Ce samedi 30 janvier, un rassemblement se tiendra, à partir de 14h30, sur la place du Trocadéro, à Paris, à l’initiative du Collectif Vietnam Dioxine, en soutien à toutes les victimes de l’Agent Orange.   

Ce rassemblement est en soutien au procès qui a débuté ce 25 janvier au tribunal d’ Evry contre les 14 multinationales, dont Bayer-Monsanto, ayant produit ou commercialisé l’Agent Orange. Ce procès s’ouvre enfin grâce à la ténacité de Tran To Nga , franco-vietnamienne qui a participé à la Guerre du Vietnam et ose attaquer en justice ces entreprises. Durant la guerre du Vietnam, les avions de l’US Air Force ont déversé sur ce pays, de 1962 à 1973, dans le cadre de l’opération Ranch Hand, pas moins de 80 millions de cet herbicide extrêmement toxique, dans le double but d’affamer les population pour affaiblir les combattants Việt Cộng et de les empêcher de se cacher dans la forêt. Plus de 10% de la superficie du Sud Vietnam a été atteinte et près de 5 millions de personnes ont été directement affectées. Les effets pour l’environnement et la biodiversité sont catastrophiques (destruction massives de forêts, de cultures, de mangroves, sols stérilisés,…). Les conséquences humaines et sanitaires ne sont pas moins dramatiques : encore aujourd’hui, entre 2 et 3 millions de personnes en souffrent (cancers, malformations à la naissance, maladies neurologiques, …). Auxquelles ajouter les dégâts et les victimes recensés  au  Cambodge et au Laos.

Ce procès de l’Agent Orange est un procès contre l’oubli des victimes et contre le déni des enjeux sanitaires et écologiques qui ont été la règle pendant bien trop d’années. C’est aussi un procès contre l’impunité qui prévaut encore aujourd’hui avec le refus persistant des Etats-Unis et des entreprises concernées d’assumer leur responsabilité.

Ce procès est donc également un combat pour la justice environnementale. Il se tient à un moment où celle-ci est inscrite dans l’actualité législative du gouvernement avec, notamment, le projet de loi Climat, issu des propositions de la Convention citoyenne pour le climat comprenant, entre autres, les délits de mise en danger de l’environnement et d’écocide. Coïncidence troublante : c’est pour dénoncer l’usage et les ravages de l’agent Orange durant la Guerre du Vietnam que le terme d’écocide a été forgé. Sa possible intégration à notre droit interne, par le truchement de la future loi Climat, devrait être une excellente nouvelle mais, en l’état actuel du projet de loi, il a été complètement vidé de son intérêt sous la pression des organisations patronales, Medef et Afep en tête.

Si ce procès de l’Agent Orange concerne des événements qui se sont déroulés à l’étranger, il n’en a pas moins d’importance pour la France : en cas de résultat positif, il pourrait aider à rendre justice aux victimes des pesticides de  Monsanto and co comme à  celles d’autres écocides à l’instar de celui du chlordécone, en Martinique et en Guadeloupe.

Europe Ecologie Les Verts soutient le combat de Tran To Nga et appelle à se joindre, en respectant les règles sanitaires, au rassemblement de ce samedi 30 janvier en solidarité avec toutes les victimes de l’Agent Orange. 

Soyons nombreuses et nombreux pour demander justice et pour rappeler que l’humain et la planète passent avant les profits.

Alain Coulombel et Eva Sas, porte-paroles
La Commission Transnationale d’EELV