LIEU  : Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), 2 bis rue Mercoeur, 75011 Paris

DATE : Le samedi 6 octobre 2018

La question du réchauffement climatique est souvent abordée par le biais de ses dimensions environnementales : perte de la biodiversité ou extinction de certaines espèces, raréfaction de certaines ressources comme l’eau ou les terres arables…Or le changement climatique a et aura également d’importantes répercussions géopolitiques, qui se traduiront par une compétition accrue entre les États pour les ressources (en particulier concernant l’accaparement des terres par des pays comme la Chine ou l’Inde qui cherchent à sécuriser leur approvisionnement), des migrations d’origine climatique (certaines études prévoient entre 200 millions à 1 milliard de réfugiés climatiques d’ici 2050), la multiplication des conflits intra et inter étatiques, des violences faites aux femmes et féminicides, la violation des droits des défenseurs environnementaux, la criminalité accrue et une éco-criminalité et enfin l’affaiblissement des États (déjà fragilisés par quarante années de dérégulation et de retrait de la puissance publique).

Face à des sociétés déjà sous pression sur le plan économique, social, politique, environnemental, les modifications du climat vont jouer un rôle d’amplificateur. Elles peuvent provoquer des conflits violents ou aggraver des situations conflictuelles déjà présentes.

Nous savons que les territoires comme les pays sont inégaux, en termes d’impact et de capacité à réagir, face aux changements climatiques. La solidarité internationale s’exercera-t-elle et comment dans les années à venir ? Ou le changement climatique aura-t-il raison des systèmes sociaux et politiques de l’Occident ? Quels sont les potentiels de déstabilisation du changement climatique ? Comment le droit international doit il évoluer pour s’adapter à ces nouveaux enjeux ?

Les questions sont nombreuses et vitales pour l’avenir de nos civilisations.

La convention, à travers plusieurs tables rondes, doit nous permettre d’aborder l’ensemble de ces problématiques et de croiser les approches de chercheurs, journalistes et politiques.                  

          

MOT D’ACCUEIL : Alain Coulombel

9H30-11H : Géopolitique et dérèglement climatique – les enjeux généraux

Derrière le changements climatique se cache des enjeux géopolitiques considérables. Les pays sont inégaux face aux changements climatiques et le changement climatique est un multiplicateur de menaces : conflits potentiels autour des ressources (énergie, MP, eau, terre…), migrations climatiques, montée des États faillis.

Cette table ronde présentera, entre autre, une cartographie mondiale des risques climatiques (les zones concernées par différents risques), les conflits actuels liés au climat (Syrie, Darfour…), le risque de dislocation des Etats ou encore la gouvernance mondiale face au dérèglement climatique.

IntervenantEs :

  • Amy Dahan, directrice de recherche émérite CNRS
  • Pascal Boniface, géopolitologue et directeur de l’IRIS
  • Jean Michel Valantin, docteur en études stratégiques

11H15-13h : Dérèglement climatique et modèle Westphalien ?

Les principes fondamentaux de l’ordre Westphalien (souveraineté des États-nations, principe de territorialité défini par des frontières, non-ingérence, équilibre des puissances, droit de la guerre…); ces principes sont-ils remis en cause par le dérèglement climatique ?

IntervenantEs :

  • Valérie Cabanes, juriste en droit international
  • Anne Laure Amilhat Szary, professeure des universités, spécialiste de géographie politique
  • Marie Toussaint, présidente de « Notre Affaire à Tous »

PAUSE

Face aux conséquences sociales et politiques que vont engendrer les bouleversements climatiques, de quels outils institutionnels disposons nous ? Comment aborder la question des réfugiés climatiques ? Les États sont-ils encore en mesure de réagir ou les mécanismes de coopération internationale n’ont-ils pas atteint leurs limites ? « L’absurdité du modèle de négociations onusien réside en fait principalement dans sa déconnexion de la réalité économique mondiale et du décalage entre la lenteur des négociations et l’accélération phénoménale des processus à l’origine des émissions de GES » (Bastien Alex). Quelle peut-être la place de l’Europe ? Quelles institutions nouvelles faut-il créer ? Quel pourrait le statut juridique international de réfugié climatique ?….

14H15-16 H :  Faire face aux guerres de l’effondrement ?  La crise de l’accueil des réfugiés et les nouveaux équilibres de la puissance face aux flux migratoires ? Quelle place pour l’Europe face aux enjeux géopolitiques ?

Nouveaux conflits inter et intra étatiques, course aux matières premières, stratégies de substitution des ressources…

« Avec des conséquences climatiques de plus en plus nombreuses et sensibles, avec l’augmentation des détresses, des migrations et des violences, la pression pour résoudre les problèmes va s’accentuer et l’espace mental se rétrécir. La probabilité augmente, pour résoudre les problèmes, de stratégies irrationnelles et contreproductives. Cela vaut en particulier pour la problématique de la violence accrue par le changement climatique » (Harald Welzer)

IntervenantEs :

  • Vincent Mignerot, président et fondateur du comité Adrastia
  • Pascal Durand, député européen
  • Marine Denis, PhD candidate public international law

16H30-18H : conclusion – l’analyse et les réponses des ONG

IntervenantEs :

  • Lucile Grosjean, Action contre la faim
  • Sabine Gagnier, chargée de plaidoyer Entreprises et droits humains, Amnesty International
  • Antoine Madelin, directeur plaidoyer international, FIDH
  • Anne Laure Sablé, chargée de plaidoyer souveraineté alimentaire et climat, CCFD