Les néonicotinoïdes, utilisés pour tuer les pucerons vecteurs du virus de la jaunisse de la betterave, tuent de façon indiscriminée tous les insectes dont les abeilles. Extrêmement rémanents, ces pesticides polluent de manière persistante les écosystèmes et les chaînes alimentaires. Devant les ravages qu’ils causent à l’environnement, leur utilisation a été interdite en France et dans l’Union européenne en 2018. 

Mais, depuis 2020, chaque année, alors qu’il n’y a aucun enjeu de sécurité alimentaire, le gouvernement français autorise l’utilisation de semences de betterave enrobées par dérogation. D’autres États européens prennent des décisions semblables. Chaque année, les gouvernements cèdent ainsi aux pressions du lobby sucrier, au mépris de la loi et de l’environnement.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de confirmer, le 19 janvier dernier, l’interdiction de ces pesticides aux effets dévastateurs et est venue préciser que : « Les États membres ne peuvent pas déroger aux interdictions expresses de mise sur le marché et d’utilisation de semences traitées à l’aide de produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes« . 


Suite à cette décision, la France a été contrainte de renoncer à autoriser les néonicotinoïdes pour les semances de betterave. C’est une vraie victoire pour bannir définitivement ces pesticides dangereux. Cette décision vient mettre fin à la politique de dérogations annuelles systématiques du gouvernement. Une politique contre-productive, qui revient à ne pas indiquer à la filière qu’elle doit s’adapter, adopter d’autres pratiques, gérer autrement le risque sanitaire.

L’État doit continuer à donner un signal clair pour la protection de l’environnement et accompagner les acteurs des filières à abandonner les néonicotinoïdes et recourir à des pratiques alternatives. D’autres produits moins nocifs existent, et, surtout, la culture biologique de betterave sucrière est possible. Les producteurs biologiques le montrent tous les jours ! 

EELV se félicite que le gouvernement retire son projet de dérogation sur l’interdiction de l’utilisation des néonicotinoïdes et respecte enfin les droits européen et français. 

EELV salue l’engagement des associations environnementales à l’origine de la plainte ayant conduit à la décision de la CJUE. 

EELV demande un engagement fort de l’État pour l’abandon des pesticides de synthèse et pour la transition écologique de l’agriculture. 

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles
Sabine Bonnot et Robin Petit-Roulet, co-responsables de la Commission Agriculture & Ruralité