son impact sur l’épidémie. En outre, il contient des dérives injustifiées telles que la vérification d’identité déléguée à des tiers (hors agents publics) et pose des questions de fond, notamment sur la date de fin de l’état d’urgence sanitaire. Il est impensable d’avancer autant à l’aveugle sur des sujets aussi importants.

Les écologistes plaident depuis longtemps pour un changement majeur de paradigme et pour une triple action, à court, moyen, et long terme pour lutter contre les pandémies.

D’abord la gratuité des tests, le renforcement des gestes barrières, l’installation des capteurs de CO2 dans les classes et d’aller vers les hésitant.es et les plus isolé.es qu’il faut convaincre de la nécessité du vaccin. 
Ensuite la levée des brevets sur les vaccins et le renforcement des moyens donnés à l’hôpital public. Deux horizons que la majorité présidentielle rejette en bloc alors même qu’ils sont indispensables à toute sortie de crise.
Enfin, à l’ère des pandémies, nous devons repenser notre rapport au vivant : l’arrêt de la déforestation, la fin de l’élevage intensif, les activités humaines destructrices.

Malgré les provocations d’Emmanuel Macron, malgré son mépris, ne tombons pas dans le piège tendu de la stigmatisation : faites vous vacciner, même si vous le détestez !

Eva Sas, porte-parole
La Commission Santé d’EELV