La nappe qui circule le long des côtes de la Corse se fragmente au rythme des courants, et vient de les atteindre – des effets désastreux sont prévisibles tant sur la biodiversité que sur l’activité touristique ; nous apportons notre soutien à tous ceux qui luttent contre cette pollution, et qui en subiront hélas les effets.

Les conséquences sur les milieux exceptionnels de cette zone (plages remarquables, embouchures, récifs coralliens, sites exceptionnels de la RNBB) sont inévitables : boulettes et galettes dispersées sur les côtes et en mer auront forcément des impacts.

Après la collision entre l’Ulysse et le Virginia en juillet 2019, après l’échouage du Rhodanus en octobre 2019, et bien d’autres accidents, on pouvait espérer que des moyens réels seraient mis en place en Corse même pour anticiper les catastrophes suivantes. Il n’en est rien ! Alors que près de 90 000 bateaux naviguent chaque année dans le Canal de Corse…

La Corse ne dispose localement ni de barrages suffisants pour éviter la dispersion ou l’approche des côtes (sauf 200 m au terminal pétrolier privé de la Marana, et quelques moyens terrestres à Aiacciu), ni de moyens de chalutage d’urgence en cas de nappe de produits dangereux.

Même si 2 bateaux sont disponibles à Bastia pour se rendre sur zone, avec des équipes formées, il faut attendre l’arrivée de remorqueurs de Toulon pour intervenir, avec un délai qui peut aller jusqu’à 12 heures – sauf pré-positionnement en cas de tempête extrême ! Le constat est sans appel : absence de moyens d’intervention rapide pour protéger nos côtes, pas de barrages pour fermer les graus ou les embouchures, délais beaucoup trop longs pour les interventions, alors que les premières heures sont toujours décisives – il est toujours plus compliqué de traiter une pollution dispersée.

Et la surveillance satellite par infrarouge n’est pas suffisamment précise pour identifier immédiatement les bateaux qui dégazent la nuit.

Il est absolument vital de doter notre île en moyens efficaces de réaction rapide ; et de créer une zone spécifique pour la mer Tyrrhénienne, mettant en commun les moyens de prévention et de lutte, de Gênes à la Sardaigne, en passant par Livourne (où des moyens existent à moins de 4 heures de bateau) et Naples.

La CDC doit exiger des dispositifs de lutte en Corse même, et la mutualisation avec nos voisins les plus proches, pour assurer au mieux notre sécurité maritime. Il y a urgence !

Communiqué de la liste écologiste Ecologia Sulidaria Corsia aux élections territoriales corses des 20 et 27 juin 2021
Eva Sas et Alain Coulombel, porte-paroles