Le gouvernement a finalement décidé de repousser l’examen du projet de loi Asile & Immigration qui devait débuter le 28 mars, craignant d’attiser le feu de la révolte populaire qu’il a lui-même créé par la passage en force de la réforme des retraites. Cela ne doit pas faire baisser notre vigilance sur un texte hautement répressif qui piétine les droits fondamentaux des exilé-e-s.

Comme les associations d’aide aux exilé-e-s et de défense des droit de l’Homme le dénoncent depuis plusieurs mois, ce projet dès sa première version n’envisage l’immigration que comme un problème à traiter par une vision utilitariste des personnes migrantes, en facilitant les procédures d’expulsions du territoire français, en transformant le fonctionnement de la Cour Nationale du Droit d’Asile pour des procédures accélérées mais aux résultats sûrement plus injustes.

Le passage en commission des Lois du Sénat rend le texte encore plus délétère suite à l’adoption d’amendements proposés par le groupe Les Républicains : suppression de l’Aide Médicale d’Etat remplacée par une Aide Médicale d’Urgence qui ne concernera que les “situations les plus graves”, création d’un fichier des Mineurs Non Accompagnés délinquants, durcissement des conditions d’accès au regroupement familial, forte restriction de l’acquisition de la nationalité française par le droit du sol pour les enfants né-e-s en France, pour n’en citer que quelques uns.

Le report de l’examen du projet de loi n’est qu’un sursis et le quinquennat est encore long. Notre opposition à ce texte restera ferme, quel que soit le moment où il sera débattu.

EELV appelle à participer, aux côtés du collectif Uni-e-s Contre l’Immigration Jetable, aux manifestations prévues le samedi 25 mars dans toute la France.

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles
La commission Immigration d’EELV