Une nouvelle attaque contre des élu-es du Parti Démocratique des Peuples (HDP), deuxième parti d’opposition a été menée par la dictature islamo-conservatrice de l’AKP et son allié gouvernemental d’extrême droite, le Parti du Mouvement Nationaliste (MHP).

Destitutions des maires élus d’HDP, arrestations arbitraires de musicien∙nes, avocat∙e∙s, journalistes et militant∙es et grèves de la faim se succèdent.

Dans les 65 villes remportées aux élections municipales de 2019 par HDP, 51 élu∙es ont été destitué-es de leurs mandats, 29 poursuivi∙es, arrêté∙es et emprisonné∙es en 3 mois et remplacées par des administrateurs d’état. Ces attaques sont non seulement menées contre les Kurdes, mais aussi contre toute les forces luttant pour la démocratie et la protection environnementale.

Alors que l’épidémie de Covid-19 prend de l’ampleur en Turquie, la majorité du Parlement turc a approuvé une loi d’amnistie permettant la libération de quelques 90 000 prisonniers sur 300 000. Mais ils en ont exclu les prisonnier∙es politiques dont les deux anciens députés et co-présidents d’HDP. En revanche,  le choix a été fait de relâcher des prisonniers de droit commun, entre autres un fameux mafieux fasciste, tandis que des milliers d’autres prisonnier-es d’opinion, universitaires, journalistes, syndicalistes, musicien-nes, tout autant exposé∙es au virus, n’ont pas été libéré-es ,en dépit des demandes urgentes et insistantes des ONG turques et internationales.

Actuellement 36 prisonniers politiques, dont 3 avocats, sont en grève de la faim, leur état de santé est critique !

A ce jour, il y a 780 enfants de moins de 6 ans dans les prisons avec leurs mères et 3 100 mineurs de 12 à 17 ans dont les conditions de vie, ou plutôt de survie, dans les prisons turques dépendent de leurs deniers personnels !

EÉLV est solidaire des démocrates qui se mobilisent contre la censure et la répression qui touchent tous les secteurs de la société turque en général et plus particulièrement kurde.

EÉLV condamne les arrestations et les destitutions d’élu-es légitimes du HDP, par lesquelles le gouvernement turc franchit un pas de plus dans le déni démocratique.

EÉLV s’indigne des conditions de détention des opposant-es et du mépris de la vie de l’AKP et de ses alliés qui ont préféré laissé mourir des grévistes de la faim plutôt que de répondre à leurs revendications.

EÉLV demande à l’Union Européenne de réagir face à ces dénis de démocratie et aux violentes attaques contre les droits humains.

Alain Coulombel et Éva Sas, porte-paroles