Les écologistes expriment leur indignation face à la multiplication des témoignages de violences policières et aux stratégies d’intimidation des manifestant·es. Nous dénonçons également un schéma national de maintien de l’ordre aussi brutal qu’inefficace.

Nous assistons à une démultiplication des témoignages d’usages illégaux de la force par la police et la gendarmerie. La problématique n’est malheureusement pas nouvelle, ces dérives s’appuient sur un Schéma National du Maintien de l’ordre (SNMO), qui fait le choix de la confrontation et n’assure pas une protection suffisante des droits fondamentaux. Après des semaines de mobilisation, la tension politique se traduit par une nervosité et une violence accrue des forces de l’ordre. La violence du gouvernement se double ainsi d’une violence policière pour réprimer les mobilisations.  

Les images de manifestant·es aligné·es contre un mur ou de policier·es qui refusent de laisser sortir un bébé d’une nasse sont extrêmement choquantes. Samedi 11 mars, une élève du lycée Colbert dans le 10e arrondissement de Paris terminait sa manifestation à l’hôpital après avoir reçu une grenade de désencerclement au visage. À Nantes, ce sont quatre étudiantes qui ont déposé plainte pour “violences sexuelles par dépositaire de l’autorité publique” après avoir subi une fouille au corps lors d’une nasse par la police, le 14 mars. 

Nous tenons à rappeler notre opposition à la technique de l’encerclement, contraire au principe de désescalade. En outre, le recours à la nasse est corrélé à une utilisation abusive généralisée des gaz lacrymogènes. Amnesty International montrait dans son enquête qu’elle soulevait “des questions quant au manque de réglementation sur son usage approprié et de formulations normalisées de toxicité, au processus de prise de décisions discutable des personnes responsables des opérations policières et au manque de formation de nombreux policier·es qui l’utilisent.” De même, l’utilisation d’armes de guerre en opération de maintien de l’ordre, tels les grenades de désencerclement ou les flashballs, ne répond pas à une nécessité. Au contraire, cet usage de l’armement présente des dangers tant pour les manifestant·es que pour les fonctionnaires de police elles et eux-mêmes.

Écologistes, nous estimons que nos concitoyen·nes ne devraient jamais avoir à s’habituer au recul de leurs droits et à des usages de la force hors de tout principe de proportionnalité. Nous appelons le gouvernement à faire toute la lumière sur ces agissements et à modifier en profondeur la doctrine du maintien de l’ordre. Comme l’a rappelé le Conseil Constitutionnel, le droit de manifester est un droit fondamental que doit garantir la puissance publique. 

Violences policières et brutalité tactique doivent cesser !

Sophie BUSSIERE et Aminata NIAKATE, porte-parole nationales d’EELV
La commission Prévention, Sécurité & Tranquillité publique d’EELV