Le Grenelle des violences conjugales s’ouvre ce mardi 3 septembre. Malheureusement, la secrétaire d’État semble ignorer les mesures proposées depuis des années par les associations.

Si la demande d’un Grenelle pour mettre enfin les moyens devant un phénomène qui n’a rien d’une fatalité est une demande ancienne des associations, celui-ci intervient bien tard, trop tard, alors que le cap de la centaine de féminicides depuis le début de l’année 2019 vient tristement d’être franchi. Alors que ce phénomène n’a rien d’une fatalité, le manque d’ambition des mesures d’ores et déjà annoncées laisse penser que le gouvernement se défausse de ses responsabilités

En effet, les solutions pour éradiquer les féminicides sont connues de longue date et les dispositions déployées en Espagne donnent un aperçu de ce qui est applicable immédiatement pour protéger les victimes. Un rapport du Haut Commissariat à l’Égalité les avait listées en novembre 2018 : il chiffrait les besoins à 500 millions d’euros supplémentaires au minimum. Or, Marlène Schiappa ne propose qu’un fonds d’un million d’euros, des expérimentations dans trois territoires et la mise en valeur de quelques initiatives “innovantes”… Ce qui semble assez anecdotique au vu de l’urgence dénoncée par les associations.

Cette inaction confine au mépris. Ce sont les associations qui se tiennent aux côtés des victimes et de leurs familles. Ce sont les militantes qui travaillent à recenser les féminicides. Ce sont les militantes qui organisent, dans un contexte tendu, l’hébergement d’urgence de celles qui sont en danger. Ce sont les militantes qui accompagnent dans les commissariats celles qui ont, trop souvent à raison, peur d’être jugées par la police. Ce sont les militantes qui assurent le soutien émotionnel face à ces drames. Ce sont, hélas, les militantes qui dénoncent le burn-out qu’elles vivent à force de compenser les défaillances de l’État. Ce sont, enfin, les militantes qui proposent, depuis des années, des solutions pour en finir avec ce comptage macabre.

Pour que les violences cessent, il faut aller plus loin que la seule communication : depuis 2017, ce sont plus de 350 femmes qui ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en France. Pour parer au plus urgent, EELV demande que les forces de l’ordre soient formées à accueillir ces plaintes, que les places supplémentaires promises pour accueillir les victimes qui le souhaitent et les soustraire à leurs bourreaux soient enfin créées, que les bracelets d’éloignement soient immédiatement activés et que les téléphones d’urgence sortent enfin des placards où ils sont cantonnés. Enfin, et sur le long terme, des moyens doivent être déployés pour soutenir l’accompagnement des victimes et mettre en place une éducation à l’égalité dès le plus jeune âge. 

Europe Écologie les Verts soutient la demande du collectif Nous Toutes, #1milliardpas1million.

Europe Écologie les Verts apporte son soutien aux familles qui marcheront aujourd’hui, mardi 3 septembre, jusqu’à Matignon.