Dans quelques jours s’ouvrira la Coupe du Monde de football 2022 au Qatar. Comme de nombreux autres collectifs, EELV dénonce de longue date cette attribution.

D’abord  parce que cette Coupe du Monde sera jouée dans des infrastructures construites au mépris des normes internationales du droit du travail, et au prix de la vie de plus de 6 500 travailleurs étrangers, utilisés à la limite de l’esclavage.

Ensuite parce que le bilan carbone de l’évènement s’annonce extrêmement lourd : outre le fait que l’événement entraînera un nombre considérable de déplacements aériens (plus de 160 par jour pour acheminer les supporters), il se déroulera dans 8 stades à ciel ouvert, équipés de systèmes de climatisation parfaitement incompatibles avec l’urgence climatique. Sans oublier que les sponsors majeurs de la Coupe du Monde de la FIFA participent largement à la gabegie énergétique, aux politiques extractivistes et à  l’hyperconsommation à l’origine du dérèglement climatique et de la perte de biodiversité.

Enfin parce que le Qatar poursuit une politique de discriminations et de violences institutionnelles à l’égard des femmes, des étrangers, et des personnes LGBT+, une politique largement incompatible avec nos valeurs. Rappelons ici que le gouvernement qatari a annoncé que les personnes homosexuelles seraient poursuivies pendant la durée de la compétition.

A l’heure où s’achève la COP 27,  à l’heure où on apprend que les Jeux Asiatiques d’Hiver 2029 ont été attribués à l’Arabie Saoudite, EELV demande que les instances sportives internationales (fédérations, CIO …) soient garantes du respect des droits humains, environnementaux et sociaux des différentes candidatures à l’organisation des Grands Événements Sportifs Internationaux. Il est temps qu’elles assument leurs responsabilités lors de l’attribution de compétitions mondiales, afin de ne pas mettre en porte à faux les athlètes qui se retrouvent à faire un choix difficile entre l’engagement d’une vie pour le sport et leur attachement aux droits humains et à la protection du climat. 

EELV salue les collectivités territoriales et notamment les maires écologistes qui  s’engagent à ne pas diffuser les matchs de cette Coupe du Monde dans l’espace public. Nous saluons également les récents appels au boycott de groupes de supporters et de fédérations de football. Nous appelons à ce que ce mouvement de boycott officieux prenne encore plus d’ampleur.

EELV appelle au boycott diplomatique et économique de l’évènement. 

Chloé Sagaspe et Alain Coulombel, porte-parole
La commission Sports-Loisirs-Tourisme