Il se joue actuellement en Guyane française un projet d’un autre âge : celui de la construction d’une centrale thermique de 110 mégawatt sur une zone de mangrove. Europe Écologie Les Verts apporte son soutien à la mobilisation locale de Guyane Écologie et renouvelle son opposition à ce projet climaticide, à rebours des objectifs climatiques de la France.

La Guyane réunit pourtant toutes les conditions favorables au développement d’infrastructures permettant la production d’une électricité sûre, propre, économique et pourvoyeuse d’emplois : l’Université de Guyane forme tous les ans des ingénieur.e.s et technicien.ne.s du solaire, le climat y est favorable aux énergies renouvelables, le besoin de préserver la biodiversité et l’environnement local important, etc.

Solaire, hydraulique, biomasse ou autre, il y a énormément de solutions de remplacement. Au lieu de cela, ce sera une centrale qui a des chances de fonctionner au fioul à moins d’1km de la mer, à proximité de la forêt amazonienne, au sein de l’agglomération de Cayenne (150 000 habitants) et en face d’un village autochtone de la Nation Palikur. Une centrale thermique de 110 MW qui viendra détruire une partie de la mangrove, formidable réservoir de biodiversité. Une centrale accompagnée d’un Oléoduc de 14km pour la relier au port. Une centrale qui représente un grave danger de pollution de l’air, de l’eau et des sols, classée SEVESO seuil bas zone inondable. Récemment annoncée à la biomasse, elle n’a en réalité rien de bio car participant de la déforestation.

Les écologistes sont donc mobilisé.e.s contre ce projet rétrograde qui va à l’encontre des engagements climatiques de la France et de toutes les déclarations du gouvernement. Car malgré son caractère hybride, cette future centrale dite du Larivot émettra près de quatre fois les émissions annuelles de l’actuelle centrale thermique de Dégrad-des-cannes (450.000 tonnes de CO2 contre 118.000t/CO2). Il est martelé depuis la fin du confinement par les autorités françaises que la relance serait verte et écologique, en Guyane ça sera une relance grise et greenwashing.

Rappelons finalement que la Guyane souffre d’un grave manque de dynamisme économique, d’infrastructures et d’emplois. Cette centrale risque fortement d’entraver le développement du territoire. EDF embauchera 90 salariés alors que tous les projets alternatifs prévoient jusqu’à 5 fois plus d’emplois.

Alain Coulombel et Eva Sas, porte-paroles