Dis-moi comment tu traites tes personnes âgées, je te dirai dans quelle société tu vis.

L’actualité concernant ORPEA vient nous rappeler dans quelles conditions vivent des personnes de notre pays qui ont pour seul « tort » d’être âgé·es. Le Gouvernement fait semblant de découvrir la situation, s’indigne. Les « pensées émues » de la ministre déléguée chargée de l’autonomie des personnes âgées ne sont décidément pas à la hauteur face à la maltraitance des personnes âgées dans certains EHPAD privés.

En misant tout sur le «maintien à domicile», sans d’ailleurs se soucier du véritable choix des personnes, les Gouvernements se sont complètement désintéressés des autres modes de prise en charge du grand âge, soulagés que le privé à but lucratif s’empare d’un marché complètement déréglementé et rassurés de pouvoir cacher la misère sous le joli nom de Silver Economy.

Le résultat est là, 24% des places, principalement en zones urbaines sont des places en établissements privés à but lucratif, mais surtout, il y a un tel manque de places en France que les familles sont prêtes à payer n’importe quel prix pour que leurs parents soient pris en charge, et la demande est si forte qu’il est parfois difficile d’être aussi exigeant qu’il serait nécessaire.

Or à tout âge, les citoyennes et citoyens doivent pouvoir choisir librement le lieu et les conditions de leur vie et il appartient à la puissance publique de s’assurer que les meilleures conditions de vie sont garanties pour nos aîné·es quel que soit leur choix de vie, y compris en EHPAD.  Les EHPAD, tant privés que publics bénéficient d’un financement public. Les deniers publics n’ont pas à se transformer en bénéfices pour les actionnaires des établissements privés.

Le soin aux personnes âgées est un travail de très haute technicité qui exige une formation diplômante, des salaires corrects et des possibilités de progression de carrière. La qualité de vie des résidents ne sera améliorée que si les moyens humains sont largement renforcés. 

L’État doit exercer son pouvoir de contrôle :  il est impératif que soit constitué un corps d’inspection indépendant qui viendra s’assurer de façon inopinée que les conditions de vie de nos aînées sont optimales, et, garantira, ainsi, la bonne utilisation des deniers publics.

L’Assemblée nationale qui sortira des urnes en juin prochain devra très vite se saisir de la  loi « grand âge et autonomie »  promise à de nombreuses reprises mais enterrée par le Gouvernement Castex. 

Eva Sas, porte parole
La Commission Séniors EELV