Chers ami·es, 

On l’a fait ! Merci. J’espère que vous êtes prêtes, j’espère que vous êtes prêts… parce qu’on a un sacré travail devant nous !  Une nouvelle page s’ouvre.

Nous  allons repartir à l’offensive !

Repartir à l’offensive avec une ligne politique claire, ambitieuse et collective, qui a été arrêtée au 1er tour et enrichie entre les 2 tours ;

Repartir à l’offensive avec une nouvelle équipe que vous venez d’élire, une équipe solide et solidaire ;

Repartir à l’offensive avec une feuille de route précise, que nous commencerons à mettre en œuvre… dès lundi !

*

*       *

L’objectif a été donné pendant ce congrès : 1 000 000 de sympathisantes et de sympathisants avant la fin du mandat.

J’ai lu dans la presse que nous ne serions que 12 000 adhérent·s chez EELV et que ce n’est pas assez. 

C’est vrai : ce n’est pas assez. 

Pourtant nous pouvons déjà être fier·es de tout ce que nous avons fait déjà en n’étant QUE 12,000.

Nous avons gagné, par exemple, les élections municipales, en 2020, en mettant des écologistes à la tête de la ville et la métropole de Lyon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Besançon, Poitiers, Tours, Colombes, et d’une centaine de villes et villages. Nous avons gagné des élu·es dans les départements et les régions, des parlementaires européens et nationaux. Il y a aujourd’hui des élu·es écologistes partout dans notre pays, c’est une grande fierté.

Comme nous le faisions déjà à Grenoble, Loos-en-Gohelle, Bègles ou encore Grande Synthe depuis des années, nous y menons aujourd’hui des politiques publiques qui changent la vie, vraiment ! Avec des bilans concrets. Concrets et chiffrables. Qui se comptent en centaines de kilomètres de pistes cyclables créées.

En lignes de tramways et de bus ouvertes. 

En nombre de repas bios, locaux et végétariens dans les cantines. En écoles rénovées, en cours débitumées. 

En processus participatifs innovants. 

En départs en vacances pour toutes et tous.

En dispositifs d’aide aux victimes de violences faites aux femmes et aux enfants. 

En revenu de solidarité pour les jeunes. 

En nombre d’arbres plantés. 

En nombre de logements isolés. 

En dispositifs de mise à l’abri.

Oui, l’écologie au pouvoir, ça change la vie !

Plus largement que dans les villes écolos, partout sur le territoire, nous œuvrons. 

Nos élu·es sont deux fois plus nombreux et nombreuses qu’il y a 3 ans. Qu’ils ou elles soient majoritaires, minoritaires dans la majorité ou élu·es d’opposition, ils et elles ferraillent pour l’écologie au quotidien et défendent nos valeurs. Nos militant·es, de leur côté, enchaînent les campagnes électorales avec toujours la même détermination. Et sont de toutes les luttes écologistes et sociales, qu’elles soient locales ou nationales.

On ne vous le cache pas : ça n’est pas facile partout. Et j’en sais quelque chose ! Mais je sais aussi que même dans les territoires d’adversité, nous sommes présent·es, déterminé·es, et utiles. 

Alors quand je lis qu’il y aurait un hiatus entre les militant·es EELV et les actions de terrain désobéissantes et radicales, évidemment, je souris.

Quant à la désobéissance civile, la question est simple. J’entends que dans les milieux autorisés, on s’autorise à s’offusquer de certaines actions militantes disruptives, du genre jet de soupe sur des tableaux qui coûtent très cher ou plus exactement, sur les vitres qui les protègent, donc tout va bien. 

La moyenne d’âge de celles et ceux qui ne comprennent pas ces actions, qui en sont choqués – ça tombe bien, c’est le but -, est intéressante.

Est-ce que la génération de celles et ceux qui ont fait si peu pour éviter la catastrophe est légitime pour expliquer à la jeunesse ce qui est ok ou pas ?

Est ce que l’on a envie, alors qu’on va passer nos vies à réparer leur insouciance criminelle, de se coltiner en plus leurs leçons de morale ? 

Non. Evidemment que non !

Donc ne nous trompons pas de camp, et soyons clairement en appui de toute forme d’action, dès lors – et cette condition n’est pas et ne sera jamais discutable – qu’elle est non-violente, la violence s’entendant comme l’atteinte à l’intégrité physique mais aussi comme la violence verbale et les insultes. Là-dessus, nous ne transigerons pas.

La moyenne d’âge de ceux qui ne comprennent pas ces actions, qui en sont choqués – ça tombe bien, c’est le but -, est intéressante.

Est-ce que la génération de celles et ceux qui ont fait si peu pour éviter la catastrophe est légitime pour expliquer à la jeunesse ce qui est ok ou pas ? Est ce que l’on a envie, alors qu’on va passer nos vies à réparer leur insouciance criminelle, de se coltiner en plus leurs leçons de morale ? 

Non. Evidemment que non !

Donc ne nous trompons pas de camp, et soyons clairement en appui de toute forme d’action, dès lors – et cette condition n’est pas et ne sera jamais discutable – qu’elle est non-violente, la violence s’entendant comme l’atteinte à l’intégrité physique mais aussi comme la violence verbale et les insultes. Là-dessus, nous ne transigerons pas.

Ça, c’est dit !

Quand j’entends parler du fait que nous serions déconnectés des actions militantes radicales et de la désobéissance civile, je souris aussi parce que je vous connais, je nous connais, et je sais que NOUS sommes ces luttes, que nous sommes ces actions, que nous sommes cette écologie qui se défend. 

Je sais aussi très bien qui a envie de raconter une histoire différente et pourquoi.

Alors on va leur dire, et j’ai besoin de vous ! On va leur répondre tous et toutes ensemble, et on va leur expliquer tranquillement.

Petit sondage : qui, ici, a déjà marché pour le climat ?

Qui a été faucheur d’OGM ou pisseur volontaire de glyphosate ?

Qui a été soutenir une ZAD ?

Qui a manifesté dans le calme à Sainte-Soline contre les bassines ?

Qui a été au petit matin avec son compteur geiger mesurer l’exposition à la radioactivité sur le passage d’un train de déchets nucléaires ? 

Qui a déjà décroché un portrait de Macron ou soutenu des décrocheurs ?

Qui a déjà participé à une action d’extinction d’enseignes lumineuses la nuit ?

Qui s’est déjà battu pour sauver un arbre des tronçonneuses ? 

Qui a déjà commis un “délit de solidarité” en venant en aide à des réfugiés ? 

Participé à animer une AMAP, un système d’échange local, un repair café ? 

Porté les combats écologistes avec sa casquette syndicale ou de parents d’élèves ? 

Qui s’est déjà levé et cassé ?

Qui a déjà milité ou pris une adhésion de soutien dans une association environnementaliste ?

Et – Karima prépare toi – qui a déjà été suivre une chasse à courre en forêt de Compiègne dérouter une meute de chien et sauver un cerf ? 

Parfait. Vous êtes parfaits. Et je vous l’annonce, votre nouvelle Secrétaire nationale a déjà fait tout cela. Oui, tout cela.

Même à 12 000 adhérent·es et des poussières, nous sommes de tous les combats, sur tous les fronts et nous sommes utiles !

Comme nous avons l’avons été en gagnant l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ;

Comme nous l’avons été en interdisant le bisphénol dans les biberons ;


Comme nous l’avons été en obtenant le retour des trains de nuit ;

Comme nous l’avons été en imposant la fermeture de Fessenheim ;

Comme nous l’avons été en évitant le projet de retenue collinaire à La Clusaz ;

Comme nous avons gagné en Europe l’interdiction d’importation de produits qui contribuent à déforester ;

Comme nous allons gagner sur la sortie du nucléaire, 

sur le retour des aides au maintien au bio, 

sur la constitutionnalisation de l’IVG, 

sur l’interdiction de la chasse à courre et de la corrida, 

sur les zones marines protégées, 

sur la fin des coupes rases, 

sur des vrais moyens pour l’isolation des logements, 

sur les violences faites aux femmes et aux enfants,

sur l’augmentation généralisée des bas salaires  

et sur beaucoup d’autres choses ! 

Sur tout cela, nous gagnerons et je vais vous expliquer pourquoi, c’est très simple :  nous gagnerons parce que nous n’abandonnerons pas tant que nous n’avons pas gagné. 

Nous devons être fier·es de ces victoires que nous obtenons grâce à la détermination de nos militant·es,  de nos élu·es, et de nos allié·es. 

Eh oui, mes chers ami·es, nous ne sommes peut-être que 12 000, mais nous agissons comme si nous étions 10 fois plus nombreux et nombreuses.

Alors imaginez … lorsque nous serons 1 million ! 

En face, clairement, je vous le dis : ils ne sont pas prêts. Déjà ils perdent les pédales et nous accusent de tous les noms. 

“Eco-totalitaires”. Ça, c’est quand des barons locaux has been s’emportent dans une tribune défendant la corrida.

« Éco-terroriste ». Ça, c’est quand le Ministre de l’intérieur Gérald Darmanin dérape pour parler de ce que moi j’appellerais des militants pacifistes préoccupés par l’avenir de la planète et la défense de l’eau comme bien commun.

Alors à votre avis, de quoi nous qualifieront-ils quand nous serons 1 million ? 

De dévoreurs d’enfants peut-être!

Je tiens, par avance, à les prévenir : je suis végétarienne. Alors qu’ils se rassurent ! 

La vérité, c’est qu’ils ne sont pas prêts. Ils ne sont pas prêts à voir se lever devant eux un grand mouvement écologiste. 

On les comprend. Mais on va le faire quand-même. 

Et je veux rassurer celles et ceux en face qui tremblent, en leur disant solennellement, ce soir : « Ne vous inquiétez pas, ça va bien se passer ». Sauf peut-être pour Gérald Darmanin. Lui, on ne le lâchera pas, et il sait pourquoi.

*

*       *

En vrai, nous comprenons pourquoi ils ont peur, très peur. 

Nous, quand nous avons peur, c’est pour le vivant. Quand on voit les résultats obtenus à la COP27 à Charm-El-Cheik ou ce qui se décide, ou plutôt ce qui ne se décide pas, en ce moment, à Montréal, où se tient la COP 15 de la biodiversité, nous avons peur. Nous voyons arriver l’effondrement. Et je vous le concède,c’est angoissant. 

On a peur pour le vivant, mais eux, eux, ils ont peur pour le maintien de leurs privilèges. Alors ça les panique.

Mais sérieusement ! « Écoterroristes » ? « Ecototalitaires » ? Les mots ont un sens !  Ces outrances en disent en réalité plus sur eux que sur nous. 

Ces dérapages ne font en fait que décrire leurs propres angoisses.

Et leurs angoisses proviennent du fait que leurs privilèges n’ont jamais été aussi menacés. Et ça, nous ne pouvons que le leur confirmer.

Certains ont en réalité tout simplement fait sécession, et ils ont peur que ça se voit : 

leurs enfants ne vont pas dans les mêmes écoles que les nôtres. 

Ils ne se soignent pas dans les même hôpitaux que les autres. 

Ils ne voyagent pas en train comme nous. 

N’ont pas les mêmes loisirs que nous. 

Et ne paient pas leurs impôts en France. 

En vérité, que partagent-ils encore avec le reste du pays ?


Si nous les combattons, ne pensez pas que c’est par jalousie. 

Notre souci, c’est que leur mode de vie condamne nos vies

Le patrimoine financier de 63 milliardaires français émet autant de gaz à effet de serre que celui de la moitié des ménages français. Ils exploitent, asphyxient, et condamnent le vivant pour le reste des temps, car les destructions qu’ils organisent, et qui les enrichissent, sont irréversibles. 

Et ce n’est pas nous qui le disons : cela fait l’objet d’un consensus scientifique inédit dans l’histoire.

Certains sont coupables de faire, certains sont coupables de ne rien faire. Le résultat à la fin est le même : c’est criminel. Oui, criminel. Ils pensent qu’en peignant en vert leur monde de pollution et de destruction on ne se rendra compte de rien et que l’on acceptera cette fuite en avant environnementale et sociale.

Et bien non. 

La vérité, c’est que leur inconséquence, leur confort, leur égoïsme je dirais, va tuer. Va tuer des dizaines de millions de personnes, et détruire notre futur et le vivant, de façon irréversible. 

Pourquoi acceptons-nous cela, collectivement ?

Comme l’écrivait La Boétie, n’oublions jamais que s’ils sont debout, c’est parce que nous sommes à genoux. Pas vous, spécifiquement, dans cette salle. Mais tout le monde, de manière générale.

Chaque jour, collectivement, nous consentons à ce système de domination. Un peu par intériorisation des oppressions, un peu par fatigue, un peu par lâcheté, un peu par déni, un peu par peur… et surement pour des tas de raisons. 

Cette propension que nous avons, depuis longtemps, à consentir à leur domination, est usée jusqu’à la corde.

Alors oui, ils peuvent tout perdre.

Et oui ils ont raison d’avoir peur.

La fin de l’abondance, ce sera la fin de leur abondance. Et le début de l’égalité.

La décroissance, ce sera la fin de LEUR croissance, car nos salaires, eux n’augmentent plus depuis longtemps.

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Depuis des années nous avons nommé nos adversaires : de McKinsey à Monsanto, de Poutine à Bolsonaro, des néolibéraux aux productivistes, des rentiers aux dominateurs. 

Pour fédérer, il faut nommer les ennemis, et nous continuerons à le faire. A les nommer, à les dénoncer et à les combattre.

Mais pour gagner, il nous faut dorénavant aussi nommer nos alliés. 

Et ce faisant, nous constaterons que nous sommes beaucoup plus nombreux que nous ne le pensons.

Nous allons la commencer ensemble, maintenant, la longue liste de nos alliés. 

Ceux qui constituent la classe écologique que nous a décrite le regretté Bruno Latour à qui nous pensons très fort aujourd’hui.

Les parents et les grands-parents inquiets pour leurs enfants. 

Les paysans et paysannes broyé·es par le modèle agricole industriel qui détruit nos sols. 

Les esprits rationnels qui veulent tenir compte du message des scientifiques. 

Les promeneurs et promeneuses qui sont émus quand ils et elles se promènent en forêt. 

Les amoureux et amoureuses de la faune qui rêvent devant les documentaires célébrant la vie sauvage. 

Les familles d’enfants asthmatiques, ou victimes de cancers pédiatriques. 

Les ouvriers etouvrières inquiet·es de leurs conditions de travail, de la menace permanente de délocalisation, et aussi de leur santé et des risques industriels, tout comme les riverain·es qui vivent à proximité de leur usine. 

Les personnes en situation de précarité qui réalisent que la solution durable à leurs problèmes, nécessite un changement radical de modèle et un nouveau pacte social, juste et partagé. 

Notre jeunesse, lucide, déterminée, qui se mobilise et ne comprend pas que nous ne paniquions pas. 

Toutes celles et ceux qui s’organisent dans les camps climat, qui bâtissent des pratiques écoféministes, qui rêvent de construire, hors des villes, un ailleurs, plus riche de vie. 

Les artisans, fiers de leur savoir-faire et de leur connaissance des territoires, qui ne peuvent se résoudre aux effets destructeurs de la mondialisation débridée. 

Les ultra-marins, qui se battent dans l’indifférence générale de beaucoup de monde en métropole, depuis 40 ans, pour faire reconnaître les ravages du chlordécone et des sargasses aux Antilles,  contre l’exploitation du nickel en Nouvelle Calédonie, contre les conséquences des essais nucléaires en Polynésie, contre les mines d’or et de l’orpaillage clandestin en Guyane, pour le tram-train à la Réunion et pour l’accès aux soins à Mayotte.

Les entrepreneurs, les entrepreneuses, conscient·es des limites planétaires, et de la nécessité d’une nouvelle relation au travail, qui inventent de nouvelles façons de faire. 

Les aidant·es, les soignant·es et les enseignant·es qui connaissent la valeur du soin, de la coopération et du partage, qui contribuent à la société de liens.

Les simples citoyens et citoyennes, conscient·es de l’importance du convivialisme et qui veulent refaire société. 

Celles et ceux qui ne comprennent pas que les panneaux publicitaires lumineux soient toujours autorisés.

Celles et ceux qui ont peur de ne pas réussir à se chauffer cet hiver et sont choqué·es quand des ministres nous disent de ne nous chauffer qu’à 19 degrés et d’éteindre le wifi la nuit, Ministres que l’on voit ensuite arborer fièrement, en symbole de leur engagement écologiste héroïque, un col roulé, avant de s’engouffrer dans leur jet privé pour des trajets qu’ils auraient pu faire en train (oui, cette phrase est longue, je sais, elle aurait pu l’être encore plus, il faut dire qu’ils les empilent, au gouvernement…).

Toutes ces personnes que je viens de citer constituent la classe écologique.

Si l’on fait la somme de toutes ces personnes, on voit bien que l’écologie politique a un potentiel pour devenir majoritaire dans notre pays et dans tous les autres.

Mais cette classe écologique n’est aujourd’hui pas consciente d’elle-même.

Il nous incombe, à nous, mouvement de l’écologie politique, de la révéler, de la structurer, de l’organiser, de la rendre fière d’elle-même et de la mettre en action.

C’est notre responsabilité. Et personne, non personne, ne le fera à notre place. C’est pour cela que nous devons nous refonder et créer un grand mouvement populaire. 

Car cette classe écologique, c’est ce que nous avons défendu pendant ce congrès, elle est partout, et pas seulement dans les centres villes des métropoles.

C’est le sens de l’écologie populaire que nous portons. 

Notre écologie populaire qui va s’attacher -nous nous y sommes engagés et allons nous y atteler – à renouer avec les ruralités, avec les territoires populaires, avec les classes populaires, avec ce que l’on nomme avec parfois un peu de mépris, certes, la France périphérique – mais pour en venir, je trouve ce terme en réalité adapté à mon vécu. 

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J’ai fixé l’objectif d’un mouvement à 1 million de sympathisant·es d’ici la fin du mandat. 

Certains disent que c’est trop. 

Moi je vous dis que j’ai conscience d’avoir mis la barre haut.

Mais que l’enjeu, c’est l’habitabilité de la planète, que l’on ne sait pas, à l’heure où je vous parle, garantir aux enfants qui naissent aujourd’hui, d’ici à leur 30 ans.

Alors ça en vaut la peine, non ?

1 million, ce serait trop pour nos valeurs ? 

Mais si nous sommes moins que cela, qui s’occupera de tout ça ?

Comment expliquer que nous portons ces combats si importants et que nous pensons pouvoir le faire à 15 000 ou même à 150 000 ? 

Non, 15 000 ou 150 000, cela ne suffira pas ! Nous voulons être 1 million. Et assumons notre devoir, et nos ambitions.

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*       *

Alors, comment va-t’on y arriver ? 

Et bien nous avons un plan. 

Nous le travaillons depuis des mois. 

Il vous a convaincu.

Nous l’avons enrichi depuis 15 jours des apports des collègues des autres motions. Et je vais vous le présenter.

Grâce à lui, nous savons précisément ce que nous avons à faire, nous savons précisément ce que nous allons faire. Nous n’allons pas, chaque semaine, remettre en question ce que nous avons décidé la semaine précédente, et hésiter sur ce que nous allons faire la semaine d’après.

Nous Avons Un Plan.

Premièrement, il nous faut mener la bataille culturelle : assumer que l’écologie n’est pas consensuelle, porter nos mots, nos thèmes, être lucides mais jamais défensifs et être groupés : 

toucher à un écolo c’est toucher à tous les écolos, 

toucher à une politique écolo c’est toucher à toute l’écologie. 

Nous allons instaurer la solidarité totale entre nous et organiser notre capacité à défendre collectivement les nôtres.

Nous devons être solidaire les uns des autres. 

Quand quelqu’un, en France, s’en prend à un écologiste, qu’il soit maire, élu d’opposition ou simple militant, il s’en prend, c’est simple, à tous les écologistes.

Cela vaut pour tout le monde. Partout sur le territoire.

Mais ne jouons plus en défense (oui, on boycotte la coupe du monde au Qatar mais on a encore droit aux métaphores footballistiques).

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Pour mener et pour gagner cette bataille culturelle, nous avons décidé de nous refonder.

Il nous faut commencer par entendre et comprendre pourquoi il y a un tel décalage entre l’importance des sujets que nous portons et nos résultats électoraux. Changer de posture, prendre quelques mois non pas pour convaincre mais pour écouter.

Une motion thématique a été largement adoptée lors du 1er tour de notre congrès, actant la tenue d’Etats généraux de l’écologie. Cette motion, la fameuse “motion 12”, a été travaillée et portée par Léonore Moncond’huy, que je salue et remercie pour son engagement sur le sujet. 

Les Etats généraux de l’écologie, ce n’est pas débattre entre nous, c’est même tout l’inverse : nous ouvrir, aller écouter, grâce à une enquête nationale, des lieux d’écoute et des débats mis en place aux quatre coins de la France. Aller écouter ce que les Françaises et les Français, proches ou non de nous, attendent de l’écologie. 

Nous lançons d’ailleurs dès aujourd’hui un site pour que celles et ceux qui sont intéressés par ce processus puissent le rejoindre : lesecologistes.fr

Et c’est dans le cadre de ce processus que nous devrons faire le bilan de la présidentielle : Déjà, remercions Yannick et ses équipes d’avoir mené ce combat. Mais interrogeons-nous : pourquoi le message n’est-il pas arrivé au destinataire ? Pourquoi n’avons-nous pas fait un score permettant de peser davantage ?

Certains seront tentés de dire que c’est la faute du candidat et de son équipe, d’autres que c’est  la faute du parti. Moi, je vous le dis, nous avons toutes et tous, ici, notre part de responsabilité. arrêtons de nous défausser les uns sur les autres, soyons lucides et responsables. 

Car, en démocratie, lorsque un peuple n’est pas content de ses dirigeants politiques, ce n’est pas le peuple qu’on change, ce sont les dirigeants qui doivent changer. Et bien c’est exactement ce que nous allons faire : changer.

Notre nouveau mouvement doit être accueillant, inclusif, bienveillant. 

J’insiste pour que chacun et chacune puisse venir comme il le souhaite. Nous nous y engageons, si vous nous rejoignez, vous ne serez pas jugés. Pour être clair : “ venez comme vous êtes ! ” (chez McDonald, le seul truc que l’on prend, c’est leur slogan). 

Pour le faire, une seule adresse : www.lesecologistes.fr.

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Notre grand mouvement a aussi besoin d’un projet qui parle aux Françaises et Français. 

Il doit être clair, simple et rendre visible notre écologie comme réponse à leurs préoccupations d’aujourd’hui et à leurs angoisses de demain.

Il faut nous remettre au travail sur la doctrine, sur le projet, et sur sa mise en musique de manière à être entendus, de manière à convaincre, au-delà du cercle d’initiés. 

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Oui, tout cela est ambitieux. Mais ça tombe bien, je ne suis pas réputée pour fuir les difficultés.

Et vous verrez que nous allons y arriver, ensemble !

Et comme j’ai conscience de vous en demander beaucoup, je vais prendre aussi ma part d’engagements. 

Et je le ferai avec mon caractère. 

J’ai entendu qu’on me reprochait d’être tout le temps souriante, pas assez sérieuse. 

Évidemment que j’ai pris conscience, il y a bien longtemps, de la gravité de la situation environnementale et politique dans laquelle nous sommes. Evidemment que cela m’angoisse.

Face à l’éco-anxiété, que nous ressentons tous. Face aux difficultés militantes que nous éprouvons tous, chacun réagit à sa manière. Moi, j’ai choisi d’être de bonne humeur, de garder le sourire en toute circonstance. C’est comme ça.

Vous le savez, je suis née, j’ai grandi et je resterai dans le bassin minier. On s’est beaucoup moqué de moi pour cela. Mais moi, ce territoire, je l’aime, j’en suis fière et je sais ce que je lui dois.

Chez moi, on meurt plus jeune que partout ailleurs en France. Quand on habite à Hénin-Beaumont, on vit en moyenne 5 ans de moins qu’un·e parisien·ne. Mais qui s’en préoccupe ? 

Macron, en campagne présidentielle, était venu sur place, incriminer l’alcoolisme et le tabagisme. Il avait « oublié » de parler de l’amiante et de la silicose, du travail qui abîme, et de la pauvreté qui tue dans l’indifférence. Du désert médical le plus peuplé de France avec la Seine-Saint-Denis. Des perchlorates issus des obus des deux guerres en décomposition dans notre sous-sol et qui ont contaminé nos nappes phréatiques. Des camions qui ravitaillent notre « Auchan », « le plus grand du Monde », construit sur les champs de mon arrière grand-père, et tous les entrepôts logistiques qui ont fleuris autour, et de leurs impacts sur nos poumons. De la nouvelle ligne très haute tension. Du record de France de sites SEVESO au kilomètre carré dans le secteur. Des patrons voyous de Metaleurop qui ont souillé la terre et se sont volatilisés sans en compenser les dégâts, alors qu’encore cet automne, 7 nouveaux enfants étaient diagnostiqués atteints de saturnisme.

Ce sont ces réalités palpables au quotidien, dès l’école primaire, qui font qu’il n’y a pas besoin d’être épidémiologiste pour comprendre que l’environnement tue et que les injustices sociales et environnementales sont souvent liées. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si les industries dont personne ne veut ailleurs s’installent chez nous, comme si nous n’étions plus à ça près.

Alors oui, je me suis engagée pour la santé environnementale, pour la justice sociale, pour ce territoire difficile, et le combat que je continuerai de mener pour lui vaudra pour tous les territoires difficiles de France. 

Nous serons leur porte-voix, grâce à tous les copains et les copines qui y militent dans l’adversité. Nous allons continuer, le faire savoir, revendiquer de le faire, même, et ne laisser tomber personne, aucun territoire, aucune population, et faire de l’écologie populaire, oui, de l’écologie populaire.

Mon combat, vous le savez, est celui contre l’extrême droite et sa principale officine, le  Rassemblement national, parce que j‘expérimente depuis 2014, dans ma ville, ce que c’est que l’extrême droite au pouvoir. Depuis 2014 je me bats contre l’autre Marine, contre la haine, la violence et la peur sur lesquels elle prospère.

J’ai été, comme beaucoup ici, profondément affectée par le tapis rouge que la majorité leur a déroulé à l’Assemblée nationale. Leurs atermoiements entre les deux tours des législatives, déjà, étaient scandaleux. Nous, entre les deux tours de la présidentielle, nous avions fait le travail. Sans pudeur de gazelle. Pas pour Macron, mais pour la France.

Cela fait des années que je les pratique. Je les connais par coeur – et merci à celles et ceux qui m’ont aidé à les décrypter et à mettre des concepts et des mots sur ce que je vivais. Leurs obsessions rances et dangereuses, leurs méthodes vicieuses, leurs intimidations, leurs menaces, leur perversité.

Ils pensaient me faire craquer, ils m’ont rendue plus forte. Ils s’acharnaient à me cogner, conseil municipal après conseil municipal, tribune municipale diffamatoire après tribune municipale, ils ne savaient pas qu’ils étaient en train de me former. Coachs malgré eux. Ils m’ont appris à garder mon calme en toute circonstance, et celles et ceux qui me connaissent depuis longtemps savent que ça n’était pas gagné, ils m’ont appris l’endurance, la résilience, ont forgé ma détermination.

Élus d’opposition de France et de Navarre, ayez toujours cela en tête. L’adversité est un cadeau fait aux écologistes. Car les combats que nous avons à mener pour le vivant seront toujours plus éprouvants et plus importants que les mesquineries que les maires autoritaires que certains d’entre vous pratiques sont fiers de nous faire subir. Quand ils vous dénigrent, quand ils tentent de vous humilier, quand ils vous attaquent, respirez, regardez-les, souriez-leur. C’est la plus belle réponse que vous pouvez leur faire. Et ensuite, reprenez le combat. Avec la même détermination, toujours fermes sur vos valeurs, et avec la non-violence chevillée au corps. C’est ça l’écologie. C’est ça les écologistes. Des tenaces. Des non-violents. Des défenseurs et défenseuses du vivant. Soyez-en fiers.

Et sachez que toujours, toujours, notre mouvement et sa Secrétaire nationale seront à vos côtés en cas de besoin. Nous organiserons l’entraide au sein du parti pour que juridiquement, politiquement, psychologiquement, chaque militant·e, chaque élu·e en difficulté ne soit seul·e. Jamais. Je m’y engage. Ce sera une priorité pour moi qui ai toujours pu compter sur la solidarité du mouvement, de ses militant·es, de ses secrétaires nationaux successifs et les 2 secrétaires nationaux adjoints, Léa Balage et Jérémie Crépel, qui n’avaient pas spécialement prévus d’assurer l’intérim et qui ont relevé le défi avec engagement, patience et avec brio ! Je vous en remercie. Infiniment. Peut-être n’y serais-je pas arrivée sans vous. Aujourd’hui c’est à mon tour de me mettre à votre service, à plein temps.

C’est un autre de mes engagements.

Je reste ancrée à Hénin-Beaumont et Conseillère municipale – l’inverse leur aurait fait trop plaisir, je continuerai aussi le combat aux côtés des conseillers régionaux des Hauts-de-France, mais je quitterai dans les semaines qui viennent mes fonctions à l’Agglomération d’Hénin-Carvin, pour me mettre en conformité avec notre grille de non cumul.

En dehors de mon travail d’élue locale, Europe Ecologie Les Verts, son dépassement, sa refondation, son fonctionnement quotidien, ses sympathisants, ses militant·e.s et élu·es, auront toute mon attention.

J’ai quitté, la semaine dernière, avec émotion, un métier qui m’a lui aussi beaucoup appris, après 5 ans à œuvrer à la surveillance et à la reconquête de la qualité de l’air, dont je resterai évidemment une militante.

Puisque c’est l’heure des engagements, je m’engage d’ailleurs à rester une militante. Je serai à vos côtés, dans les quartiers populaires, dans les luttes locales et nationales. C’est comme cela, les deux pieds sur le terrain, que je suis heureuse. Je continuerai, comme je l’ai fait depuis des mois, à sillonner la France à votre invitation, pour découvrir ce beau pays, ses paysages à protéger, ses espaces naturels à préserver, ses quartiers populaires, ses ruralités, ses grandes villes. 

*

*         *

Vous connaissez maintenant mon état d’esprit. Je vais à présent vous parler de la ligne.

Ah, la ligne !

Durant ce congrès, avec les copines et les copains de La Suite, avons produit un livret de 100 pages, une motion d’orientation, une grosse dizaine de motions thématiques, et eu beaucoup occasions de nous exprimer dans les débats régionaux et dans la presse.

Et, certains disent que c’est parce que je suis une femme, et donc qu’il pourrait y avoir un doute sur la question : on me demande souvent quelle est “la ligne Tondelier”.

Puisque cela a l’air d’en préoccuper certains et certaines, nous allons clarifier cela ensemble.

Je vous le concède. Je ne suis pas une théoricienne, qui vivrait H24 dans le monde des idées. Cela ne signifie pas que je n’aime pas les idées. Cela ne signifie pas que je ne pense rien, même si je suis une femme. Mes convictions sont ancrées.

Et puis en fait, le sujet, ce n’est pas « ligne Tondelier ». La ligne que je défends ne m’appartient pas. Elle est portée par un collectif militant large. Et aujourd’hui par notre parti. Qui l’a clairement validée il y a 15 jours.

Celles et ceux qui prétendent que nous n’aurions pas de ligne sont au mieux mal renseignés. Ou alors ils sont malveillants.

Que veulent-ils ? Que faudrait-il faire pour les satisfaire ? Il voudraient que nous soyons l’écologie quelque chose, l’écologie ceci, l’écologie cela.

L’écologie radicale, l’écologie féministe, l’écologie crédible, l’écologie animaliste, l’écologie environnementaliste… Il voudrait que nous choisissions, chacune, chacun l’un de ces combats. 

Ils voudraient nous mettre dans des cases. Nous classer, nous diviser.

Ne les laissons pas faire.

Ma ligne, pour celles et ceux qui se posaient la question, c’est de refuser les subdivisions qui visent à nous affaiblir.

Ne rentrons pas dans leur jeu. Soyons tout cela à la fois. Parce que si nous ne sommes pas tout cela, alors nous ne serons rien.

Refusons de nous amputer de telle ou telle partie de notre identité politique en la réduisant à un seul épithète.

Soyons nous mêmes, soyons écologistes, pleinement, sans complexe, sans honte, sans auto-limitation.

Je sens bien quand même qu’il me faudra lâcher un mot, un mot qui résume ma démarche, mon approche. Alors si vous voulez malgré tout un épithète, le voici : notre ligne, c’est l’écologie indivisible !

Comme la République, l’écologie est indivisible. Philosophiquement, chaque élément du triptyque républicain conditionne les deux autres. Point de liberté sans égalité, point d’égalité sans fraternité, point de fraternité sans liberté. L’indivisibilité de la République est philosophique mais aussi charnelle : s’en prendre à l’un des enfants de la République, c’est les menacer toutes et tous. Et bien il en va de même pour l’écologie. 

Philosophiquement, notre écologie est indivisible parce qu’elle ambitionne de conjuguer les trois écologies dont parlait Felix Guattari, l’écologie sociale, l’écologie environnementale et l’écologie mentale, en un même mouvement de transformation de la société.

Et politiquement, affirmer l’indivisibilité de l’écologie, c’est faire de notre unité une priorité.  L’unité ce n’est pas la négation des divergences, mais bel et bien leur dépassement par le haut dans une synthèse politique dynamique qui recherche le meilleur au lieu de cultiver le pire.

Vous l’aurez compris. La ligne que je vous propose de suivre n’est pas seulement une ligne politique : c’est aussi une ligne de conduite.

Car il n’y a pas d’un côté la philosophie politique et de l’autre les comportements.  Pour moi les deux sont liés. 

La question de l’unité des écologistes est la clef de voûte de toutes les cathédrales que nous prétendons construire. Nous comporter ensemble avec davantage de sororité et de fraternité, voilà la ligne que je défends. 

Cela vaut aussi pour notre place dans le monde : je défends l’idée d’une écologie qui fait du dialogue sa première arme politique. 

Le basculement de société que nous défendons demande que nous bâtissions davantage de ponts qu’il n’existe de murs.

L’écologie indivisible, vous la connaissez : C’est l’écologie rassembleuse, fédératrice, et enthousiaste qui nous a fait gagner toutes ces grandes villes.

L’écologie indivisible est une force tranquille, qui refuse de se laisser définir par les autres et qui, fière de sa singularité, et forte de son unité, s’avance au devant du peuple et de l’Histoire en disant : nous devons conduire les affaires du pays, parce que vous autres, issus de toutes les autres traditions politiques, avez mené le monde à sa perte, aveuglés que vous étiez par le dogme de la croissance et l’obsession du productivisme. 

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*         *

Le monde va mal.

Partout, pourtant, des femmes et des hommes se lèvent pour refuser l’arbitraire. Je ne peux citer tous les combats, mais laissez-moi en saluer deux, emblématiques des luttes pour un autre monde, une autre existence, une autre destinée pour l’humanité.

En Chine, la stratégie absurde et totalitaire de verrouillage  généralisée du zéro covid, combinée à la violence du capitalisme barbare qui fait produire  des I-phones par des travailleuses et des travailleurs  qu’on exploite sans payer les primes promises, a  fait éclater des révoltes de grande ampleur. Et voilà que soudain, nous reprenons espoir ! Un autre régime est possible en Chine que celui qui prive le pays des libertés démocratiques élémentaires et persécute les Ouïghour.e.s. 

Sous d’autres cieux, laissez-moi vous parler d’Iran, et de la cause des femmes, fer de lance de la cause démocratique. Parce qu’elles refusent la loi des mollahs, parce qu’elles prétendent échapper à la police des mœurs et des comportements, parce que leur dignité n’a d’égale que ce superbe élan vers la liberté, nous devons tout aux Iraniennes :  nous leur devons le soutien, le respect et la détermination à défendre partout, tout le temps, les droits des femmes, de toutes les femmes, à disposer librement de leur existence. 

Leur combat est un combat pour leurs vies, et aussi un combat pour des valeurs.  Ces valeurs ne sont pas menacées qu’en Iran.  Gardons-nous de penser, avec je ne sais quel douteux sentiment de supériorité morale, que l’Occident serait immunisé contre la barbarie. Cette tentation n’est jamais bien loin.

C’est pour cela que nous avons besoin d’une Europe forte. 

Et ça tombe bien, car les écolos pèsent de plus en plus en Europe, à la fois au Parlement européen, grâce au gros travail de notre délégation de députés verts français, et dans de plus en plus d’États membres, où l’écologie se renforce et je salue ici le gros travail du Parti Vert Européen et de sa co-présidente, une sénatrice Française, Mélanie Vogel. 

Les autres familles politiques sont déchirées sur ce sujet. Nous sommes les seul·es à être clair·es et à l’assumer : nous souhaitons une Europe forte et fédérale. Nous en avons besoin, même.

D’une Europe forte face à la puissance et au totalitarisme chinois. Seule l’échelle d’une Europe puissance géopolitique peut quelque chose face à elle.

D’une Europe forte face aux périls posés par le Russie de Poutine. Les bombes qui tombent actuellement sur les Ukrainiens tombent sur nos frères européens. 

Seule une Europe puissance militaire peut garantir à terme le respect du droit international et le retour de la Crimée dans la nation ukrainienne. 

Et au-delà de la question européenne, ce qui se joue en Ukraine c’est notre avenir à tous, c’est la clé de la géopolitique du climat dont le monde a besoin. 

Nous ne pouvons pas 

Nous ne devons pas

Nous l’allons pas abandonner le peuple ukrainien.

Nous avons besoin d’une Europe forte face à l’extrême droite. D’une Europe forte, face au néolibéralisme. Seule une Europe puissance politique, sociale et démocratique peut nous protéger.

C’est pourquoi, pour assumer notre singularité sur ces questions européennes, nous présenterons une liste écologiste aux européennes. 

Cette question est une ligne très clairement affirmée dans ce congrès (parce que ça sert à ça les congrès), nous sommes pour plus d’Europe, plus d’Europe fédérale,  comme l’a réaffirmé le congrès des Verts européens la semaine dernière. 

Pour certains et certaines cette question semble secondaire, pas pour nous. 

Nous pensons au contraire que l’Europe doit être au cœur de notre projet politique : l’Europe n’est pas un problème, l’Europe est notre avenir.

*

*         *

Chers partenaires,

Vous m’entendez depuis tout à l’heure parler de nous, de notre mouvement, de nos espérances, de nos ambitions.

Vous l’avez compris, car depuis quelques semaines que nous le répétons : nous allons cultiver notre jardin. Et sans glyphosate !

Ne le prenez pas mal. Ce n’est absolument pas contre vous, et vous l’avez bien compris aussi.

C’est ce qu’il faut que chacune des composantes de la NUPES fasse si nous voulons que nos prochaines coalitions réussissent électoralement. C’est la meilleure chose que nous ayions à faire, pour l’écologie, pour la gauche et pour la France.

Évidemment que nous allons continuer à travailler ensemble. Avec Génération.s, avec Génération Ecologie, nos partenaires écologistes.

Avec RetPS, Régions et peuples solidaires nos partenaires régionalistes.

Avec le Parti socialiste, 

avec le Parti communiste, 

et avec la France insoumise, 

nos partenaires de la NUPES.

Nous allons travailler ensemble. Nous allons bien travailler ensemble. Et sachez même que cela me réjouit d’avance.

Déjà, parce que c’est ce que j’ai toujours fait, depuis des années.

Ensuite parce qu’on a longtemps reproché à la NUPES d’être un boysclub. Jean-Luc, Olivier, Fabien : je suis ravie de vous aider à résoudre ce problème.

Enfin, parce que les combats que nous avons à mener, ensemble, tout de suite, sont nombreux, à commencer par les retraites.

Dès la semaine prochaine, le gouvernement va nous présenter une réforme injuste et dangereuse. 

Injustes car l’allongement de la durée de cotisation et de l’âge légal de départ, évidemment va toucher en premier lieu les plus fragiles. Et qu’on sait qu’elle ne résoudra rien. 

Dangereuse car le cœur de notre pacte social, c’est la solidarité intergénérationnelle. 

Mais comment voulez-vous que dans 10 ou 15 ans, les jeunes acceptent de payer pour leurs aîné·es, si ceux-ci leur ont laissé une planète à +3° sans accepter de changer leur propre façon de vivre. 

Les gens qui ont aujourd’hui 40 ans et plus doivent prendre conscience que s’ils veulent demander cet effort intergénérationnel pour que dans plus de 20 ans les actifs payent leur retraite, alors ils vont devoir changer, et vite !

Sans solidarité intergénérationnelle sur le climat, il n’y aura pas de solidarité intergénérationnelle sur les retraites. 

Et cela se joue maintenant.

Macron propose de diminuer la solidarité sociale entre générations. 

Nous on lui demande de l’élargir à la solidarité climatique sinon il n’y aura plus de solidarité tout court.

Dans ce combat, nous devons saluer et protéger l’intersyndicale qui s’est recréée. 

Cela faisait longtemps, et c’est un espoir pour beaucoup d’entre nous. 

Dans ce combat, nous devons être à notre juste place : aux syndicats les mots d’ordre de la mobilisation sociale, aux partis de mener le combat parlementaire, à nous, tous ensemble, d’être dans la rue pour les faire reculer.

Ça vous va ? Préparez-vous, je sens que début 2023, on va beaucoup marcher. Sans que contrairement au Président, nous, on sera en marche dans le bon sens, celui des droits sociaux !

*

*       *

Avant de conclure, je  souhaitais  rendre hommage à celles et ceux sans qui ce discours n’aurait jamais eu lieu. 

Les précurseurs de l’écologie politique, évidemment, pour qui nous avons systématiquement une pensée dans ce genre de moments. 

Qui ont les premiers mis des mots sur les maux de notre société moderne, sa croissance infinie, son mépris mortifère des limites planétaires, sa fuite en avant vers l’effondrement. 

Les précurseurs, qui les premiers ont incarné nos combats, avec des gestes forts restés dans les mémoires.

Ils et elles nous ont montré la voie. Suivons là. 

Quand l’un d’entre eux , quand l’un d’entre nous disparaît, nous nous racontons le parcours de ces fondateurs et fondatrices, parcours qui ont toujours suscité beaucoup d’admiration chez moi. Oui, ils et elles forcent le respect.

L’un d’entre eux nous a quitté lundi et nous l’avons toutes et tous évidemment dans nos coeurs aujourd’hui. Il s’appelait Alain Fousseret. Une crise cardiaque l’a emporté sans prévenir à l’âge de 66 ans. Nous sommes encore sous le choc de la nouvelle.

Militant écolo engagé aux Amis de la Terre puis aux Verts dès 1984, il y a été entre autres co-secrétaire national, candidat à d’innombrables élections et Vice-Président de la Région Franche-Comté. Il fait partie de celles et ceux qui ont passé leur vie à se battre pour l’avenir de nos enfants. Son engagement était infatigable, son travail d’élu reconnu bien au-delà de nos rangs, sa joie de vivre légendaire.  Nous lui avons rendu hommage avec émotion ce jour. Comme nous nous rappelons, régulièrement, de tous ces visages militants familiers qui nous manquent mais qui sont là, quelque part, dans nos coeurs et dans chacuns de nos combats.

Pour eux, pour l’écologie, nous allons continuer.

Grâce à vous, les militants et les militantes que je remercie pour tout car ce mouvement vous doit tout et ne serait rien sans vous.

Grâce aux salarié·es nationaux et régionaux d’Europe Ecologie Les Verts, aussi. Clairement, ils et elles ne sont pas assez. Mais ils et elles sont de grande qualité ! Pour travailler avec eux depuis des années, je peux vous dire que vous n’imaginez pas tout ce qu’ils peuvent faire, à longueur de journée, de semaine, de mois et d’année, pour vous, pour le mouvement, pour l’écologie politique qui leur doit beaucoup. Alors merci à eux, nos salarié·es du siège national : Caroline, François, Julien, Mathias, Sébastien, Serge, Jérome. Mais aussi à leurs prédécesseurs qui se sont succédés au service de notre mouvement depuis bientôt 50 ans – 50 ans nous les fêterons en 2024 et ça sera une grande fête pour l’écologie.

Ces salarié·es travaillent main dans la main avec la direction d’EELV et je veux remercier ici, aussi, celles et ceux qui se sont succédés à cette responsabilité depuis des décennies, même quand c’était dur, même quand c’était ingrat. C’est grâce à elles, à eux, que nous avons tenu jusque là et que nous pourrons, demain, nous refonder. MERCI !

Et puis merci à vous, les délégués du congrès. Qui avez traversé la France pour participer à ce moment important. 

Chacun dans vos motions, vous avez œuvré, depuis des mois à la réflexion collective en vue de ce congrès, réfléchi à la meilleure manière de redynamiser l’écologie politique, enchaîné les réunions, les rédactions de motion, les négociations.

Merci particulièrement à Géraldine. A Hélène. A Claire. A Mélissa. A Sophie. Ensemble, nous avons mené des débats enrichissants, respectueux, et convergé vers un texte dans lequel chacun se retrouve.

Et merci au prochain BE, une équipe SOLIDE ET SOLIDAIRE !

Je vais leur demander de venir nous rejoindre ici, sur scène.

Lea BALAGE EL MARIKY 
Alain COULOMBEL
Gérome GULLI 
Samia LAKHEBI 
Olivier BERTRAND 
Benjamin BADOUARD 
Hélène HARDY 
Marina VERRONEAU 
Nour DURAND-RAUCHER 
Mélissa CAMARA
Claire DESMARES 
François THIOLLET 
Sophie BUSSIÈRE 
Aminata NIAKATÉ 

Vous en pensez quoi, elle est belle, non, cette équipe ?

Solide

Solidaire

Et au service de l’écologie populaire

Merci à Patrick Chaimovitch qui dès lundi matin nous accueillera à Colombes pour un premier déplacement de travail et de rencontres associatives sur le sujet.

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*       *

Aujourd’hui, avec mes 14 nouveaux compagnons de galère, nous allons nous faire une promesse.

Une promesse collective.
Ce sera notre promesse écologiste !

Nous allons nous changer. 

Pourquoi ? 

Parce qu’il le faut si nous voulons demain changer la société française, changer l’Europe et changer le monde. 

Alors croyons!

Croyons en nous,
Croyez en vous,
Croyez en l’écologie,
Repartons à l’offensive,
Cultivons notre jardin,
Cultivons nos amitiés politiques, entre nous, avec vous nos chers partenaires,
Longue vie à l’écologie,
Longue vie aux écologistes,
Vive la France, 
Et au travail! Ensemble, nous repartons à l’offensive !

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Discours de Marine Tondelier – Secrétaire nationale d’EELV – Congrès fédéral de Rungis 10/12/2022

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI