Europe Écologie Les Verts tient à affirmer son soutien plein et entier à Danièle Obono face aux attaques dont elle a été la cible à travers l’ignoble article de Valeurs Actuelles.

Pour mémoire, en octobre 2013, Christiane Taubira, alors Ministre de la Justice, se voit traiter publiquement de « guenon » par des jeunes militant·e·s de « la Manif pour tous ». Au mois d’août de cette année, c’est au tour de Mohamed Boudjellaba, Maire de Givors, de se faire traiter de « bougnoule ». La parole des racistes se libère depuis de nombreuses années, et Valeurs Actuelles participe par sa ligne éditoriale et cet article à la libération de cette parole immonde et décomplexée.

Le racisme n’est pas une simple opinion, c’est un délit.

Danièle Obono est une députée de la République qui porte les combats antiracistes. Comme elle, nous savons ce que c’est que l’assignation. Comme elle, nous savons ce que c’est que de porter un combat qui dérange. Le combat d’une prise de conscience essentielle concernant notre passé colonial que collectivement nous préférons enterrer. Le combat contre un racisme systémique qui aujourd’hui se déploie dans la société française et qui laisse de côté les personnes issues de l’immigration ou les personnes métisses. C’est parce que nous savons la difficulté du combat qu’elle porte, et que nous sommes conscient·e·s, en tant qu’écologistes antiracistes, qu’il est plus que difficile d’avancer dans un monde où le vent souffle en sens contraire, que nous apportons tout notre soutien à Danièle Obono. C’est aujourd’hui, nous le savons, que la solidarité entre tout·e·s celles et ceux qui portent les mêmes valeurs revêt un sens capital. Nous sommes nombreu·se·s à penser aujourd’hui que c’est en faisant bloc face au racisme, mais aussi face à l’incapacité de certain·e·s à questionner leurs privilèges, que notre voix sera plus forte. Car notre privilège à nous est celui de la solidarité écologiste, féministe et antiraciste.

Le temps des tweets indignés n’est plus, maintenant il faut agir !

Plus que des messages de soutien, nous souhaitons voir des actions judiciaires concrètes qui condamnent ce type de comportement. Contrairement à ses prédécesseu·se·s, Danièle Obono bénéficie d’un grand soutien dans cette épreuve, dont celui du Président de République, rien de moins. Voilà qui est bien. Pourtant, le 14 juin dernier, le chef de l’Etat affirmait en parlant de l’antiracisme “ce combat noble, est dévoyé lorsqu’il se transforme en communautarisme, en réécriture haineuse ou fausse du passé. Ce combat est inacceptable lorsqu’il est récupéré par les séparatistes.” En ne précisant pas qui était visé ni qui sont ces fameux “séparatistes”, c’est chaque participant·e aux marches contre le racisme qui se trouve pointé·e du doigt. Ce climat de lutte contre les antiracistes, plutôt que contre les actes et les paroles racistes, instillé par le Président de la République lui-même, a ouvert la voie à des propos tels que “l’ensauvagement d’une partie de la population” tenus par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Comment ce gouvernement peut-il, d’une main nourrir et attiser le feu des fractures sociales et, en même temps de l’autre, afficher son soutien à Danièle Obono ? Le temps des appels téléphoniques et des tweets indignés sur les réseaux sociaux n’est plus, nous demandons des actes concrets. En ces temps de crise, le Président de la République doit avant tout remplir son rôle le plus important, celui de garant de la cohésion sociale, et non pas contribuer à scinder les Français·e·s elles et eux.