Plus de 1200 greffiers, 5200 magistrats, et 500 magistrats en formation, soit plus de la moitié des magistrats français, ont signé une tribune publiée le 23 novembre dernier, pour dénoncer les conditions de travail, la précarité, le mal-être des personnels de justice.

Cette tribune, qui fait suite au suicide d’une magistrate de 29 ans qui n’avait que deux années d’exercice, est un appel à l’aide qui doit être pris avec le plus grand sérieux.

Tout comme pour l’hôpital public, une logique de rendement, vision “gestionnaire”, a progressivement été appliquée au service public de la justice.

EELV soutient tous les personnels de justice qui sont dans la plus grande difficulté pour rendre une justice équitable, confrontés à choisir entre survol rapide des dossiers et délai de jugement déraisonnable. Les personnels de justice sont pris en étau entre le principe de célérité de la justice et l’examen sérieux des affaires portées devant eux, impératifs inconciliables tant les moyens manquent. 

Cette logique affecte très directement les justiciables, a fortiori les citoyen-ne-s les plus défavorisé.e.s, et en conséquence  impacte leur confiance envers la justice.

La justice des Mineurs n’est pas épargnée. Par manque de moyens, elle se trouve empêchée d’appliquer les décisions judiciaires concernant l’enfance en danger. Il est urgent de réhabiliter la Protection Judiciaire de la Jeunesse, de donner des moyens conséquents en matière d’équipements, de personnels assurant la prise en charge des mineurs, de renforcer les équipes éducatives pluridisciplinaires et d’abandonner la politique du tout répressif avec la suppression des centres éducatifs fermés au coût exorbitant.

Le ministère de la justice a répondu à cette tribune par un mail. Pour le ministre, les recrutements effectués sur ce quinquennat et la mise en place des États Généraux de la justice suffisent à réparer un service public trop éprouvé. Sous couvert d’augmentation des moyens, le gouvernement ne prend pas en compte les causes profondes du mal-être des personnels judiciaires. Leur parole n’est pas entendue.

Pourtant, les raisons du mal-être des personnels de justice sont connues de longue date. Ces États Généraux, sont aux mieux inutiles, au pire un leurre. Ils ne sont qu’une énième consultation dont les propositions risquent fort de connaître le même sort que celles formulées par la Convention Citoyenne pour le Climat : dans un placard ! 

EELV est solidaire de l’ensemble des personnels de la justice et appelle à soutenir la mobilisation du mercredi 15 décembre prochain pour la défense du service public de la justice.

Eva Sas et Alain Coulombel, porte-paroles
La Commission Justice EELV