Contribution – 

Suite à l’échec des négociations relatives à la lutte contre le réchauffement climatique à Copenhague, la Bolivie a organisé à Cochabamba, une conférence des peuples à laquelle ont participé environ 35.000 personnes venant de 70 pays ainsi que des représentants de 40 gouvernements.

L’événement a été largement ignoré dans les pays européens, le point de vue des peuples et des pays pauvres pouvant être ignoré s’il n’y a pas de risque d’immigration.

La conférence de Cancun n’avait pas permis de donner une suite au Protocole de Kyoto, qui s’achève au 31 décembre 2012. La Bolivie a été le seul pays à dénoncer le consensus mou de Cancun dont les conséquences sont :

⁃ de placer la trajectoire du réchauffement vers 4° Celsius par rapport à la température de 2° Celsius retenue comme objectif à Copenhague,

⁃ de privilégier les intérêts financiers avec la marchandisation des quotas de CO2 et la promotion des « mécanismes de développement propre ».

A Cochabamba la Conférence des Peuples a posé comme objectifs :

⁃ la réduction de 50% des gaz à effet de serre d’ici 2017,

⁃ la stabilisation du réchauffement à 1% Celsius,

⁃ la reconnaissance de la dette climatique des pays dont les émissions ont dépassé leur quote-part fondée sur les droits per capita, c’est à dire des pays industrialisés,

⁃ le respect des droits humains et des droits inhérents des peuples indigènes,

⁃ la déclaration universelle des droits de la Terre mère, afin de vivre en harmonie avec la nature,

⁃ l’établissement d’une Cour Internationale de Justice Climatique,

⁃ le rejet des marchés carbone et d’autres mécanismes transformant la nature en marchandise,

⁃ la promotion des politiques visant à modifier les habitudes de consommation des habitants des pays développés,

⁃ l’abolition des droits de propriété intellectuelle pour les technologies utiles pour réduire le réchauffement climatique,

⁃ l’affectation de 6% des PIB des pays développés aux politiques et moyens de réduction du réchauffement climatique.

Le message de Cochabamba, « bien vivre en harmonie avec la nature et les autres », est le même que celui de nombreux peuples indigènes pas encore assez développés pour instrumentaliser la nature et les êtres vivants en moyens et sources d’accumulation capitaliste. Depuis Cochabamba, à Bangkok, d’autres pays du groupe des 77 rejoignent le point de vue bolivien.

L’espoir est né à Cochabamba, à nous écologistes européens de le relayer au cœur du système dominant. Il s’agit bien de développer conjointement, au travers d’une démarche démocratique, le savoir vivre  entre humains et avec l’ensemble de la nature en imaginant une nouvelle façon d’habiter la Terre.

La diversité est la caractéristique essentielle d’un monde vivant en évolution.

EELV doit s’engager résolument aux côtés des peuples du Sud pour refuser la marchandisation du monde au nom du respect de la « Terre Mère ».

Pour : beaucoup.

Décision CF-11-006

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